Pokhara, Yoga et moto trip vers le Mustang
Nous sommes arrivés depuis Katmandou en bus. Nous avons choisi le « tourist bus » le moins cher, soit 700r (6€) pour parcourir les 200km. Départ 7H du matin arrivée 14H30 avec trois petites pauses en route. J’avais lu des personnes qui avait trouvé ça interminable… pas nous… la route n’est pas si mauvaise et le bus est confortable, on s’est reposés !
De là, 2km à pieds et nous rejoignons la guesthouse réservée le « R&R homestay ». 9€ la chambre avec salle de bain, propre et confortable, et belle vue sur les sommets quand il n’y a pas de nuages.
Cet hôtel comme tous les autres se situe dans le quartier touristique de Lake Side. C’est très différent de Katmandou ! Presque pas de circulation, route goudronnée (= presque pas de poussière!), maisons plutôt modernes et en bon état. Tout y est plus cher aussi. Sinon bien sûr des tonnes d’hôtel, de restaus et de boutiques. Comme son nom l’indique il y a un lac, très sympa comme ambiance avec les montagnes autour et si le ciel est totalement dégagé on peut voir plusieurs sommets enneigés (ce qui nous arrivera très brièvement ). Les températures sont plus douces, presque chaudes la journée et fraîches le soir.
Le premier jour nous n’avons pas fait grand chose. Nous étions un peu fatigués, moi ma turista allait enfin mieux (je vous dis pas comme j’étais inquiète pour le bus haha), merci Ercefluril (médicament indispensable!), et j’avais besoin de reprendre des forces avant le trek qui allait suivre. Nuit de 11h de sommeil, balade en ville, quelques achats pour notre excursion (fruits secs, barres de céréales, PQ, eau et carte). On a aussi pas mal fait de recherches sur le net histoire de préciser les choses pour notre itinéraire. Nous avions choisi un « petit » trek . Du moins pour le Nepal ! C’est sûr que comparé à ceux qui durent plusieurs semaines et montent très haut c’était une balade de santé, mais pour nous, c’était déjà pas mal! 5 jours avec entre 5 et 7 h de marche quotidienne, c’est pas quelque chose dont on a l’habitude. Ce trek en particulier, appelé « Mohara Danda » est conçu pour développer le tourisme communautaire et faire de la randonnée tout est étant proche des habitants. Il est tout nouveau et très peu fréquenté. D’ailleurs il est annoncé nulle part et toutes les personnes sur place à qui on en a parlé n’en connaissait même pas le nom.
Enfin voilà, ça c’était ce qui été prévu, mais la veille du jour J. il y avait deux problèmes :
1- je me sentais un peu faiblarde (Antony aussi un peu fatigué) de part ma turista passée et à cause d’une toux que je traînais depuis 3 semaines, et
2- au dernier moment en lisant divers sites je ne suis plus sûre qu’il ne faille pas de carte TIMS pour ce trek. En gros pour la plupart des treks il faut une carte TIMS (un enregistrement payant), souvent un pass ACAP (entrée parcs nationaux) et parfois un permis spécial. Tout ça coûte assez cher c’est pourquoi nous avions choisi cet itinéraire spécifique qu’un habitué du Nepal sur un forum m’avait assuré être sans tout ceci. Une fois le doute en tête j’étais un peu perdue… On risquait de se taper 4H de bus pour se rentre au départ du trek à Beni, puis de se faire refouler et devoir redescendre ! A ce moment là il est 7H du soir… que fais t on ? Soit on part le lendemain matin 7H en bus soit… il faut faire le document, mais du coup perdre un jour et être embêtés ensuite pour l’itinéraire…
On en a marre de ces hésitations et on cherche un plan B : on se dit « pourquoi pas faire un trip à moto à la place ? » Je fais des recherches et on tombe sur un super tour vares le Mustang avec des paysages à tomber ! Mince du coup on y voit encore moins clair ! Trek ? Moto ? Devoir décider comme ça dans l’urgence est très stressant.
A ce moment là, j’ai la bonne idée ! Je décide de voir si on ne peut pas repousser tout ça à plus tard et faire en premier ce qui devait être l’activité après trek : un séjour dans une famille avec initiation au yoga et méditation. J’envoie vite un mail pour voir si on peut changer les dates. Ouff on me répond et c’est ok ! Sauvés nous avons du rab pour réfléchir !
