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Vietnam: Delta du Mékong

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Le delta du Mékong, aussi appelé « le delta des 9 dragons «  couvre 39 000 km2 et c’ est l’un des plus vastes deltas au monde.

En période de crue le Mekong draine de la terre qui fertilise le delta, et c’est là qu’est récoltée la moitié de la production de riz du pays. Il permet également de fournir la population en fruits, canne à sucre, noix de coco et poisson . Tout ceci offre des paysages variés allant des rizières, au champs, en passant par de la mangrove. Le Delta attire beaucoup de touristes avec ses marchés flottants. Les plus connus sont Cai Be (pas très gros, le plus près de Saigon donc le plus visité), Cai Rang (marché de gros, pas mal visité), Pong Diem (plus pittoresque et moins de touristes) et Phung Diep (très grand et célèbre car avant que le commerce du serpent soit interdit on en trouvait des tonnes!)

La semaine dans le delta du Mekong n’a pas été simple à prévoir… Pas mal de points d’intérêts et pas mal de touristes aussi en tours organisés! Tout me ramenait indéniablement vers des sites d’agences de voyage… Nous avions au départ décidé de tenter de fuir les lieux trop fréquentés et de nous limiter à deux endroits histoire de ne pas trop bouger. Nous devions faire cette partie là du voyage en empruntant les bus en partant depuis Saigon. Au final, alors que nous préparions l’étape et recherchions les trajets et horaires de bus, nous nous sommes aperçu que ce serait un peu compliqué.

En effet plusieurs compagnies, chacune ses horaires, ses prix (parfois assez différents) et inexorablement des gares routières plutôt excentrées ce qui veut dire qu’il faut à chaque fois trouver un moyen d’y aller et d’en partir. Le tout sens être sûr des horaires car sur le net c’est confus, et sur place vu les difficultés pour communiquer…. Bref on a abandonné et comme notre moto trip au nord nous a plus, on a décidé de remettre ça ! Comme ça plus de liberté dans nos éventuels changements de programme (et on a bien fait)

Infos pratiques :

-Comme au nord location d’une Honda Futura 125 au « Flamingo » (cette fois celui de Saigon) 8€/jour (petite réduc contre pub)

-Trajet Saigon-Vinh Long : environ 180km (bien plus court par la voie rapide!!), 4H

-Hebergement à Vinh Long  (village de Hoa Binh) Ut trins homestay 30€ pour deux avec repas du soir et petits-dej (ambiance pas top)

-Trajet Vinh Long- Can Tho 35km, 1H

-Hebregement à Can Tho (exactement à Cai Rang) An Binh Hotel 11€ la chambre avec clim et balcon, jardin en bord de canal (sympa)

-Trajet Can Tho-Phung Hiep (pour le marché) 30km, 45mn  (normalement!) puis vers Tra Vinh 90km 2H + 1H traversée en bac

-Hebergement à Tra vinh : Mekong garden 50€ (ouuch !) plus précisément à côté de Nhi Long dans la campagne. Puis le Hoan My à Tra Vinh même 12€, clim (correct)

-Tra Vinh-Ho chi minh 135km

Carnet de route :

Nous somme partis d’Ho Chi Minh pour rallier Vinh Long de bon matin. La fille de l’agence de location de scooter nous avait déconseillé de prendre la voie rapide nous avons donc suivi un itinéraire sur une route secondaire en passant par Go Cong, puis juste au dessus de Ben tre (et je pense qu’on a eu tort car c’était beaucoup plus long et les voix rapides restent « raisonnables »).

Sur le chemin rien de notable. Dès qu’on arrive dans le delta on s’aperçoit qu’il y a de plus en plus de petits ponts pour enjamber les canaux, mais je m’attendais à plus de « campagne ». On a ensuite pris un grand et beau pont avant Ben Tre, puis deux « bacs » pour traverser des bras du Mekong plus larges.

