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Inde (Varanasi, Vrindavan)

Incredible India!

(étapes à Varanasi et Vrindavan, en « escale »)

Un petit résumé de nos 10 jours passés en Inde. Même si ce fut bien fatiguant nous ne regrettons pas d’être restés au lieu de rentrer direct en France depuis le Nepal.

Ce pays nous plait toujours autant!  Je ne vais pas répéter ce que j’ai écrit lors du bilan l’an dernier, mais l’énergie et l’atmosphère de ce pays me touchent. J’ai eu là la dose d’émotions qui m’avait manquée au Nepal.

Oui c’est sale, oui c’est bruyant, oui beaucoup trop de gens dorment dans les rues, oui des enfants jouent dans les poubelles où les vaches et cochons  mangent, oui, des estropiés et des lépreux viennent vous demander quelques pièces, oui, des rabatteurs essayent de vous vendre plein de choses, voire de vous faire croire plein de choses (rien de grave, de petites arnaques), oui , en fait c’est épuisant (du moins en voyageant seuls comme nous le faisons)! Mais… on voit aussi avec quelle énergie les gens se débattent pour s’en sortir, on voit la générosité de pas mal de personnes qui distribuent argent ou nourriture au sans abris (et aussi aux animaux!) , on voit un pays « en marche » malgré tout.

Et je le répète encore une fois, j’y tiens : En Inde ce n’est pas plus dangereux qu’ailleurs ! Il faut être prudent mais pas plus.

Jamais nous ne sommes tombés sur quelqu’un d’agressif ou de malveillant (même si évidement ça peut arriver), plusieurs fois des personnes sont venues nous aborder pour nous aider (et je ne parle pas de rabatteurs bien sûr) ou nous donner des conseils. Après avoir discuté avec pas mal de monde j’ai bien compris que leur image est importante, surtout auprès des touristes. Ils savent ce qu’on dit de leur pays, et bien sûr il s’y passe des choses atroces, mais ils souhaitent nous préserver. Une chose est sûre si un touriste se fait agresser en public, en Inde  il y aura dix personnes pour venir le défendre, les gens ne tournerons pas la tête comme chez nous…

Bref, encore une fois l’Inde m’a plusieurs fois soulevé le cœur car on y voit des choses difficiles, mais c’est ça aussi que j’aime en voyage, être confrontée au monde, avoir une autre vision des choses, provoquer des remises en questions, être bouleversée par du beau ou par du laid car c’est ça la vie!

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En plus de New Delhi (en tout début de voyage), où nous n’avons pas fait grand chose à part flâner sur Main Bazar Road (on aime beaucoup ces ambiances touristique et locale mélangées) nous sommes retournés à Varanasi et Vrindavan deux lieu qui nous avaient marqués.

Quelques clichés de Delhi quand même:

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Varanasi:

Je vous invite à lire l’article de l’an dernier pour en savoir plus sur cette ville si spéciale.

Notre arrivée en Inde fut compliquée. Après un vol depuis Katmandou , 1H de taxi pour rejoindre la gare d’où notre train devait partir 2H plus tard.

Lorsque nous arrivons à la gare un indien très sympa qui attend lui aussi un train  regarde nos billets et nous dit que notre train va être en . Nous en avons confirmation  sur les tableaux d’affichage,  notre train aura 3H de retard… La dessus un autre gars nous attrape au vol et nous dit  qu’il y a eut un accident et que très certainement il va être annulé, il nous dit qu’il y a un autre train qui part très bientôt et que si nous faisons vite nous pouvons nous faire rembourser, puis attraper ce train. Il nous indique le bureau où faire le changement qui est à 2km de la gare et nous négocie même un tuktuk, bref cela va très très vite il nous presse! Moi je me méfie, je ne veux pas le suivre, je veux attendre, mais allez savoir pourquoi Antony veut y aller! Nous voilà partis au bureau « information tourist »  (qui comme toujours est une agence de voyage déguisée…), là on nous dit que oui le train va surement être annulé mais qu’il faut demander le remboursement en ligne et non chez eux, puis que le prochain train est plein car c’est jour de festival (ça c’est vrai), et pour finir que la meilleure solution est de prendre un bus, et puis en fait non, une voiture privée pour nous mener à Agra et de là nous aurons un train, oui c’est sûr! Tout ça pour la modique somme de 200€. Mais ouiiiii! Nous rigolons et repartons à la gare! « Tu voiiiis je te l’avais dit qu’il fallait pas le suiiivre!! »  C’est vrai il était trop propre  sur lui ce gars, trop sûr de lui, trop commercial quoi! Voilà les petites arnaques à l’Indienne… Rien de dramatique comme je le disais mais ça peut faire mal au porte feuille!