On nous attend le lendemain matin à 7H au « Annapurna Yoga Ashram » pour la marche méditative….
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Yoga
Nous arrivons ponctuels chez Guru Narayan et sa femme Sara. Le couple est très chaleureux et nous nous sentons immédiatement très bien. Nous avons une chambre confortable avec une grande salle de bain.
Durant notre séjour dans l’ashram il y a deux autres personnes. Claudia une Brésilienne qui attend (très inquiète) sa famille partie en trek (coucou Claudia!) et jenesaisplussonnom, un allemand qui est là pour une « cure liquide » (comme un jeune). C’est très sympa de discuter avec eux le soir au dîner.
Parfois à certains cours de yoga il y a des gens extérieurs qui viennent mais sinon nous ne serons que quatre sur place.
Nous attaquons le programme quotidien. 7H eau chaude miel cannelle et c’est parti pour la marche. Nous marchons une heure dans la ville en suivant les pas de Narayan. En gros il faut focaliser son esprit sur soit même, sur son souffle et ne pas se laisser perturber par les éléments extérieurs. Bon, honnêtement… j’ai marché mais je ne suis pas sûre d’avoir trop médité haha ! En tous cas c’était bien agréable.
De retour, de 8h à 9H30, cours de yoga. Franchement pour une première tout s’est bien passé, les explications étaient claires et le niveau pour débutant, on a bien aimé. On a apprécié faire le Ommmmm, ça fait un bien fou ce truc ! Nous avons appris les postures de bases, fait des exercices qui ressemblent à de la musculation douce, de la relaxation etc Même cours les soirs de 17H à 18H30.
Très honnêtement je dois avouer que passé la découverte du premier cours, refaire chaque fois les même choses m’a vite lassée! Encore une fois on ne se refait pas! Mais en rentrant je vais tout de même me penchez sur la question et essayer de pratiquer. Antony en a envie aussi alors on va essayer de faire ça entre nous car il est certain que c’est excellent pour le corps!
Après ça, lavement du nez avec un petit arrosoir. On fait rentrer par une narine et ça sort par l’autre, cool ! Très bien pour moi et mon rhume.
Ensuite, petit dej à 10H (qui fait office de repas de midi en fait) , c’est que ça commençait à gargouiller sévère avec ce sport! Les repas sont végétariens et préparés avec les légumes du jardin, excellent.
55€, tout ça n’est pas donné quand même comparé au coût classique hébergement nourriture au Nepal mais ça comprends tout pour deux personnes (hébergement, repas, thé, cours de yoga/méditation 2/jrs).
Tout ça c’est cool, mais Pokhara on est pas fans fans. Au bout de deux jour on en a marre. Oui c’est sympa comme lieu, très agréable pour se reposer et tout et tout, mais franchement c’est trop touristique. On est pas venus au Nepal pour voir des hôtels plein les rues, des bars et pizzerias et des touristes style babas cool ou trekker partout. Malgré la poussière on préfère Katmandou car on s’y sent « davantage au Népal »! Et puis on ne se refait pas, nous on a besoin que ça bouge, que ce soit l’aventure! Alors on a commencé à se dire que les 5 jours prévu pour le yoga ça ferait beaucoup… En plus tout y est vraiment plus cher qu’à Katmandou alors on dépense trop !
Nous pensions à écourter, restait plus qu’à décider ce que nous allions faire ensuite et voir comment articuler tout ça .
Après d’autres recherches il s’avérait qu’effectivement le trek prévu ne nécessitait aucun document (techniquement si, le TIMS mais on ne passe aucun contrôle alors…), mais par contre si nous voulions aller en moto dans la montagne il fallait TIMS + ACAP. Trek ?… Moto ?…. Les deux ? Ca pourrait passer… Restait à savoir si j’allais tenir le coup pour ces longues journées de marche. Honnêtement marcher 7H sur du plat même avec un sac lourd pas de soucis, mais faire de la grimpette veut dire être essoufflée, et si je suis essoufflée je risque de tousser sans m’arrêter. J’avais du mal à renoncer avant d’essayer tout en étant inquiète de le faire. Antony était mitigé également car la moto le tentait beaucoup. La dessus en fin d’aprem il a fait un gros orage qui a duré toute la nuit (il y a même eu de la grêle!) Je crois que c’est ça qui a fait pencher la balance. L’idée du trek avec toutes ces conditions aléatoires , nous tentait de moins en moins… Le but est de se faire plaisir, de voir de beaux paysages et rencontrer des gens, pas de se retrouver dans la galère trempé et au froid à souffrir… D’ailleurs Claudia avait des nouvelles pas très optimistes de sa famille qui avait du changer d’itinéraire car des villages étaient coupés d’électricité à cause de la neige plus bas qu’habituellement! Certes nous ne serions certainement pas monté si haut mais quand même…
Une bonne nuit de sommeil, marche matinale, yoga (ouille on sent que la veille ça a travaillé ! Muscles et articulations sont sensibles!), repas et nous allons acheter nos permis, puis des gants et bonnets car ça risque de cailler dur la haut.