Là c’est folko ! On est parqué devant un portail fermé. Les scooter s’accumulent jusqu’à ce qu’un bateau accoste. Là vite vite tout le monde démarre et se serre (bonjour les gaz d’échappement!). Le portail s’ouvre, et là, c’est la folie ! De peur de na pas avoir de place et de devoir prendre le prochain bac (10mn plus tard environ !) tout le monde se précipite ! Ca klaxonne, ça se pousse, c’est n’importe quoi  on a même vu une femme tomber ! Je resterai marquée par cette bataille (lol) car je me suis brûlée le mollet sur le pot d’échappement d’une moto collée à la nôtre . Évidement impossible de plonger ma jambe dans de l’eau froide pour éteindre le « feu »… Ouille, ça a donc bien mijoté durant tout le trajet restant (en prenant le soleil en plus). Heureusement en arrivant la douleur était presque passée et même si de grosses cloques étaient sorties sur ma peau cramée ça allait mieux. Désinfection et crème,  c’est presque cicatrisé ne vous en faites pas ;-).

Sur ce, et après 4H de route au total nous sommes arrivés à Vinh Long qui nous a semblé être une sympathique petite ville animée.

Nous avions réservé à l’avance au Homestay « Ut Trinhs ». Nous n’avions pas hésité longtemps avant de le choisir car j’avais lu sur un blog que c’ était une charmante maison familiale au cœur de la nature, au bord de l’eau, avec un accueil chaleureux où on prépare le repas du soir en famille. Chouette ! On avait hâte ! Je ne sais pas si la personne qui avait écrit ça était trop enthousiaste, ou nous pas assez, ou que les choses avaient vraiment changées depuis mais ça ne correspondait pas vraiment… Résultat de trois nuits prévues, nous n’en avons passé qu’une !

Déjà nous avons vite compris qu’alors que je pensais avoir échangé des mail avec Ms Trinhs, j’avais en fait communiqué avec l’agence Mekong Travel Company qui gère le homestay. Pourquoi pas. Juste avant de venir et alors que je demandais le chemin pour arriver à Hoa Binh (village où est le homestay car il n’est pas dans la ville de Vinh Long même) cette personne me dit de passer d’abord à l’agence car la maison est sur une île et qu’elle nous fera passer en bateau. Ok, en plus comme on voulait se renseigner pour des excursions en bateaux dans les canaux et pour le marché flottant de Cai Be on fera d’une pierre deux coups. Nous arrivons, elle parle bien l’anglais, nous parle d’un tour d’une demi-journée avec un programme qui nous a semblé bien incertain et qui coûtait 32$. Nous avons décliné et là elle nous a dit que de toute manière c’est la proprio du homestay qui a les bateaux et qui gère et qu’elle pourrait nous proposer autre chose. Après ça, elle nous fait garer la moto dans un parking nous disant qu’on ne peut traverser avec. Bon…. Un joli bateau nous récupère et nous mène à quelques centaines de mètres de l’autre coté de l’eau. Nous arrivons devant un ponton, avec une maison en briquette et bois, plutôt jolie, quoi qu’ avec un air un peu « à l’abandon » ; Une femme d’un certain âge et plutôt grande nous accueille, du moins si on peut dire, car elle nous a juste précédés jusqu’à la chambre, ouvert la porte et fermé la porte derrière nous.

Ambiance déjà un peu étrange, alors qu’on s’attendait à un endroit chaleureux ! La chambre était plutôt basique mais en bois avec un charme typique (mais salle de bain pas très propre…) 5mn plus tard elle frappe à la porte, j’ouvre : « cooking at 6:45 » Heu… ok… heureusement que je savais qu’on pouvait potentiellement participer à la cuisine sinon je me serais demandé ce qu’elle voulait !

