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Varanasi

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Varanasi … Quand je pensais à l’Inde c’était cette ville qui me venait en premier à l’esprit et il était évident que ce serait une des étapes de ce premier voyage .

Varanasi située dans l’état de l’Uttar Pradesh, au bord du Gange était anciennement appelée « Benares ». C’est une des sept villes saintes de l’Hindouisme et c’est celle qui accueille le plus de pèlerins.

Pour moi c’était LE mythe.

Les Indiens en Sari colorés faisant leurs ablutions dans le fleuve sacré, les Sadhus au visage buriné en pleine méditation, autant de d’images que je voyais déjà avant d’être là et je n’ai pas été déçue du résultat


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Finalement faire de cet endroit si chargé en spiritualité notre première étape c’était faire le grand saut d’un coup ! C’était s’attendre à être giflés, c’était s’attendre à être scotchés… Peut-être dégoutés ? Ou bien envoutés… Il faut savoir qu’ici la mort est présente partout…

Ce n’est pas une ville qui doit se visiter mais c’est une ville qui doit se vivre. Ainsi nous avons décidé d’y rester assez longtemps  pour avoir le temps de nous imprégner vraiment de l’atmosphère, pour apprivoiser cet autre monde que nous allions trouver, pour y faire des rencontres  et pour « comprendre », peut-être…

Chaque année ce sont plusieurs millions de pèlerins qui viennent soit pour se livrer à des ablutions dans le Gange (et ainsi se nettoyer de leurs pêchers), soit pour y attendre de mourir. Des personnes vieilles ou malades viennent y attendre la fin et des corps y sont transportés chaque jour depuis d’autres villes.

Il est courant  de croiser dans la ville des brancards de bambou avec un corps inerte enveloppé dans un linceul et couvert de fleurs.

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Les crémations

Mourir à Varanasi et être brulé sur les bord du Gange est ce que tout Hindouiste souhaite car c’est la seule façon d’en finir avec le cycle des réincarnations pour atteindre le « nirvana ». Chaque jour plusieurs dizaines  de crémations à ciel ouvert  ont lieu sur les deux « ghats » (marches qui plongent dans le Gange) dédiés à cette activité.

Il faut être décédé de mort naturelle pour prétendre à cette cérémonie. Un accident ou un meurtre témoignent d’un mauvais karma et le salut par la crémation est interdit. Les enfants de moins de dix ans, les femmes enceintes et les Saddhus ne sont également pas incinérés. Leur cadavre est simplement jeté dans le fleuve.

Il y a un rituel autour de cet acte auquel la famille exclusivement de sexe masculin participe activement. Il semble que les femmes susceptibles de pleurer pourraient empêcher l’âme du défunt de partir… En même temps nous sommes en Inde et les femmes sont souvent laissées de côte…

Le corps sera aspergé d’eau sacrée ou carrément immérgé puis brûlé.

Il est nécessaire d’avoir au minimum 200kg de bois afin que le feu puisse brûler assez longtemps (3H parait-il) pour que  le corps soit réduit en cendre. Cela coute très cher et il n’est pas rare que faute de suffisamment de bois des parties entières de corps qui n’ont pas été brûlées soient jetées dans le Gange.

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La personne la plus proche du défunt est celle qui tient qui tient le rôle le plus important (mais aussi le plus dur). Bien souvent c’est le mari, le frère, le fils ou le père. Il doit se raser le crane et la barbe, puis une fois le corps placé sur le bucher il marche autour en récitant des « mantras ».

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Ensuite arrive un des moments les plus violents: il doit fracasser le crâne du mort avec une machette afin que son esprit puisse être libéré et monter au ciel (heureusement nous n’avons pas été témoins de ça!). Ensuite, enfin, il peut allumer l e bûcher avec  le feu sacré (un feu qui brûle semble t il depuis des centaines d’année)  et pour finir , lorsque le bois sera épuisé, jeter les restes du corps plus ou moins calcinés dans l’eau…

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Dans l’eau, où d’autres personnes sont en train de se baigner tranquillement

Des gens qui se lavent… Et des restes cadavres qui flottent parmi divers détritus… Voilà le paradoxe de l’Inde !

Maintenant que vous savez tout ça vous comprenez certainement mieux pourquoi je parlais d’être « choqué » !!