Les documents se font près de la gare des « tourist bus », c’est assez rapide, 2000/pers pour TIMS et pour ACAP, on nous fait gratuitement des photos d’identité sur place.
La veille nous avions négocié plusieurs motos et devions retourner pour confirmer ou pas. Quelle galère ! On en a fait des kilomètres pour rien à pieds dans Lake side ! Au moins 10 à force de tourner ! Un qui n’est plus là, l’autre qui change le prix, ou qui ne veut pas qu’on sorte de Pokhara (parfois ils font payer plus cher si on dit qu’on va en montagne) ! Les tarifs vont de 3000 à 700 la journée, incroyable comme amplitude !
On fini pour en louer une à 700rp par jour, une 150cc, on espère qu’elle sera assez puissante pour les montées. Rien de plus ce jour là, on a traîné, un peu mous et surtout impatients de la suite.
Nous voulions monter à la « pagode de la paix dans le monde », pagode qui se trouve sur une colline au dessus de la ville et permet d’avoir une super vue sur le lac et les montagnes quand c’est dégagé. Sauf que ce n’était pas dégagé alors faire deux heures de marche pour ne rien voir…
Ce trip moto nous a coûté pas mal de plus que prévu ; 80€ de permis (qu’on pensait éviter avec notre trek…) et une cinquantaine d’euros pour la moto. Tout en ne sachant même pas si on réussirait à aller là où on voulait car à cause de la météo ou de l’état des pistes il était possible qu’on doivent redescendre plus vite ou changer d’itinéraire.
Le temps qu’on avait de libre jusqu’à notre vol pour Katmandou s’étendait sur 10 jours en tout. Beaucoup trop finalement car nous avons décidé de ne pas retourner plus d’ une nuit à l’ashram pour le yoga (c’est cool mais c’était suffisant, et comme je l’ai dit un peu cher pour nous). Nous avions choisi de rentrer en avion car cela permet de voler très près des sommets et de voir tout la chaîne de l’Himalaya (du moins si il fait beau ce qui n’était pas forcément le cas…). Nous avions acheté les vols en avance car parfois c’est plein parait-il.
Mais… Changement de programme à nouveau ! Après m’être renseignée auprès de Yeti Airlines (haha !) je découvre que ça ne coûte que 10% du prix du billet d’annuler. Je n’avais pas connaissance que des compagnies permettent ça ! Banco on annule nos vols, on perd 18€ mais on gagne le reste ce qui compense le prix de l’excursion moto imprévue ! Et surtout on va pouvoir partir de Pokhara quand on veut, dès notre retour de la montagne, donc plus tôt si nécessaire !
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Moto trip vers le Mustang
Le « Mustang », ça le fait, non ? J’avais vaguement vu des itinéraires dans ce coin là qui me tentaient en préparant le voyage, mais j’avais laissé tomber car j’avais lu que la route était vraiment difficile et puis que pour entrer vraiment dans l’ancien royaume du Mustang il fallait un permis spécial très cher. Le Mustang est resté très longtemps indépendant, puis rattaché au Nepal il était interdit au tourisme. En fait le bas mustang (district du Mustang) se visite avec un permis classique et c’est seulement le haut Mustang (Mustang historique) qui côute 500$. Génial donc, ce moto trip promettait de nous mener vers des paysages incroyables dans des lieux mythiques, entourés des plus haut sommets du monde !
Le jour suivant nous disons au revoir à Narayan et sa famille. Enfin plutôt « à bientôt » car nous laissons chez eux un de nos sacs (c’est déjà galère sur la moto avec un, deux impossible!) et repasserons une nuit ou deux à l’ashram au retour.
En partant nous faisons un crochet à la pagode de la paix histoire de voir quand même à quoi ça ressemble. Bon la vue était bouchée à nouveau alors … rien de transcendant.