Il était 16H à peine, nous nous somme efforcés d’arrêter de transpirer (lol) nous demandant ce que nous allions bien pouvoir faire là sans aucune explication dans un coin aussi paumé ! On s’est dit que peut être le soir elle profiterait de nous parler du lieu, des tours possibles en bateau, et de nous parler tout court quoi ! Mais non. La préparation du repas s’est faite en un quart d’heure, elle nous a juste fait couper et rapper quelques légumes et on a regardé une jeune fille faire sauter des nouilles, le tout sans explication, on avait l’impression d’un atelier pour occuper des enfants ! Elle ne répondait pas vraiment non plus à nos sourires, ambiance pas terrible… Le repas était abondant, et plutôt agréable sur la terrasse dehors. La dame s’est un peu déridée au moment de venir trinquer avec nous comme traditionnellement au Vietnam. Mais elle ne nous a pas parlé pour autant. Le lendemain matin, on s’est dit « c’est là ou jamais ! » mais non, elle nous porte le petit dej en disant à peine bonjour. On a compris plus tard qu’elle ne parlait pas trop bien anglais (mais ça n’empêche pas d’être souriante et aimable!) quand elle a profité du passage d’une guide qui parlait français pour nous poser une question sur la nuit suivante (on lui avait dit ne rester finalement qu’une nuit mais visiblement elle n’avait pas compris!) Au final nous n’avions plus vraiment envie de lui demander quoi que ce soit au sujet des tours en bateaux, et nous avons juste profité des vélos à disposition pour aller faire un tour. J’avais lu que c’était magnifique. Bon, oui c’était joli, mais rien de bien spécial…. un chemin, puis une petite route, bordée de verdure (plus ou moins entretenue) et quelques maisons en béton… Au village il y avait un petit marché, mais vraiment petit , les gens semblaient un peu plus souriants heureusement.

Nous avons continué à rouler (et à beaucoup beaucoup transpirer!) jusqu’à nous retrouver face à une route plus importante. Tiens…. bizarre cette route… On est censé être sur une petite île, loin de tout. On l’emprunte et on voit un panneau indiquant la direction de Vinh Long. Encore plus bizarre. On jette un œil au GPS pour savoir où on est, et là, surprise on a rejoint la route qu’on avait prise pour arriver à Vinh Long ! En fait nous ne sommes pas sur une petit île, mais sur une grosse (une partie du delta en fait) et c’est pas là que nous sommes arrivés depuis Saigon, avant de prendre un bac pour arriver dans la ville de Vinh Long, puis de retraverser avec le bateau de l’agence pour finalement retourner de là où nous venions (sans nous en apercevoir bien sûr car en traversant à des endroits différents) ! On aurait donc pu aller directement au Homestay par la route ! Ceci aura son importance, quand vers 11h, de retour de notre tour en vélo on décide de partir et qu’on demande un bateau navette pour nous ramener en ville. La dame nous dit des trucs qu’on ne comprend pas, nous parle de bus . On lui dit que non, on ne veut pas de bus, on a une moto on veut juste retourner à Vinh Long . Elle finit par téléphoner et un bateau arrive ensuite. On traverse et à l’arrivée une fille de l’agence nous attend car nous devons aller payer là-bas (pour régler par carte et économiser nos espèces). Sur la facture il y a bien la nuit avec repas à 32$, mais il y a aussi « bateau 100 000vnd » soit 4€. Heu….. ?? On lui demande ce que c’est que ce bateau, lui expliquant que c’est forcément compris dans le prix de base du homestay puisque d’une part, nous n’ avions jamais demandé à le pendre (on nous y a mis d’office) et d’autre part à l’aller c’était gratuit. Et là elle nous explique que c’est effectivement gratuit mais uniquement après 14H !! La on avait les boules ! En plus 4€ pour deux minutes de bateau c’est vraiment exagéré ! On est resté sur notre position lui expliquant que personne ne nous avait rien dit, qu’on ne peut pas deviner qu’il y a une heure pour pouvoir partir gratuitement, que si on avait su on aurait attendu 14H, et qu’on ne voulait pas payer. Elle a fini par céder, mais ce petit épisode nous a encore plus conforté dans l’idée que nous faisions bien d’écourter, et confirmer qu’être en moto et libre de partir quand on veut c’est top !