Infos pratiques :

CarteVaranasi

-Vol Delhi Varanasi : compagnie « Indigo » 60€ (dispo à 35€ mais pas au bon horaire…) Attention a bien avoir la carte bancaire qui a servi à l’achat ! Les Indiens sont pointilleux. Nous ne l’avions pas. Nous avons payé à nouveau le vol et ils nous ont remboursé le premier payement.

-Guesthouse : 10€ environ, chambre double avec salle de bain, ventilateur et wifi (clim en option dans certaines chambres 5€) résa via booking (ils ont aussi un site web). On peut y prendre petit dej ou repas en supplément mais c’est un poil cher, alors nous mangions dehors

-Achat de carte sim Airtel avec 3G pour une mois 700rp (10€)

activités :

-Marcher le long des ghats et s’y assoir afin d’observer la vie locale

-visite du chowk le quartier central autour du temple d’Or pour se perdre dans le dédale de ruelles.

-L’idéal après avoir bien marché est de faire des tour en « rickshaw vélo » ça coûte rien (même pas 1€ de l’heure), on peut s’arrêter où on veut (boutique, temple etc)

– Balade en barque (nous avons négocier 100rp/pers pour 1€, à mon avis on peut avoir pour moins, mais ça ne fait qu’1,20€…)

-Voir la « Puja » (cérémonie) du soir sur le ghat principal

-Manger dans la rue et y boire du chaï acheté aux vendeurs ambulants

-Déguster un lassi au célèbre « Blue Lassi », c’est un régal!

-Surtout prendre son temps et flâner !

– Deux bonnes adresses pour manger sur un toit terrasse : le Shanti Homestay, Sankatha guesthouse (crêpes délicieuses!!)

Carnet de route

Nous sommes donc arrivés là directement depuis la France (vols Marseille-Istanbul-Delhi, puis Delhi-Varanasi).

Fatigués et un poil désorientés (oui tout semble compliqué en Inde même se repérer dans un aéroport!) heureusement que nous avions réservé notre Guesthouse et le «service « pickup » qui va avec ! Les vols sont passés très vite (nous sommes habitués à plus long!) mais nous n’avions pas dormi de la nuit alors…

Dès que nous sommes montés dans la voiture du gars de la guesthouse venu nous chercher et que nous avons découvert les routes et traversé des villages nous avons été dans le bain ! C’était Whaou ! Niveau conduite ça n’a rien à envier au Indonésiens et Vietnamiens, c’est aussi le rallye, ça double sans visibilité et en force, ça passe à un cheveux, c’est un concert de klaxons, bref la routine. A deux détails près : il y a beaucoup de monde qui marche au milieu de la circulation et il y a des vaches (et même des cochons parfois!) en train de dormir sur la route (même sur des quatre voies!) donc c’est souvent un « slalom » ! On a remarqué que la plupart des voitures roulent les deux rétro rabattus ! Quand je vous dit que ça passe souvent à un cheveu ce n’est pas une blague !

Les vaches sont partout, j’adore, et ici en tous cas elle ne sont pas maigres.

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 Au bout d’une bonne heure la voiture nous a déposé et nous avons du continuer à pieds dans les ruelles semi piétonnes  accompagnés d’un autre gars portant notre sac sur la tête. Ca grouille vraiment dans le vieux centre, il y a autant de piétons que de rickshaw, scooter et autres carriole réunis et tout ça est mélangé formant un seul cortège évoluant au milieu des échoppes dans un brouhaha absolu.

Ce premier contact aura été vraiment positif, j’étais enchantée d’être dans cette ambiance surréaliste qui me rappelait quand même le tumulte d’autres villes d’Asie, en encore plus intense.