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Hemja :
Première étape : Hemja, à une douzaine de kilomètres de Pokhara. Au départ, il y a plusieurs dizaines d’années (autour de 1959 lors de la fuite massive des tibétains) ce n’était pas un village mais un camp de réfugiés , et puis peu à peu ils se sont installés et y ont fait leur vie.
J’avais lu qu’il y avait un hébergement chez l’habitant très sympa où on peut découvrir la culture de ce peuple. Très peu d’infos sur le net, juste deux commentaires sur tripadvisor. Une fois sur place nous roulons dans le village à la recherche du homestay. Nous trouvons les gens très souriants. Nous demandons plusieurs fois le chemin , on nous indique un coup dans un sens un coup dans l’autre, nous avons la très nette impression que les gens ne comprennent pas vraiment ce qu’on cherche et répondent au pif (comme c’est souvent le cas en Asie en général). A un moment un homme très serviable nous dit d’attendre, puis il nous appelle et nous fait entrer chez une vielle dame qui dit avoir une chambre pour nous. Super ! Sauf que le prix l’est moins… 30€ pour un lit, dîner et petit dej. Chez l’habitant c’est exagéré (on avait payé 5€ la chambre à Panauti), alors comme elle ne veut pas négocier nous décidons d’aller chercher ailleurs. Dommage elle avait l’air sympa. Au bout d’un bon moment, fatigués d’emprunter des chemins de plus en plus acrobatiques nous arrivons sur ce qui ressemble au centre et décidons de nous arrêter manger dans un petit restaurant. Super repas tibétain, le cuisinier est très sympa.
Il nous dit qu’il n’y a pas d’hébergement au village , que la seule solution et de loger au monastère. Dans la rue nous apercevons plusieurs touristes avec des guides, le village semble pas mal fréquenté. Nous en avons la confirmation quand nous sortons et découvrons plusieurs boutiques souvenirs et qu’on nous alpague pour regarder ! Dommage cette ambiance mercantile…
Nous filons au monastère et demandons si nous pouvons y dormir. Oui pas de problème. En fait c’est très bien organisé, ils ont plusieurs chambres, tarifs affichés, 800rp la chambre sans salle de bain, 1500 avec, repas 500rp pour la journée.
On nous fait visiter. La première chambre à 800rp ne nous inspire pas du tout, très clairement les draps sont sales, on pourrait croire que la gars vient de se lever et que le lit est encore chaud ! Beurk ! Celle à 1500 (14€) à l’air mieux (bien que je doute qu’ils lavent les draps à chaque fois, re-beurk) et nous avons une jolie vue. C’est quand même pas donné , la plupart des hôtels coutent la moitié… Nous décidons de prendre cette chambre quand même (on dormira à nouveau habillés!) surtout que j’envisageais de venir sur place pour assister à une « puja » (prière des moines), nous serions ainsi immergés chez les « monks ». Nous ne mangerons pas sur place par contre car nous avions déjà loupé le déjeuner.
Sauf…. que… « pas de chance » est toujours avec nous ! Après une petite balade dans le village nous apprenons que les monks sont en vacances en ce moment ! Il n’y a quasi personne au monastère ! Trop tard pour repartir…
Balader dans le village c’était sympa, c’est mignon avec tous les drapeaux, et la vue sur les sommets est belle lorsque le ciel d’éclairci. Quelques scènes de rue pittoresques, les gens sont très souriants et les vieillards ont de magnifique visage burinés mais les seuls qui nous accostent vraiment ont quelque chose à vendre, les enfants demandent même de l’argent, c’est fatiguant.
Nous restons un moment assis avec une mamie un peu gâteuse, on ne comprend pas tout ce qu’elle nous dit mais ça passe le temps. Elle ne veut pas que je la prenne en photo, pour une sombre affaire de boucles d’oreilles oubliées et de sa fille qui l’engueule ou je ne sais quoi (là non plus pas tout compris hihi), alors je photographie juste ses mains qui triturent inlassablement son « mala » (chapelet bouddhiste) entre deux échanges elle marmonne sans cesse ses « Ommanipadmehum ». Je prends aussi un cliché de dos lorsqu’elle nous entraîne dans le moulin à prière. Elle est rigolote.