La veille nous avions trouvé sur booking un mignon hôtel à Can Tho ou plus précisément à Cai Rang, le « An Binh », à 11€, au moins on fait des économies et on sera tout à côté pour faire les marchés flottants ! On a croisé les doigts pour que cette fois ce soit réellement bien et  on a réservé deux nuits.

Une heure de route pour y arriver, et là on se sent tout de suite mieux. L’hôtel est joli (même si la chambre, moderne, a moins de charme) avec un jardin face au canal, la chambre est propre et bien équipée, et en arrivant on voit tout de suite une petite pancarte avec les excursions proposées. Un tour aux deux marchés flottants du coin pour 25€ . Banco, on réserve on ne va pas chercher plus loin ! Déjà qu’on a raté ce qu’il y avait à faire à Vinh Lon, on ne va pas recommencer .

Malheureusement nous allons à nouveau être plutôt déçus… Tout à bien commencé à 6H du matin lorsqu’on est monté sur la barque et qu’on y a trouvé un plateau de petit dej ! Sympa !

Nous avions demandé à inverser l’ordre de visite des marchés en mettant celui de Phong Diem en premier et celui de Cair Rang en second .En effet j’avais lu que le premier finissait plus tôt que l’autre et qu’en plus il était plus sympa, typique et avec moins de touristes. Nous avons donc navigué 1h pour rejoindre ce marché là. Nous étions plein d’espoir… jusqu’au moment où nous sommes arrivés et que nous avons vu qu’il n’y avait que quelques bateaux….pfff pourtant à 7h on y était tôt ! Nous qui nous attendions à une belle effervescence colorés comme nous avions pu la voir à Banjarmasin (Bornéo) l’année dernière, nous avons été bien dépités. Nous n’y sommes pas restés très longtemps, et après ça notre batelière nous a emmené dans de plus petits canaux. C’était sympa et joli. Puis à un moment elle nous a fait descendre du bateau et fait signe de marcher sur un petit chemin (elle ne parle pas anglais, vous vous en doutez). Ok. On marche sur le chemin au bord de l’eau et elle nous suit sur le canal, puis nous récupère environ un quart d’heure plus tard. Était-ce bien nécessaire… ? Nous n’avons rien vu de plus, mais ça devait faire partie des « activités ». Ensuite elle nous a arrêtés dans un sorte de bar restau avec de jolies paillotes. On ne tenait pas forcément à faire une pose mais nous avons suivi le mouvement et commandé à boire (pas cher heureusement). Au bout d’un moment, nous impatientant nous nous sommes levés histoire qu’elle pense à re-décoller! Nous sommes repartis (ou plutôt revenus) en direction du second marché qui se trouve à côté de notre hôtel. Nous y sommes arrivés à 10H. Et là… ré-deception, il n’y avait pas non plus beaucoup de bateaux ! Normal avec tout le temps qu’on a perdu !! Ce marché ci est différent de l’autre car il vend en gros. Il est donc fréquenté davantage par de gros bateaux (c’est pourquoi on le dit un peu moins beau). Bien souvent les fruits et légumes sont à l’intérieur (certains bateau semblent prêts à couler tellement ils sont remplis!) ainsi c’est moins coloré. Sur chaque bateau une perche en bambou est dressée et un échantillon du contenu du bateau exposé de façon à ce que les acheteurs puissent savoir ce qui est proposé. C’était bien à voir car différent de ce que nous connaissions, mais vraiment il n’y avait plus grand monde…. Cette fois encore nous sommes rapidement repartis car il n’y avait même pas de quoi faire une dizaine de photos. Là nous pensions aller visiter une fabrique de nouilles de riz comme indiqué sur le « programme ». Et bien , la dame nous a ramenés… Nous ne pouvions pas communiquer avec elle ainsi nous sommes descendus et sommes allés voir à la réception histoire de comprendre. On a dit à la jeune fille qu’on avait 1H de moins de balade par rapport à ce qui était prévu et que nous avions loupé une étape (Ho les chieurs de Français! mdr). Au début elle est restée un peu figée, puis elle nous a dit qu’elle pouvait nous mener à la fabrique de nouilles car c’était tout près. 500M à pieds plus tard (fait chaud!!) nous avons pu voir comment sont faites les nouilles ! Haaaa ! Pour une fois qu’on veut faire un visite « touristes » ! lol Je ne sais pas pourquoi l’autre dame ne nous l’a pas fait faire, elle était pourtant sympa et plutôt attentionnée (elle nous avait donné du pamplemousse et des chapeaux pour le soleil)…

