Bilan pour le nord et le sud n’ayant pas visité le centre
-1 mois – 6 étapes – 17 lits différents – du bus, du bateau – 1550km à moto-
Le début du voyage nous semble bien loin !
Comme habituellement à la fin de chaque voyage, voici un petit bilan.
Je vais cette fois user d’un peu moins de superlatifs et je risque de vous faire un peu moins rêver que de coutume… Et pour cause… Dans l’ensemble, et même si nous avons vu de très belles choses, et globalement apprécié le voyage nous avons été un peu déçus… ben oui ça arrive…
Je ne dis pas que ce mois ne s’est pas bien passé, ou que cela ne nous a pas plu, ou que nous n’avons rien fait d’intéressant, mais simplement il manquait quelque chose pour ce soit « whaow ! »
Je crois que nous partons de toutes manières avec un gros handicap, celui d’avoir commencé à voyager par l’Indonésie (et encore plus par Sumatra), qui semble , et ce d’après de nombreux voyageurs ayant visité plusieurs pays en Asie du Sud-Est, être le pays le plus accueillant. Forcément on compare avec ce qu’on a fait précédemment, c’est inévitable… Nous avons ici cruellement manqué de contacts humains, de chaleur, d’une « ambiance ». Ca m’a donné l’impression d’être simple spectateur du voyage, ça laisse une distance entre nous et eux et cette sensation (désagréable) était nouvelle. Heureusement qu’à la fin du voyage il y a eu cette fabuleuse rencontre pour me donner le sentiment d’avoir « connu » un peu des Vietnamiens.
Nous avons d’ailleurs brièvement discuté avec un autre couple arrivé à la fin de leur voyage et tout de suite ils nous ont dit « nous sommes vraiment déçu par le Vietnam, si vous n’achetez rien, vous n’intéressez personne ». Je n’irai pas jusque là car je pense que nous avons récolté quelques sourires « gratuits » mais il est vrai que c’est vraiment trop peu, une seule « vraie » rencontre sur un mois…
Je vais quand même parler de ce qui nous a plu ! Oui quand même certaine choses resteront dans ma mémoire et c’est de ça que je me souviendrai en pensant au Vietnam. Avant tout et contre toute attente (car habituellement nous ne sommes pas trop « ville ») nous avons adoré Hanoï et Ho Chi Minh (même si c’est épuisant!). Il y a quelque chose de spécial et fascinant lorsqu’on regarde les Vietnamiens vivre. Quoi de mieux qu’être en ville pour ça ? La circulation est incroyable, ça grouille, cela ressemble au chaos et pourtant c’est fluide, tout s’enchaîne, personne ne s’arrête, chacun évite les autres et ça passe… Nous avons été spectateurs de ça mais aussi acteurs en moto et je dois dire que c’est une expérience à vivre ! De l’extérieur ça peut sembler terrifiant, mais une fois qu’on y est ça ne l’est pas ! La seule règle est de ne jamais s’arrêter. Même en plein croisement lorsque dix motos de front arrivent des quatre côtés et se croisent, il faut simplement avancer et éviter les autres. Vous les évitez, ils vous évitent, c’est simple en fait ! Si les routent sont encombrées, les trottoirs le sont autant. Les Vietnamiens semblent vivre dehors, sur les trottoirs ! Et c’est ça qui est génial. Il suffit d’observer les rues pour être transportés dans un autre monde. Il y a des gens qui vendent toute sorte de choses bien sûr, mais il y en a aussi qui dorment sur un transat ou un hamac (et même sur leur moto!) comme s’ils étaient à la plage alors qu’ils sont au milieu d’un vacarme fou, d’autres qui mangent accroupis par terre devant une marmite fumante posée sur un réchaud. Toute ceci fait le charme du Vietnam et ça m’a fasciné. Dans le genre improbable il y aussi tout ce qu’on charrie sur les scooter ! Bien sûr on voit souvent trois ou quatre personnes, mais aussi des blocs de glace énormes (pour en faire des glaçons), de quoi alimenter un magasin entier en provision, des troncs d’arbres de plusieurs mètres, des animaux (j’ai vu un gars avec un cochon énorme posé en travers sur ses genoux et une femmes qui devait avoir une trentaines d’oies accrochées autour d’elle!). Ah oui et aussi j’ai vu une fille avec un bol de soupe à la main !Ahaha !