Nous logeons dans la « Monu family Paying guesthouse » dont j’avais lu du bien. Il n’y a que cinq chambres et la famille habite sur place ce qui permet d’être au contact des Indiens . Notre chambre est sympa, c’est basique mais c’est coloré et confortable. Nous avons un lit qui doit faire 2mètres par 3  et qui occupe la moitié de la chambre! La salle de bain est « à l’asiatique » il ne faut pas trop regarder de près (et avoir ses lingettes désinfectantes!)  mais pour le prix c’est « classique » . Un ventilateur au plafond nous permet de dormir au frais et une petite fenêtre grillagée donne sur une ruelle. J’adore m’endormir et me réveiller en entendant les bruits du quotidiens, vaches qui beuglent, gens qui parlent ou chantent et clochettes de prières qui sonnent. Je me sens comme dans un film ! Par contre parfois a nuit il y a du bruit…

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Nous sommes idéalement situés tout près des ghats et au cœur du quartier appelé « chowk » . C’est en fait un dédale de ruelles encombrées de passants, ne mesurant souvent pas plus d’un mètre de large, deux sinon, et abritant toute sorte de petites échoppes qui pour certaines ne doivent pas faire plus d’un mètre carré ! Il y aurait également 1500 temples! C’est un vrai labyrinthe .  L’ambiance y est géniale, c’est plutôt sombre, les murs sont souvent peints en couleurs et tout ça est tellement pittoresque qu’on croirait un décor artificiel ! Au cœur de ce quartier on trouve le temple d’Or, un temple hindouiste ultra célèbre. Il a souvent été attaqué par les musulmans et maintenant il est sous très haute surveillance. C’est assez surprenant de tomber sans arrêts sur des groupes de policiers armés dès qu’on s’approche d’un accès à ce monument. On voit même des portiques de sécurité comme à l’aéroport ! Il est réservé aux hindouistes ainsi on ne peut pas le visiter, et encore même pour eux il arrive qu’il soit fermé si des tensions inter-ethnies sont en cours. On ne peut même pas l’apercevoir!

Le temps de s’installer dans notre chambre il était déjà 14H. Nous sommes quand même ressortis histoire de ne pas s’endormir et avons un peu baladé au hasard des rues toujours aussi émerveillés de ce que nous découvrions. Les rues sont pleines d’étals colorés, il y a un défilé permanent de pèlerins dans leur saris ou costumes tout aussi flamboyants, et nous avons croisés nos premiers sâdhus, juste génial ! Nous avons enfin vu le Gange et ses nombreux ghats qui s’étirent tout le long de la rive . L’endroit est vraiment agréable, là aussi l’ambiance est spéciale et spirituelle. Des gens flânent, d’autres se baignent, certains sont en pleine méditation et d’autres attendent le touriste pour proposer des babioles ou un tour en barque. Bon il y a aussi certains endroits où il y a des sans abris (dont des sadhu), ici cela fait partie du décor (si on peu dire!)

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Ce premier jour nous sommes également tombés sur le ghat principal consacré aux crémations, le « Manikarnika ghat ». On y aperçoit des groupes d’hommes rassemblés autour d’un amas de bois fumant d’où on voit parfois dépasser un tissu blanc  jaune ou rouge (selon sa caste et son age) sous lequel on devine un corps. Ca peut paraître bizarre mais tout semble tellement calme et voulu que ça n’évoque rien de tragique. On a beau savoir qu’un être humain mort est en train de brûler sous nos yeux, ça n’a rien d’horrible ! On ne peut pas faire de photos si ce n’est de loin, pour ne pas perturber les cérémonies.  Un homme est venu nous donner des explications et nous faire une sorte de visite guidée. On a senti « le truc » arriver de loin, il nous a ensuite demandé si nous voulions faire un don pour acheter du bois pour les pauvre vieux qui viennent mourir ici sans argent. Nous avons refusé, (un peu mal à l’aise même si nous ne lui avions rien demandé), car tout ceci n’est sûrement qu’une gentille arnaque et l’argent est certainement pour lui… (confirmé plus tard par un étudiant avec qui nous avons discuté!)

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Finalement ces premières heures à Varanasi ne nous auront pas donné la « claque » supposée (ou alors une gentille claque), nous avons été plutôt ravis que choqués, et impatients de découvrir la suite !

Nous sommes rentrés vers 17h après avoir mangé des samosa dans la rue, trop crevés pour aller plus loin. A 18H nous étions au lit pour une bonne nuit qui aura duré 14 !

Le lendemain, pour notre première vraie journée nous sommes sortis vers 10H et avons commencé par déguster des « dhosa » sortes de crêpes avec des petits légumes et de l’ oeuf cuites sur une cuisine ambulante sur le trottoir. Très très bon et pour 30 roupies c’est à dire même pas 50 centimes on ne va pas se priver !