Donc cette matinée ne fut pas « désagréable » , mais nous nous attendions à bien mieux… Ces marchés sont pourtant réputés…. Encore pas de bol ! A la limite si on n’en avait pas vu un si magnifique l’année dernière on s’est serait contentés, mais là en sachant ce qu’est un « vrai » beau marché flottant, impossible.

L’après midi nous sommes restés tranquille à l’hôtel devant le canal. La chaleur nous épuise !

Nous avons décidé qu’en partant le lendemain matin nous ferions un petit détour afin de tenter de voir un autre marché flottant, celui de Phung Diep. Il est très grand, typique et d’après ce que j’avais lu c’est parfait pour les photos car on peut l’admirer depuis un pont.

Nous avons croisé les doigts très fort pour que cette fois nous réussissions à voir un beau marché. Mais sûrement pas assez fort…. ce fut catastrophique ! Non pas que le marché n’était pas beau, non, mais il a été…  invisible !!

Nous sommes partis très tôt pour faire la trentaine de kilomètres en direction de Phung Hiep vers le sud. Sur notre carte routière le marché était indiqué juste à côté de cette ville à Nga Bai précisément là où tous les fleuves se réunissent. A 7H30, nous y étions, timing parfait. Nous avons repéré un pont sur le gps, au centre ville, ce devait être ça. Sauf qu’une fois arrivés nous ne voyons rien sur l’eau ! On cherche un peu, on repère un autre pont… On tourne, toujours rien… On décide de demander. On nous indique une direction, puis une autre et encore une autre, nous faisons des kilomètres, dans un sens, dans l’autre, nous passons par de petits chemins en bord de canal (très joli d’ailleurs), par des routes, certains nous disaient 2km par là, d’autres 5 de l’autre côté ! Nous avons du demander une bonne vingtaine de fois ! Nous ne voulions pas abandonner trop vite car on savait que nous étions forcément tout proche et ce marché est très grand (1km de long!) alors il nous semblait impossible de le louper. Au bout de deux heures à tourner (oui ! 2H!!) nous avons du admettre que nous ne trouverions pas ! Incroyable ! De quoi devenir dingue ! Complètement dépités nous avons repris la route en direction de Tra Vinh pour notre prochaine étape. Après déjà 3 heures en selle nous en avions déjà notre dose ! En prime impossible de savoir par où passer. Le gps dit une chose, google map une autre, la carte routière ne nous dit pas où traverser les bras du Mekong plus larges (y a t il un bateau , un pont ou rien ?) Le gps nous disait de repartir en arrière jusqu’à Can Tho ce qui faisait au total 150km…pffff alors que sur la carte on voyait qu’on pouvait peut-être couper tout droit avec moitié moins de distance mais certainement par des routes plus petites et sans savoir comment traverser l’eau . Quitte ou double . Nous avons choisi de continuer dans le sens le plus logique vers Dai Ngai, et sans retourner sur nos pas, et nous avons à nouveau croisé les doigts ! Au bout d’1H de route nous nous trouvons dans un cul de sac fasse à l’eau et pas de bac à l’horizon pour traverser ! Noooon ! Ca voulait dire repartir en arrière et avoir encore bien plus de 150km à faire… A ce moment un homme vient me taper sur l’épaule et dit plein de trucs en Vietnamien (comme si on comprenait!) et puis fait des gestes. Nous pensons voir qu’il mime un bateau et nous fait signe de prendre une autre route un peu plus loin. Ok on tente. Alléluia on trouve un bac pour traverser ! Et même deux car il y a une île au milieu. 