En parlant de scooter nous avons beaucoup aimer nos escapades à moto (nos fesses moins). La liberté d’aller ou on veut quand on veut c’est super ! D’ailleurs je pense que c’est vraiment plus compliqué sans… On a souvent décidé de changer d’endroit au dernier moment et ça nous a facilité les choses. On a pu emprunter de petites routes qui nous ont permis d’en voir un peu plus que si nous avions circulé en bus. Je vous conseille de le faire si vous en avez la possibilité. Nous n’avons eu aucun soucis particulier. Par contre il faut savoir qu’en dehors des villes la vitesses est extrêmement contrôlée et la police est très sévère. 10Km d’excès et c’est l’équivalent de presque un mois de salaire Vietnamien moyen , la police n’hésite pas non plus à confisquer sur le champ permis et véhicule ! Tout le monde roule au pas je peux vous le dire…
Un souvenir en moto également ce sont ces boui-boui au bord des routes où on peut boire, manger mais aussi faire une sieste sur l’un des nombreux hamacs alignés comme dans un dortoir ! Le tout dans les gaz d’échappement évidement;-)
Ces petits restaus « de rues » qu’on trouvent partout nous ont permis quelques repas sympas et pas chers. Au bord des routes dans les villes et villages il y en a toujours. On ne sait pas ce qu’on va manger , ni combien on va payer mais c’est top ! On se croirait un peu dans une table d’hôte avec la grosse marmite sur le feu. On entre (ou pas d’ailleurs car c’est souvent dehors!), on s’assoie, et trois secondes plus tard on a devant sois un thé glacé, un bol de riz, un de bouillon et un plat avec de la viande (de différente nature et préparée à toutes les sauces!). Si on veut faire comme eux on mange en cinq minutes le nez dans le bol, et lorsqu’on n’a pas encore avalé la dernière bouchée on paye et on s’en va ! Oui c’est comme ça que ça se passe ! Ces repas reviennent à environ 80 centimes à 1,50. Pour manger pas cher il y a aussi les Pho (soupe) et les Ban Mi (sandwich local). Ce qui nous a surpris c’est le pris des cafés ! Avec tout ce qu’ils produisent c’est bien souvent aussi cher que chez nous ! Au Vietnam on le boit traditionnellement avec des glaçons et du lait concentré.
Malheureusement dès qu’on est dans un coin touristique ou bien qu’on veut manger des spécialité locales ou des repas un epu différents (nems etc) c’est plus compliqué… Les prix sont plutôt entre 2 et 4€ (vous me direz que ce n’est pas beaucoup mais à 2 sur 1 mois, une différence de 2€ par repas représente presque 300€!!)
Passons maintenant aux Vietnamiens ; On les a trouvés très bruyants ! On ne s’y attendait pas. Ils sont tout les temps en train de s’interpeller en criant, ils parlent forts et souvent on dirait qu’ils s’engueulent. Ce ne les fait pas paraître très sympathiques… Leur comportement envers nous n’a rien arrangé à cette impression. Clairement si on était pas dans un cadre où il y a échange d’argent, ils n’étaient ni souriants ni aimables. Spontanément ils ne venaient vers nous que pour vendre quelques choses et quand on refusait ils faisaient parfois carrément la gueule. Je parle là en général, et bien sûr ce n’est pas dans 100% des cas. Dans les campagnes dans le delta du Mekong c’était mieux, les gens nous montraient un intérêt « gratuit » et quelques endroits aussi dans les montagnes (mais dans d’autres où on nous ignorait, c’était terrible!).
Au-delà de ce maque d’accueil, il m’a surtout manqué le parfum de l’aventure et de la surprise (sauf peut-être durant le moto trip dans le nord et toujours cette fameuse rencontre dans le Sud). Cette sensation qu’on avait presque chaque jour en Indonésie, de savoir qu’il allait se passer quelque chose. Partir le matin sans « programme », se balader et finir par être entraîné dans quelques chose de mémorable. Une certaine magie, de l’émerveillement, voilà ce qu’il m’a vraiment manqué. C’était beau, vraiment, certains paysages étaient magnifiques mais il n’y avait pas de petit truc en plus dans l’atmosphère qui fait que ça devient extra-ordinaire. Je ne sais pas comment vous l’expliquer mieux… Nous n’avons pas été envoûtés. Là où en Indonésie j’étais presque chaque jour transportée par une émotion forte, là je crois que je peux les compter sur les doigts d’une main. Attendez… par ordre chronologique, 1, le premier jour de moto quand on est arrivés à Nghia Lo et qu’il y avait cette superbe lumière et que les gens nous souriaient dans les rizières, 2, en regardant à perte de vue les rizières en terrasse de Mu Cang Chai et certains panoramas sur les routes, 3, lorsque nous sommes tombés sur ce groupe de jeunes enfants marchant seuls sur la route dans la montagne, ce fut bref mais c’était magique, 4, lorsque j’ai passé la journée à faire des photos sur le vif dans le vieux quartier d’Hanoï, dans le feu de l’action j’étais dans mon élément, 5, notre rencontre incroyable dans la région de Tra Vinh et la superbe journée que nous avons passée invités par les habitants, ça c’est de l’émotion pure et ça vaut toutes les Baies d’Halong du monde ! … Et puis…. Ben c’est tout ! Voilà, cinq moments « forts »… Ce n’est pas énorme (en tous cas par rapport à nos autres voyages). Le reste était bien, on a pris du bon temps, vu de beaux paysages, mais ce n’est pas de ça que je me souviendrai dans cinquante ans !