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Ensuite nous avons un peu marché dans la rue principale au milieu de la cohue. C’est dingue car par moment on dirait qu’il y a une manif ou un carnaval tellement il y a de monde qui marche, et encore plus quand tout d’un coup des cloches se mettent à sonner de façon continue durant plusieurs minutes ! Je me répète mais j’adore trop cette ambiance ! Bizarrement ce bordel sans nom a un effet apaisant ! Je sais ça paraît fou ! Ici tout semble zen, il y a vraiment quelque chose dans l’air…

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Ensuite nous avons prix un rickshaw (après en avoir refusé plusieurs nous nous sommes laissés tenter par un petit vieux sympathique qui nous avait suivi un moment dans l’espoir que l’on change d’avis!). Lorsque nous lui avons demandé son prix il nous a dit « ce que vous voulez », nous lui avons proposé un peu plus d’1€ l’heure et il a accepté de suite (donc certainement qu’on peut tenter moins…). Il nous a baladé un moment et c’est très sympa de découvrir la ville ainsi. Ensuite il nous a proposé de visiter une boutique et fabrique de saris et étoles en soie et pashmina (spécialité du coin). Nous avons accepté. Nous avons vu les ateliers et puis le patron nous a fait le rituel typique : on s’assoie par terre et il sort tous ses tissus nous disant bien sûr que ce sont les plus beaux de la ville.

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Il n’était pas insistant pour qu’on achète (sûrement une bonne technique de vente!), il disait que ça lui faisait plaisir de parler de son métier et qu’il travaillait de tout façon principalement à l’export. Au final nous nous sommes laissés tenter par une écharpe en pashmina véritable (nous ne sommes pas connaisseurs mais un des tests est de bruler un fil, il ne doit pas s’enflammer et sentir le cheveux brûlé) négociée pour l’équivalent de 20€ (si c’est vraiment du vrai c’est pas cher, chez nous c’est plutôt dix fois plus). Ensuite notre chauffeur nous a proposé de nous mener aux différents temples de la ville et nous avons également accepté (nous en avons visité deux), c’est bien plus simple comme ça que de chercher ! Surtout qu’il pleuvait un peu par moment et nous étions relativement à l’abri dans sa carriole. Et oui ! Nous qui pensions avoir un temps sec et crever de chaud il faisait très bon les 2 premiers jours (autour de 30 mais avec un air frais) et il y avait un peu de pluie et des orages la nuit. Bon ensuite la température est montée et le soleil était au rendez-vous… Il faisait chaud au soleil mais c était supportable sinon.

Nous avons fait en tout 3H de promenade et c’était bien sympa avec ce chauffeur qui nous proposait des choses sans insister si nous refusions.

Ensuite nous sommes retournés au bord du Gange où nous avons mangé dans un restau sur le toit d’un immeuble. Très agréable avec la vue sur la ville. Nous avons découvert le « thali » ensemble de petites coupelles de différentes sauces et plats avec du riz et des naan, délicieux.

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 Puis nous avons promené et rencontré un gentil petit papy (oui nous sommes abonnés aux papys!). Il vendait des cartes postales (1€ les 20 sans négocier!). Nous n’en voulions pas car elle ne nous plaisaient pas trop . Il est resté à côté de nous un moment dans l’espoir qu’on change d’avis et nous a montré tout ce qu’il vendait d’autre. Nous disions toujours « non » mais il restait très souriant, il était touchant. Au bout d’un moment j’ai dit à Antony qu’on avait qu’à lui donner quand même un petit billet (équivalent de 50 centimes mais c’est beaucoup ici en général c’est plutôt 10 qu’il est courant de donner et encore) même sans rien acheter car à son âge le pauvre… Au moins il ne mendiait pas mais travaillait… Il était tout frêle… Nous lui avons donné cet argent et en remerciement il nous a offert un autocollant et une pièce dorée censée porter bonheur puis nous a demandé de le prendre en photo pour avoir un souvenir de lui. Trop beau, il me fait beaucoup penser à notre grand-père Indonésien. Comme quoi encore une fois nous avons fait une jolie rencontre et contrairement à ce qu’on entend il n’y a pas que des arnaqueurs en Inde ! Nous l’avons ensuite revu plusieurs fois (durant le séjour et même 1 an plus tard !!) et il était à chaque fois très content.