1H passe pour ces deux traversées, il fait chaud , j’en peux plus. De là 1h de route de plus et nous nous trouvons dans le secteur où doit se trouver notre hôtel. Nous avons une adresse que le gps ne reconnaît pas. A l’aide de site comme booking qui permettent de localiser les hôtels sur une carte nous nous guidons. Comme le matin, on cherche…. on cherche… on cherche… et on ne trouve pas !! 1H passe, on en a vraiment marre ! On demande, les gens ne comprennent rien. A un moment un homme nous fait signe « par là à 10km » Ah bon ! Bon… on a rien de mieux… on roule…on roule… 10km passent et toujours rien et en plus on ne sait pas où nous sommes. Là dessus il commence à pleuvoir, génial ! Pas une goutte depuis qu’on est dans le delta et là bien sûr ça tombe. On s’abrite, on tente à nouveau d’appeler l’hôtel, le numéro ne semble pas fonctionner… en désespoir de cause j’envoie un mail d’sos. On décide de re-re-re -demander à quelqu’un. L’homme nous dit plein de trucs, on comprend rein de rien, on s’assoie carrément abattu ! Si nous n’avions pas donné un acompte à l’hôtel je crois que j’aurais pris le premier venu ! On montre le numéro de l’hôtel au monsieur, pour lui demander d’essayer d’appeler, lui. Il essaye, rien. Ensuite il compose un autre numéro, parle à quelqu’un, appelle quelqu’un d’autre… Ca dure…On ne comprend pas ce qu’il nous dit à chaque fois mais on comprend qu’il faut attendre. Au bout d’un moment un autre homme arrive à moto et nous fait signe de le suivre. Heu…. Là encore comme on n’a pas mieux à faire on décide d’y aller ne sachant pas vraiment où il peut bien nous mener vu que personne ne semble connaître l’hôtel (qui est dans un coin paumé). On roule, on roule, le ciel devient très très noir, ça gronde. A un moment il s’arrête dans ce qui ressemble à une administration. On ne sait pas si c’est pour s’abriter ou si c’est qu’il nous a emmenés là en désespoir de cause ne sachant que faire de nous! A ce moment je reçois un appel de l’hôtel qui nous demande où nous sommes. Nous on n’en sait rien du tout ! L’homme oui heureusement (un ministère apparemment…?) ! Il explique et quelqu’un vient nous chercher ! Ouf sauvés ! Au moins ça nous a fait une « aventure » et nous avons été en contact avec la population (plutôt serviable même si le monsieur à moto n’a pas oublié de nous demander un petit billet !) Nous n’étions pas très loin mais nous n’aurions jamais pu trouver seul tant c’est perdu. Il faut sortir de la route, prendre un petit chemin en béton, puis un chemin en terre au milieu des arbres pendant 2km. Bref paumé de chez paumé ! Sur le chemin nous croisions les doigts (oui encore!!) pour que l’hôtel soit à la hauteur de son prix. En effet à 50€ la nuit ça fait un peu mal… Mais rien je n’avais trouvé rien d’autre dans ce coin là et nous avions vraiment envie d’y venir car d’après ce qu’il se dit c’est un endroit préservé, peu de touristes viennent (donc peu d’hébergements et des prix forts) et on peut vraiment apprécier le côté « nature » du Delta. En effet lors de nos deux précédentes étapes nous étions vraiment déçus de ne voir que des villes et pas de rizières ou de champs. Étrange dans un lieu qui est censé produire la majorité du riz et fruits du pays ! Sur la route dès que nous avons continué vers le sud après Phung Hiep nous avons commencé à voir de la verdure et ça c’est accentué au fur et à mesure pour avoir de superbes paysages. Bizarrement ce n’est pas de ça que parlent tous les guides touristiques… D’ailleurs nous étions vraiment les seuls touristes. Bon, nous n’en avons pas vraiment profité, plutôt concentrés sur nos problème de « route ».