Je pense que le Vietnam et par ricochet le comportement des Vietnamiens sont victime de leur succès. Je crois que ce pays souffre de sa popularité. Je pensais bêtement qu’en essayant d’emprunter des chemin détournés, de nous débrouiller par nous même au maximum, nous arriverions à trouver de l’authenticité et des endroits encore préservés du tourisme de masse, mais nous avons inexorablement été ramenés à la réalité sur les sentiers battus. Dès qu’il y a quelque chose à voir, c’est forcément « encadré ». Nous sommes « attendu au tournant » à peu près partout et ainsi replongé dans une ambiance « touristique » avec des tours organisés, des agences, des prix hauts etc (sauf dans la première partie du moto trip entre Nghia Lo et Sapa où nous étions vraiment « perdus »).
Je comprends que ça plaise à pas mal de monde d’être « encadré » ainsi (et d’ailleurs c’est pour ça que le pays est autant visité je suppose!). De pouvoir être loin, dans un pays « exotique » mais avec un certain « confort » et en étant « accompagné » avec toutes les belles choses à voir servies chaque jour sur un plateau. Je comprends tout à fait, seulement ce n’est pas ce qui nous plaît à nous… Nous aimons l’inconnu, l’aventure, les imprévus, les surprises, les rencontres, les moments simples.
Ce n’est que mon regard sur les choses et peut être vous qui me lisez , vous pensez que vous avez vécu l’aventure au Vietnam et eu des contacts humains chaleureux, mais nous non… J’ai pourtant lu plein de récits dans ce sens… Ce sont eux qui m’ont fait rêver avant de venir ! Mais maintenant quand j’y pense j’ai l’impression que tout été exagéré et embelli comme pour « vendre » le Vietnam.
Ce voyage nous aura au moins appris une bonne chose, c’est que maintenant nous allons fuir les endroits trop touristique (et je parle principalement du tourisme de masse) et privilégier les lieux et destinations avec des expériences un peu « hors du commun ».
Et puis nous n’allons pas nous priver de continuer à explorer (vous voyez je ne dis pas « visiter ») l’Indonésie car on sait qu’elle sera difficile à détrôner. Elle gagne sur le Vietnam pour les gens et l’ambiance c’est évident, mais également sur les paysages et chose à voir ou faire ! Oui ! L’Indonésie finalement est naturellement plus variée (rizières, canaux et montagnes, mais aussi plage jungle, volcans, océans, etc je ne parle même pas des animaux à voir sur terre et sous l’eau) et nous avons encore mille choses à y découvrir. Nous apprécions également le fait qu’on puisse s’y loger dans des endroits typiques, par exemple de jolis bungalows en bambou avec un accueil familial pour plus ou moins 10€ alors qu’au Vietnam dans ces prix ce sont les hôtels de ville modernes. Certes c’est plus confortable, on a du savon, du PQ, des serviettes, et souvent la clim et la télé, mais nous ce qu’on cherche c’est plutôt l’authenticité et le pittoresque quitte à devoir partager la salle de bain avec des grenouilles ou des araignées (oui beurk!) ! Ici dès qu’on sort de ce type d’hôtel citadins les prix augmentent très nettement (25, 30, 50€), c’est plus joli, on a une « ambiance » et un « cadre » mais souvent le service ne suit pas le prix « haut de gamme » et on est déçu de dépenser autant.
D’ailleurs le budget prévu à 1700€ à la base est passé à plus de 2000…. la faute à quelques nuits où on a voulu être dans un jolis cadres (on n’aurait pas du!), aux endroits ou on ne pouvait manger qu’à prix « touristes » ou les jours où on a voulu changer du soupe-riz-viande et aux journées excusions qu’on était un peu obligé de prendre dans certains lieux (et qui nous ont en plus déçues…).
Bref, comme on dit « tous les goûts sont dans la nature », et dans le monde il y en a pour tous les goûts ! Et bien heureusement nous n’avons pas tous les mêmes ! 😉
PS : Je m’apprête à publier ce bilan depuis Sumatra (même si je l’ai en majeure partie écrit au Vietnam pour être encore « dans le bain ») et je dois dire qu’en à peine une journée ici nous sentons encore plus la différence d’ambiance. Je trouve ça même fou car nous savions à quoi nous attendre (3eme fois ici!) mais je ne cesse d’être émerveillée par la douceur et la bonté que dégagent les Indonésiens. Nous sommes nous même plus détendus, chaque personne que nous avons croisé (des dizaine) nous a offert un sourire doux et un regard profond, plusieurs ont engagé la conversation, d’autres nous ont pris en photos, j’ai déjà échangé deux Facebook (lol) et tout ça juste en nous promenant dans un petit village.
Il y a de la magie ici, moi je vous le dis…