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Après ça nous avons attendu la tombée de la nuit pour voir la « Puja », cérémonie qui a lieu chaque soir face au Gange. Des milliers de personnes se rassemblent pour regarder le spectacle, cette ferveur est belle à voir et nous avons passé un très bon moment.

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Les jours suivants se sont déroulés selon le même modèle, on flâne, on traîne, on fait quelques achats (oui déjà pas mal en fait!), on mange dans la rue, on s’assoie sur les ghat et on regarde la vie Indienne, ou plutôt la vie de Varanasi qui est si spéciale.

Nous avons observé les gens se baigner dans le Gange. Il y a des Brahmanes qui leur font réciter des mantras, puis ils vont faire leurs ablutions histoire de se purifier.

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Alors que nous regardions une de ces scènes, un brahmane nous a demandé de descendre tout en bas des marches. On était bien conscients qu’il voulait nous « vendre » quelque chose mais en même temps il avait l’air sympathique. Nous sommes donc descendus, il nous a expliqué son métier et puis il nous a demandé d’ôter nos chaussures pour descendre tout en bas sur la dernière marche, celle frôlée par l’eau…

_DSC0994 [1600x1200]Nous avons bien hésité mais en même temps on vient là sûrement une fois dans sa vie alors nous y sommes allés nous disant que quand même nos pieds n’allaient pas fondre  s’ils touchaient cette eau si polluée! Il nous a béni , fait réciter quelques phrases, (et au passage éclaboussé la tête !) Il nous demandait de nous mettre de l’eau sur le visage, bon là évidement on a refusé ! A la fin de cette petite cérémonie il nous dit qu’on pouvait faire un don pour les miséreux. Nous lui tendons 20 roupies , dans notre esprit c’était plutôt pour payer cette cérémonie (tout le monde donne), qu’il refuse nous disant que ce n’est pas assez ! Il a tout de même gardé le sourire et nous a dit que soit on donnait ce qu’il était d’usage de donner (d’après lui 250 roupies), soit on ne donnait rien et ce n’était pas grave. Nous n’avons rien donné présumant que l’argent était plus pour lui que pour les malheureux… Ensuite nous l’avons observé faire le même genre de cérémonie (en plus long) à des Indiens, et on a vu que ceux qui donnait peu se faisaient carrément engueuler ! Finalement en tant que touristes nous avons eu un traitement de faveur pour une fois ! Un peu plus haut le père du brahmane (donc brahmane lui aussi), au look de sadhu et au visage vraiment charmant était là. Nous en avons profité pour lui parler. Il nous a dit qu’il restait là chaque jour assis par terre pour bénir les pèlerins comme le faisaient son père et son grand-père avant lui.

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Nous avons fait également le fameux tour en barque au lever du soleil. C’était sympa de pouvoir avoir une vue d’ensemble de la ville depuis l’eau.

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Quelques aspects de ce qu’on a découvert à Varanasi et de comment nous l’avons vécu : Les « on dit » vrai ou faux, nos premières impressions

Les indiens

Globalement nous ne les avons pas trouvés désagréables. Bien sûr dans l’ensemble ils sont malins et on voit bien que le « business » fait parti intégrante de leur personnalité.  Certains étaient même très sympas et après quelques jours nous étions connus de certains vendeurs qui ne manquaient pas de venir nous saluer. Nous avons été très souvent sollicitsé par des vendeurs en tous genres. Sans arrêt même ! Ca devient une habitude de devoir répéter cent fois par jour « no thank you » !  Et parfois  d’eux même les vendeurs   nous disent « maybe later » « maybe tomorrow »  tellement ils connaissent la chanson! Mais franchement ce n’est pas pire qu’à Bali ou à Hanoï. J’avais lu tellement de choses négatives que je m’attendais à ce que ce soit vraiment pénible, ou qu’ils soient agressifs, mais ils n’insistent pas des heures lorsqu’on dit non clairement  et si on garde le sourire on peut même partager une petite discussion, alors ça va. Par contre c’est vrai que ça devient lourd par moment car on est presque jamais « seuls » au calme à juste pouvoir contempler… Il suffit de s’arrêter quelques seconde (ou pas!) pour avoir quelqu’un qui vient proposer un tour en bateau, un massage, des cartes postales etc etc etc Pour l’instant je ne parlerais donc pas d’arnaque à proprement parler, mais de sortes de combines qu’ils faut connaître et éviter. Au pire on ne perd pas grand chose les sommes en jeu sont de l’ordre de 3 ou 4 euros.