Bref, à 15H il est censé y avoir une puja, enfin « peut-être que oui, peut-être que non, car les monks sont en vacances ». Quelqu’un vient ouvrir le monastère, on y entre et on s’assoit . Là un bus de touriste débarque… Rhmmm déjà qu’il y a peu de moines, là on est en supériorité numérique c’est pas bon ! Alors que leur guide est en train de leur faire un cours magistral, un lama entre, s’assoit et commence à réciter ses prières d’une voie grave et monocorde. Imperturbable par ce qui se passe autour, il entrechoque des cymbales et poursuit. Un autre moine arrive et commence à tambouriner sur le gong tout en récitant également les prières. L’instant pourrait être vraiment prenant sans les autres à côté qui parlent. Malheureusement à ce moment là des touristes (sûrement Nepalais ceux là) s’ajoutent au tableau et commencent à se faire des selfies en plein au milieu ! Heu … y a pas écrit « no photo » à la porte ??? Les moines ne bronchent pas. Peu à peu tout le monde sort. Ha enfin ! D’après ce que je sais une Puja dure normalement 1H30, là ça a duré seulement 30mn…. Il ne sont que deux en même temps… Version courte !
Bien que ce soit rapide nous avons apprécié le rythme lancinant des voix et des battements, c’est vraiment très propice à la relaxation ou à la méditation. J’ai très discrètement pris une photo pour vous montrer le lieu. La salle remplie de moines cela doit être autrement plus impressionnant et envoûtant. A refaire dans d’autres conditions !
Déception tout de même car le peu de moines qu’il y avait n’étaient absolument pas communicatifs, ils ne nous prêtaient pas du tout attention… Nous aurions pu échanger avec eux… Dommage que nous n’ayons pas été chez l’habitant.
Le lendemain matin nous buvons notre thé avec enfin une vue totalement dégagée. Nous admirons le fameux Machapuchare (près de 7000m) que nous zieutons déjà depuis Pokhara, mais là nous le voyons de plus près. Nous montons sur la colline juste derrière et avons une jolie vue (ce qui me permet de constater que les potions magiques de Narayan n’ont pas trop marché, au moindre essoufflement je tousse sans arrêt!) .
Cette silhouette pointue vous dit sûrement quelque chose ? C’est parce que c’est le logo de la Paramount ! (vue de l’autre face)
Et… c’est là que commence réellement notre aventure à moto!
Je ne vais pas tout vous raconter en détails, mais ce que je peux vous dire c’est que c’était fabuleux et qu’en aucun cas nous ne regrettons d’avoir fait ce parcours plutôt que le trek prévu. On ne peu pas comparer bien sûr, mais je pense que nous avons vu des paysages bien plus impressionnants (notre trek ne nous emmenait pas si haut et pas dans la même region de toute façon).
Nous sommes partis 8 jours et cette fois nous avons eu de la chance avec la météo! Hormis un trajet où nous avons fait 3H sous la pluie (heureusement il ne faisait pas trop froid!) nous avons eu du grand soleil et par la même la possibilité de pouvoir rouler chaque jour avec la visibilité sur les sommets autour! C’est juste fantastique, on se sent tout petit! Par moment on se disait « Heu… c’est normal de s’extasier comme ça sur des montagnes? On dirait qu’on en a jamais vu! » Mais là…. c’est l’Himalaya!! Les plus hauts sommets du monde, c’est pas rien!
La route, ou plutôt la piste était très difficile il faut l’avouer, surtout à deux sur une moto relativement peu puissante et avec un gros sac à dos en prime. Lorsque nous avions fait notre moto trip dans le nord du Vietnam c’était réputé comme dur. Mais là… c’est bien pire! En plus du sol complétement défoncé il faut faire attention au précipice d’un côté et aux éventuels camions, bus et jeep qu’on croise et qui ne font pas dans la dentelle (heureusement il n’y en a pas tant que ça).
Après son diplôme de conducteur chevronné de 4X4 en Namibie je donne à Antony celui de pilote moto!
Moi j’en ai bien bavé, c’était physique. Franchement je pense que c’était aussi fatiguant qu’un trek. Tout le temps contractés au maximum, abdos, dos, cuisses, fesses, je pense même que j’ai perdu quelques millimètre d’émail à force de serrer les dents! Ha oui et il ne faut pas oublier de prier pour ne pas avoir de panne ou de crevaison (ça a marché)! J’ai du garder le gros sac d’une quinzaine de kg sur le dos et en gros c’est comme si en permanence quelqu’un derrière moi me le tirait en arrière, me le secouait dans tous les sens et qu’il fallait que je le retienne. Parfois je décollais carrément emportée par le poids! Bref c’était de le moto acrobatique. On a croisé d’autres motards, souvent des locaux et quelques touristes en groupe avec guide ou plus rarement seuls,mais jamais ils n’étaient deux et chargés comme nous! Le principal est qu’on est réussi, même si je suis rentrée avec le coup complétement bloqué!