Histoire de tuer les 4H restantes à attendre nous allons juste à côté dans le quartier qu’on connait, où nous assistons à un défilé de chars, très sympa! Il fait nuit mais il fait chaud et on est crevés, notre train est sensé partir à 23H30… Ou pas, on verra! Pffff

Chance, il part, au total 17h de train  (avec 3H de retard au départ + 5H de retard en route… c’est l’Inde c’est normal…) Heureusement nous n’avons pas pris la classe la moins chère. Bon celle juste au dessus (AC3tier), pas une énorme différence de confort, mais simplement y a la clim c’est déjà ça!

Un trajet fatiguant , nous arrivons à 16H au lieu de 8… A Varanasi la  chaleur est épuisante , 40° et pourtant nous regrettons pas une seconde d’être venus!
J’adore cette ville, j’aime son ambiance, son énergie, chaque fois que je pose mon regard quelque part je vois un tableau. Deux journées entières à ne rien faire de spécial si ce n’est marcher, observer, discuter… et transpirer des litres! Nous en avons fait des kilomètres, mais avec le spectacle qu’on a devant les yeux ça passe tout seul.

Nous sommes aussi allés retrouver deux personnes photographiées l’an dernier et leur avons porté leur photo. Voilà comment donner du bonheur avec un bout de papier! Tous les deux ont été ravis, mais le petit papy à la casquette était aussi content qu’un enfant le matin de Noël! Ses yeux pétillaient, ils sautait presque sur place et riait en serrant les photos contre son coeur! Il a voulu que je pose avec lui, pour qu’on lui rapporte d’autres photos l’an prochain… Ce sont des moments si simples et pourtant si marquants. Je sais que je n’oublierai jamais ce papy et que je penserai à lui de temps en temps. Voilà un exemple de courage à l’Indienne: chaque jours il est là , à marcher toute la journée en plein soleil le long des Ghats pour vendre deux trois babioles pour quelques centimes à des touristes qui bien souvent ne le calculent  même pas. Chaque fois qu’on l’a croisé et que je lui demandait comment ça allait il avait l’air de péter le feu avec son grand sourire, et pourtant… sa vie doit être vraiment dure…

Il nous a offert plein de petites choses pour nous remercier (autocollants, bindi) et impossible de refuser. Alors après , histoire de l’aider un peu nous lui avons acheté un paquet de cartes postales,  20 pour 100rp (1,50€) il a serré le billet contre sa poitrine et nous a remerciés dix fois! Je ne sais pas combien il gagne ni où il vit mais ce qui est sûr c’est que ces rencontres là sont à la fois belles et dures… Et en Inde on en fait plein…

Quant à cet homme plein de sagesse, lorsque je lui ai dit que je trouvais son regard très fort, il m’a répondu « good mind, good spirit, strong eyes! » en riant. Il n’a pas changé d’un poil, toujours assis au même endroit à officier des cérémonies et toujours cet air malicieux et profond.

Quelques images (enfin… beaucoup d’images!!) de cette ville sainte traversée par le Gange, j’espère que vous aimerez…

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Vrindavan

Pour ceux qui ne nous ont pas suivis l’an dernier je vous invite à lire d’abord le récit de notre séjour chez les « veuves blanches » (ONG Maitri India)

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Le trajet en train depuis Varanasi fut… épuisant ! Pas de retard au départ mais 7H à l’arrivée ce qui fait au total 21H de route ! Pfff ça c’est vraiment long… Au lieu d’arriver le matin, on est arrivés l’après midi.

Mais ce n’est pas grave, dès que je suis entrée dans l’ashram j’ai tout oublié ! Rien n’a bougé ou presque et j’ai eu le sentiment étrange de retrouver un endroit familier et réconfortant…

Un des deux « hommes à tout faire » (nous ne connaissions pas celui ci) nous a ouvert et conduit directement à « notre » chambre . Ca m’a fait plaisir de revenir dans cette grande chambre où nous avions été si bien l’an dernier ! Nous n’avons croisé personne en chemin. Milieu d’après midi, soit les mamies se reposent, soit elles sont sorties pour aller chanter et prier dans un des nombreux temples de la ville.

Peu après, un Indien vient nous voir. Il a à peu près notre âge, et il nous apprend qu’il est banquier à Delhi, qu’il est venu fêter le Holi ici et que touché par ces veuves il a décidé de venir passer une journée par mois avec elles pour comprendre leur histoire, créer une complicité et puis peut être ensuite faire un documentaire (il est passionné de photo et vidéo). Je lui explique donc qui nous sommes, et nous discutons une bonne heure. C’était super de trouver quelqu’un qui parle bien anglais car dans l’ashram c’est la seule chose qui me manque ! Le manager (qu’on voit sur certaines photos plus bas) est un homme d’une gentillesse extrême mais il nous parle un mélange d’anglais et de Hindi qui nous fait plus rire qu’autre chose! Du coup j’en profite pour demander à notre visiteur de m’accompagner dans les chambres pour dire bonjour et jouer les interprètes .