Quelques mots sur les Indiennes, que j’ai ici peu photographiées, étant  davantage attirée par les visages d’hommes. Il est vrai qu’on en voit peu tenir des commerce. Par contre dans les rues il y en avait beaucoup , des groupes entiers parfois. Pour l’instant je n’ai pas remarqué qu’elles étaient spécialement mises à l’écart. Affaire à suivre!

Nous avons aussi parfois été pris en photos par des touristes Indiens!

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Les mendiants

Il y a  beaucoup de mendiants, c’est sûr que cette misère n’est jamais agréable à voir surtout quand on ne peut rien faire…. Il est impossible de donner à tous, ils sont parfois des dizaines assis par terre en enfilades. Il y a beaucoup de vieillards, certainement sont-ils venus attendre la mort ici… Malheureusement aussi des familles, les estropiés et des lépreux.  Ils vivent ainsi en une sorte de communauté partageant un morceau de trottoir ou les marches d’un ghat.. Voir cette misère n’est pas simple, devoir souvent dire « non » est difficile car cela nous renvoie inéluctablement à toute la misère qu’il y a dans le monde et contre laquelle nous ne pouvons lutter…  J’essaye de ne pas les ignorer, de les saluer, mais j’avoue que c’est vite usant, ça devient pesant de devoir affronter leur regard et de dire « non ». Nous avons parfois distribué des biscuits à ces malheureux assis en file indienne au sol. Certains les prenaient avec plaisir ,et surprise, d’autres les refusaient demandant de l’argent !  Il y a bien une sorte de soupe populaire qui leur fournit à manger, mais de la à refuser… Cela me laisse perplexe! A un moment nous allions donner quelques pièces à une grand mère. Cela représentait en gros 10rp. Elle est carrément partie!! On voit bien que les Indiens donnent plutôt 2 ou 5rp, mais certainement qu’elle attendait beaucoup plus de la part de riches touristes!

Parmi les mendiants il y a les Sadhus et là vraiment ils ont choisi leur condition en renonçant à tout pour se consacrer à la méditation et à la religion à la recherche de « l’illumination ». Ils n’ont pas de maison, pas de famille, pas de confort, ils ont une vie d’ermite faite de spiritualité et de la nourriture qu’on leur donne uniquement (enfin presque comme vous le verrez dans le paragraphe suivant).

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Les photos et les Sadhus

En parlant des Sadhus, ça me fait penser aux photos. En fait je crois que certains ont renoncé à tout mais ont quand même le sens des affaires ! 😉 De les voir si beaux et impressionnants j’aimerais tous les photographier ! Comme tout les touristes en fait ! Ils ont un visage et un regard incroyables ! Mais voilà, cela n’est pas toujours gratuit, il faut se souvenir que ce sont des mendiants alors certains tirent profit de leur physique (et d’autres refusent carrément d’être photographié). Ca me gêne assez de devoir payer pour prendre une photo… Ca enlève le côté spontané et naturel. Après je conçois très bien qu’ils se fassent payer car ils sont finalement des sortes d’  « attractions ». Ils sont là, assis toute la journée, ils attirent tous les regards et à leur place personne n’aimerait être pris en photos sans arrêt comme ça pour rien… Je me suis assise parfois à côté de certains et on dirait qu’ils ont des paparazzis partout autour !Ca doit être usant…  J’en ai photographié quelques uns de loin sans qu’ils ne me voient, et lorsque je sentais qu’il y avait quelques chose de sympathique en eux je m’approchais, leur demandais la permission et leur donnais 10rp (15 centimes) avant même qu’ils ne réclament pour les remercier. Un regard échangé, un sourire, j’ai besoin qu’une image et de surcroît un portrait vienne d’une émotion et d’un lien « humain ». Cela n’empêchait finalement pas un court échange chaleureux lorsque je leur montrais le résultat. J’ai vu beaucoup de touristes les photographier sans se cacher, face à eux, sans rien demander et puis tourner la tête lorsqu’ils tendaient la main, vraiment irrespectueux! Bref quand même pas simple la photo à Varanasi, pourtant le lieu s’y prête vraiment.   Au delà des gens il y a plein de chose à photographier, mais je trouve  assez difficile de réussir à rendre cette réalité si surréaliste!