Quand on veut ….
Nous y sommes allés quand même relativement tranquillement en faisant chaque jour la route le matin et en marchant pour de petites randos l’après-midi (hormis la première et dernière journée où nous avons fait 5H de route, là ça tue carrément!). Le rythme comme ça était vraiment bien.
Pour les hébergements nous avons trouvé des chambres doubles correctes entre 200 et 500rp (moins de 2 et 5 €!!) par contre la nourriture est plus chère (entre 300 et 600 le plat). Il y a des villages tout le long de la route, donc aucun souci.
L’eau chaude se fait en général par panneaux solaires, nous avons eu de la chance et pu nous laver chaque jour à l’eau au moins tiède (hormis une fois où par surprise nous avons eu droit à la douche froide! Enfin…proche de la congélation!). La température en journée sous le soleil était agréable, par contre on avait entre 10 et 15° dans les chambres dès la tombée de la nuit! Ben, écoutez… Avec ce froid ma toux a disparu au bout de quelques jours hahaha! L ‘électricité était très aléatoire aussi ce qui fait que bien souvent à 19H30 on était au lit!
Le seul petit bémol aura été le contact avec les populations. Très franchement dans la majorité des cas et sauf exception les gens n’étaient pas très avenants en dehors d’un contexte mercantile…. Nous qui aimons par dessus tout les rencontres, ça nous a quand même manqué. Il faut savoir que la route que nous avons empruntée et les étapes que nous avons faites sont une partie du trek du tour des Annapurnas, du coup il y a un passage énorme de touristes … Ce qui au bout d’un moment biaise pas mal les rapports… Les seules personnes qui nous ont abordés pour discuter étaient des Indiens dans un temple. Pour moi et pour l’instant je trouve les Indiens bien plus avenants que les Népalais…
Je ne vous en dis pas plus et vous montre les images!
Nous sommes donc partis de Pokhara (ou plutôt de Hemja comme vous l’avez lu) et allés jusqu’à Muktinath dans le haut Mustang ou ancien « royaume de Lo », également appelé « royaume interdit » (ouvert au tourisme que depuis 2008 et encore, moins de 1000 visiteurs par an pour le haut Mustang!) .
Plus vous avancez dans les photos , plus vous montez en altitude pour finir à 4000m (ce qui est à peine le début de la « vraie montagne » au Népal!) entourés par des 6, 7 ou 8000m !! Entre autre le Machapuchare, l’Anapurna 1, le Dauhlagiri, Les Nilgiri, et le Tukuche.abri de fortune sous la pluie!
Ce périple s’est achevé par un retour à Pokhara où finalement nous avons décidé de ne pas retourner à l’ashram pour le yoga (trop cher). Nous avons trouvé un mignon hôtel (Montain view) avec une chambre lumineuse à 900rp (moins de 8€). C’est de là que je vous écris. Nous passons deux jours à ne rien faire ou presque! Nous sommes pris de flemmingite aiguë et y succombons avec plaisir. Enfin nous avons fait une grosses corvée de lessive, nous portions les même vêtements depuis une semaine, bonjour les dégâts entre la boue et la poussière! (oui oui on a changé de culotte tous les jours)
Il fait chaud, le temps a bien évolué en une semaine et ça nous rend tous mous! Malheureusement il fait toujours nuageux, alors terminé la vue sur les montagnes! Il ne fait pas beau mais lourd.
Mon dos commence à se décontracter et à retrouver sa mobilité.
Nous venons de nous offrir un massage qui devrait finir de nous remettre en forme (ou pas!) ! 18€ l’heure, chez « Seeing Hands », centre de massages faits par des mal- ou non-voyants. Je recommande si vous êtes prêts à un peu (ou beaucoup ) souffrir car ils localisent la moindre tension ou le moindre noeud et y travaille à fond!
Nous avons changé de plan pour la suite. Nous ne retournons pas à Katmandou et partons directement pour le parc du Chitwan (au sud). Au programme jungle, animaux sauvages et températures avoisinant les 40°! Ca va vraiment nous changer 😉