C’est ainsi qu’avec émotion je retrouve ces petites mamies… Que c’est bon de les revoir ! Dans l’ensemble elles se portent bien et je les ai même trouvées par moment encore plus joyeuses que l’an dernier. J’ai remarqué que plusieurs d’entre elles osent s’habiller en couleurs (seules une ou deux le faisaient l’an dernier), c’est un signe qu’elle s’affranchissent de leur malheur et surtout du poids des traditions.

La plupart ne se souvenait pas de nous, quelques unes ont retrouvé des bribes de souvenirs lorsque  notre ami Indien leur a expliqué que nous étions là pour le Holi l’année dernière. Même sans se rappeler, elles ont exprimé beaucoup de joie et de  gratitude en me serrant dans leurs bras en riant. On ne va pas leur en vouloir, leur vie a été longue et leur mémoire est fatiguée.

C’était vraiment agréable d’avoir pour quelques instants un interprète car il faut savoir qu’en permanence, chaque jour ces mamies nous parlent… comme si on comprenait ! Alors au moins pour une fois on a pu échanger réellement. D’ailleurs, lui qui parlent beaucoup avec elles nous a dit qu’au fur et à mesure qu’il fait connaissance il se rend compte que pas mal d’entre elles sont venues à Vrindavan de leur plein grès. Il y a bien sûr beaucoup d’histoires tragiques avec des familles qui les maltraitent et les rejettent (voir les « portraits de veuves ») mais il y a en également un certain nombre qui accablées par le malheur de la perte de leur mari, décident d’elles même de tout quitter et de se consacrer au dieu Krishna à Vrindavan. Malheureusement la plupart du temps elle se retrouvent sans ressources à devoir mendier pour survivre… D’où leur chance d’avoir été recueillies chez Maitri. Certaines (peu tout de même) reçoivent parfois la visite de leur enfants!

C’est bien de voir que les mentalités évoluent et que peu à peu les traditions et croyances s’estompent. Mais évidement le chemin est encore long…

Le lendemain nous leur avons distribué des photos que j’avais envoyées à l’ashram (ne pensant pas revenir!) et qu’on ne leur avait pas données, je ne sais pourquoi ! Elles étaient trop contentes ! Comme avec le papy de Varanasi on aurait dit qu’on leur offrait la lune, elles serraient les photos contre elles avec un énorme sourire…

Du coup j’ai eu du boulot car elles voulaient toutes de nouvelles images haha !

Portrait ou selfie, des moments uniques de rigolades en leur compagnie. Bien souvent sur les photos elles paraissent très sérieuses voire dures ou tristes, c’est comme ça qu’elle posent, mais en backstage je peux vous dire que l’ambiance était là !

Certaines plutôt timides, d’autres carrément bout-en-train, j’avais parfois vraiment l’impression d’être dans une colonie de vacances plutôt que dans un ashram pour personnes âgées (et d’ailleurs elles se font aussi gronder comme des enfants!) !

Ces femmes pour certaines pas très vielles et pour d’autres très (l’une d’entre elles a 100 ans!) sont autonomes, elles se lavent, cuisinent, sortent au temple, elles font leur vie ! Elle ont des problèmes de santé bien sûr, mais elles s’en sortent vraiment bien. C’est impressionnant de les regarder faire… Bien sûr on surprend des regards las, perdus, tourmentés et tristes, mais on voit aussi qu’ elles se font rire les unes les autres et puis ont sent qu’elles sont comme en famille, c’est émouvant…

Bref, nous avons passé des moments riches en leur compagnie et j’ai été vraiment heureuse d’avoir la chance de les revoir. Je l’ai ai quittées les larmes aux yeux car cette fois, vraiment, je ne crois pas les revoir un jour… enfin qui sait?

Nous sommes également sortis promener en ville un matin. J’aime bien Vrindavan. C’est une ville extrêmement sacrée et ça se sent. Des temples et des pèlerins partout, on nous salue avec des « rade-rade » ou des « hare krishna ».

Par contre « délicats » s’abstenir  la ville est sale, vraiment décrépie, les cochons, vaches et singes mangent les tas d’ordures dans les rues au milieu des magasins, et je conçois que ça peut être pénible de s’y balader… Il y a également énormément de mendiants comme dans toutes les villes sacrées (on repère beaucoup de veuves blanches et de sadhus parmi eux).

Il faut faire abstraction et ressentir l’ambiance ! En plus les gens sont accueillants et c’est plutôt paisible…

 Et voilà, nous sommes à la fin de notre périple. Je vous écrit depuis l’hôtel Radisson blu de New Delhi, la méga classe!! Nous avons dégoté une chambre à moitié prix et nous y passons deux jours de réacclimatation au confort moderne Haha!   Ca fait du bien quand même, on se sent tellement toujours crado en Inde! Enfin, cela ne nous a pas empêché d’aller prendre un dernier bain de foule et de couleurs ce matin!

*

La suite de nos aventures bientôt (re-départ dans un bon mois!).  Un indice comme d’habitude? Le pays de destination commence par un I, mais si on veut être précis c’est plutôt un nom avec un P… énigmatique n’est ce pas? 😉

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