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La saleté

Un autre thème qui revient souvent c’est la saletés des rues. Alors c’est sale, oui. Il y a des papiers, parfois des tas de détritus, en plus nous avons eu de la pluie donc de la boue, bref c’est cracra. Mais on n’ a pas trouvé ça pire qu’ailleurs en Asie, à un détail près : les bouses de vaches partout 😉 mais perso ça ne me dérange pas trop ! Il faut juste penser à porter plutôt des baskets que des tongs et se pincer le nez parfois !  Quand on voyage dans des pays comme ça où on sait qu’il n’y a ni l’éducation , ni les moyens pour faire les choses autrement il faut bien se faire à ce décor là et ça ne sert à rien de se plaindre ou de s’indigner  (ce qui ne veut pas dire ne pas être désespéré et révolté que le monde soit ainsi…). Il faut oublier nos standard occidentaux, et avoir un autre regard sur les choses, sans ça je pense que ce n’est pas supportable.

La mort

Finalement on ne peut pas dire qu’il y a vraiment une ambiance « de mort ». Comme je le disais plus haut, ici c’est chose courante, la mort côtoie la vie, et elle est vue comme une délivrance alors on ne ressent à aucun moment une ambiance pesante. Nous n’avons pas été plus que ça éprouvés par les crémations que nous avons pu voir. Par contre nous avons vu deux choses qui nous marqueront plus. La première : un homme mort par terre dans la rue… Des gars étaient en train de prendre ses empreinte et de remplir des documents mais il était là, comme ça, au sol à nos pieds…Chez nous il y aurait eut un attroupement, mais là non personne n’y prêtait attention. Et puis la deuxième, vraiment dure : alors que nous marchions dans une ruelle un peu moins passante nous sommes tombé sur ce que j’ai cru être au premier abord une tête de poupée. Seulement j’ai aussi rapidement vu qu’il y avait des mouches dessus… Vous l’aurez compris, ce n’était pas une poupée ! Comment cette tête est arrivée là je ne sais pas… Les enfants ne sont pas incinérés (ils sont déjà « purs ») et leur corps est juste jeté dans le Gange. Alors peut-être un chien l’aura-il ramené? Même si nous n’ avons regardé que quelques secondes nous avons quand même remarqué que la tête avait l’air « tranchée »… Je sais qu’en Inde la naissance d’une fille n’est pas la bienvenue… Parfois on s’en débarrasse… Mais quand même! Là oui on a tout de même reçu une belle claque… Il faut rapidement prendre de la distance… Voir ça est très dur… Mais c’est ça aussi l’Inde et en venant on savait qu’on devait aussi accepter d’être face à tout ça… Je dois admettre que pour l’instant j’encaisse ça assez bien, moi qui bien souvent ai du mal à regarder les infos!

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Bilan 5  jours à Varanasi

Pour faire simple c’était génial ! (bon la transition est étrange avec ce que je viens d’écrire au dessus, mais je parle de l’ensemble de cinq journées) Nous ne regrettons pas d’avoir prévu cette étape aussi « longue » (beaucoup ne esrtent que deux jours), c’est le temps qu’il faut pour s’imprégner de l’ambiance et surtout pour voir les choses sans se presser. Chaque sortie, chaque balade, chaque jour réserve des situations et des images  différentes.

Même dans ce tumulte de rues surchargées et bruyantes tout nous a semblé étonnamment « calme » ! Une impression, une sensation, peut être due au côté spirituel de cette ville. Ne ne sommes ni croyant ni « baba-cool » mais tout ceci est bien palpable.  Le côté très mortuaire mis souvent en avant n’est pas si présent que ça et là aussi c’est chargé d’une telle énergie que cela n’a rien à voir avec ce qu’on connaît.

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