Donc, arrivés à l’hôtel, le « Mekong garden resort » (pourquoi « resort »??) (ravis tout d’abord de finir par arriver tout simplement après en tout 8H de périple depuis le matin avec juste deux petites pauses) nous avons été plutôt agréablement surpris par l’hôtel. Pour une fois ! Trois jolis bungalows en bambou au dessus de l’eau et tout le confort nécessaire dedans, accueillis par des gens souriants (même s’ils ne parlent pas anglais). 50€ c’est quand même très cher, en Indonésie on aurait eu ça pour 10-15€. Mais ici dès qu’on sort des hôtels de ville classique et qu’on veut un peu de charme et de nature il faut banquer… Nous avons donc soufflé un peu, pris une merveilleuse douche et regardé la pluie tomber.

Notre première journée à Tra Vinh fut pleine de surprises. Nous sommes partis assez tôt à moto et au hasard des routes. A peine sortis du labyrinthe qui mène à l’hôtel nous voyons un marché. Nous nous arrêtons. Là nous avons le grand bonheur de trouver des gens souriants et ravis de nous voir ! Des « hello » des sourires, des personnes qui sont contentes d’être prises en photos, nous n’en croyons pas nos yeux ! C’est presque irréel après ce mois fasse à des « murs ». C’est simple nous sommes aux anges. Les habitants du Sud sont réputés « plus sympas », en ville ça n’était pas flagrant. Comme quoi dès qu’on s’éloigne des endroits touristiques et qu’on va à la campagne, c’est différent. On aurait dit qu’ils été surpris et intéressés de nous voir.


Ensuite nous reprenons la route (ou plutôt le chemin) et d’un coup nous entendons de la musique et voyons ce qui ressemble à une cérémonie. Une personne qui chante, et quelques autres assisses par terre en prière devant une maison. Nous nous arrêtons. Je fais une photo, puis je filme. Et là Antony me dit « mince il y a un cercueil  derrière! » Oups, je n’avais même pas vu ! Nous sommes en pleine cérémonie funéraire !!! Alors que nous nous apprêtions à repartir (plutôt gênés) des femmes assises à côté nous font signe de venir. Nous hésitons quelques secondes et puis nous y allons de peur de les vexer. En quelques secondes nous avons devant nous sur la table, verres de thé, fruits et biscuits. Puis de la table à côté se lève un homme qui vient vers Antony, lui tend un petit verre à liqueur et fait signe de boire cul sec… Antony boit l’homme est content, lui serre la main et lui fait manger un morceau de viande tendu du bout de ses baguettes ! Tout le mondes rie et est ravi ! Surréaliste quand on sait qu’un mort est juste à côté ! A partir de là c’est le défilé. Et des hommes nous tendant des verres d’alcool de riz, d’autres nous donnant de la nourriture et d’autres nous faisant des discours incompréhensibles! Nous sommes à ce moment là sur un petit nuage, dans un autre monde, je suis même à un moment vraiment saisie par l’émotion tant je n’aurais pu imaginer vivre un tel moment ici au Vietnam après un mois sans réel contact humain ! Il n’est même pas 9H du matin et nous enchaînons les petits verres d’alcool de riz, comment refuser ? Nous parlons avec les mains et comprenons que pour certains c’est l’oncle, le frère ou le fils qui est dans le cercueil à côté, 41 ans, c’est jeune… On comprend qu’ils disent qu’ils sont tristes mais même temps ils sont là, souriant à faire tout ce qu’ils peuvent pour nous faire plaisir ! On trinque… toujours… On nous tape sur l’épaule, on nous étreint, ils sont visiblement contents d’avoir de la visite. On offre quelques porte-clés tour Eiffel qu’on a sur nous, puis Antony n’ayant plus rien offre le collier de perles qu’il porte, celui venant de chez les Mentawai . Un autre homme voit le mien, me fait signe, et avec regret je l’avoue je le lui tend. Cet homme est sourd et muet , peut importe de toutes façons on ne comprend pas mieux les autres ! Le défunt est son frère. Il me dit merci et me rend le collier. Sûrement qu’il a compris que j’y tenais. Par contre un autre le prend avec plaisir. Me voilà dépossédé d’un souvenir cher, mais c’est pour en avoir un autre avec eux, alors ça me console. Un autre homme me montre son bracelet en billes de bois et me fait signe d’échanger avec le mien. Maintenant j’ai donc le sien, et il a le mien. D’un souvenir banal c’est devenu un souvenirs spécial. Ca a duré comme ça plusieurs heures sans que nous ne voyons le temps passer. On nous invite à table et on nous offre à manger. Toujours dans un brouhaha de choses incompréhensibles, mais ce n’est pas grave, les sourires sont universels.


Nous repartons vers 15H30 (!) un peu zigzagants je dois le dire, mais nous n’allons vraiment pas loin et roulons sur un chemin, il vaut mieux nous reposer après toutes ces vapeurs d’alcool de riz ! On voulait du local on l’a eu ! Voilà qu’à la fin du voyage on a obtenu ce qu’on attendait depuis le début : une journée surprise et une rencontre magique.

Le lendemain matin nous partons à Tra Vinh même où nous trouvons un hôtel pour 12€ (nous avons préféré changer de coin et nous « économiser » une nuit, car l’autre était vraiment cher.) Au final je m’aperçois qu’il y a plein d’hôtels ! Certes ce n’est pas dans un cadre de campagne mais ça donne une option à prix « normal ». Ensuite nous reprenons le programme laissé en suspend la veille et partons rouler dans la campagne en profitant de s’arrêter voir des pagodes Khmer. Une communauté khmer vit dans cette partie du delta et il a ici plus d’une centaine de pagodes ! C’est vraiment joli et coloré, on dirait des maisons sorties de contes pour enfants. Nous apercevons même quelques moines.


Dernier « vraie » journée au Vietnam car le jour suivant c’est route de retour vers et Ho Chi Minh et décollage pour l’Indonésie:-)

PS : dans le mois qui vient nous serons sur Sumatra, et je ne publierai pas de carnet de route comme habituellement car nous retournons dans des endroits déjà vus et revus les deux années précédentes (sauf pour événements particuliers comme mon expo photos!!) . Je continuerai par contre à mettre souvent des photos sur ma page Facebook, alors n’oubliez pas de me suivre. A très vite !

Bilan Delta :

Si c’était à refaire je n’irais nulle part à part dans la région de Tra Vinh. A Vinh Long et à Can Tho ce ne fut pas terrible pour nous…. Finalement c’est le seul endroit qui a correspondu à l’image que j’avais du Delta du Mekong. Des villages au milieu de champs et de rizières, des gens souriants, une vie paisible à la campagne entre les canaux. Je dirais même qu’il faut se perdre dans cette région (et être à moto est idéal), aller là ou personne ne va, et là, la magie opère, on trouve des gens avec un cœur énorme et prêt à partager en toute simplicité. Dans le reste du delta nous avions vu beaucoup trop de villes !

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