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Kalimantan: Tanjung Puting National Park

Tanjung Puting park, Kalimantan

Le 02/10 à 12H

Nous sommes arrivés à Pangalam Buun hier vers midi. Nous sommes dans le Kalimantan central (mais toujours au sud sur la carte).

Notre vol via Banjarmasin avait été avancé de deux heures ; encore un fois heureusement qu’on peut vérifier nos email car nous avons été prévenus la veille à 16H !

Sur les billets il était indiqué 1H de vol. C’était sans compter que sur cette ligne là les avions sont un peu comme des bus : ils font plusieurs arrêts pour faire descendre et récupérer des passagers ! Si si , je vous jure !! Du coup, escale au bout de 30mn ! J’aurais pas voulu être à la place de ceux qui allaient au « terminus » 3 arrêts plus tard !!

Nous avons un très bel hôtel, très « classe » , le « Gran kekubug » et ce pour l’équivalent de 27€ (en promo sur booking). Nous avons choisi cet hébergement là car mes parents arrivent aujourd’hui (sous très très peu!) et nous voulions qu’ils puissent se reposer après ce long voyage depuis la France.

Demain nous partons pour la « croisière » à la rencontre des Orangs-outans !!

Ce matin nous sommes sortis faire un tour au centre ville à 10mn environ. Sur le chemin nous nous sommes retrouvés invités à un mariage ! Trop marrant !

Il y avait une maison ouverte avec plein de gens, un cameraman et un photographe… Forcément nous regardions l’air curieux… Là, plusieurs hommes assis dehors nous ont fait signe d’entrer, de nous asseoir et de prendre des gâteaux ! Nous avons tenté de refuser au début (un peu gênés et pas du tout faim!!), ils ont insisté et nous nous sommes donc assis avec eux.

La cérémonie a commencé, les mariés avec la famille proche autour. Les autres un peu plus loin, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre sans que ce soit pour autant « figé » (parfois ça se mélangeait)

Ils ont fait des discours, il y a eu des papiers de signés et des prières de dites.

Tout ceci dans une ambiance décontractée même si des larmes ont été versées chez quelques femmes et quelques hommes !! Ca n’a pas été très long. Ensuite visiblement ils allaient manger et ils voulaient qu’on reste bien sûr. Il a fallu expliquer avec quelques mots et beaucoup de mimes que nous devions y aller car mes parents allaient nous attendre à l’hôtel…

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Le 06 à 11H30

Un petit topo sur le parc national :

Le parc de Tanjung Puting, fait plus de 4000km2 de forêt. Même si c’est un parc national 65% de la forêt primaire y est endommagée mettant ainsi en danger les espèces animales y vivant.

Qatre centres de recherches sur les Orangs-outans ont été mis en place dans le parc (3 sont toujours actifs).

Le plus connu, le « Camp Leakey » fut le 1er fondé en 1971 grâce à Birute Galdikas.

Je vous recommande à nouveau de lire le livre qu’elle a écrit et qui raconte sa vie consacrée à la sauvegarde de la nature et à la création de ce camp. Ce fut réellement génial de pouvoir découvrir « en vrai » ce que nous avions imaginé en lisant son ouvrage. Quelle fut notre surprise lorsque nous avons découvert au Camp Leakey un arbre généalogique des Orangs-outans du parc en photos : nous « connaissions » beaucoup de ces singes !Être sur les lieux où cette femmes a passé plus de vingt ans de sa vie, presque quasiment seule au milieu de la jungle avec son mari (elle y a même élevé un bébé en même temps que ses petits singes orphelins!) était assez émouvant…

Le Dr Galdikas est aujourd’hui considérée comme le plus grand expert mondial sur le comportement de ces grands singes . Elle vient encore parfois passer quelques jours au camp et part faire des rondes avec les Rangers. Nous aurions pu la croiser car elle était là en même temps que nous! Manque de bol nous ne l’avons pas vue…

Aujourd’hui les camps servent toujours de point d’observation et permettent également d’apporter un complément alimentaire aux singes. En effet, si la forêt diminue, la réserve de nourriture en fait de même et selon les saisons cela devient insuffisant… Des fruits et parfois du lait sont ainsi mis à disposition chaque jour à heure et lieu fixes de façon à ce que les individus en ayant besoin puissent venir se servir (en fonction des saisons on voit donc plus ou moins de singes).

Le parc a été désigné comme réserve biosphère de l’UNESCO en 1977 et parc national en 1982.

En plus des quelques 6000 orangs-outans le parc abrite également des singes nasiques, des gibbons, macaques, léopards, des ours Malais, des sangliers, etc De nombreux reptiles, comme les crocodiles, les varans, les pythons ainsi que de nombreux oiseaux et insectes comme le « papillon géant » de Bornéo.

Nous avons ainsi passé 3 nuits et 4 jours de « croisière » afin de nous rendre au fil de l’eau dans chaque camp et d’observer les singes aux heures de nourrissage.

La vie sur ces sortes de péniches à étage, les « klotok » est vraiment sympa. Nous en avons croisé pas mal, avec des niveaux de confort variables (certains ont une vraie salle de bain avec douche, des chaises longues, les lits à l’intérieur, etc).

Le nôtre était très simple mais très bien ! La journée sur le pont nous avions une table, des chaises et un matelas. Une salle de bain traditionnelle « à la casserole » avec l’eau de rivière puisée et mise à disposition dans un gros bac, et un vrai wc. Le soir notre équipage nous installait matelas et moustiquaires et nous dormions dehors avec les bruits de la forêt … Superbe… Nous étions accompagnés d’un guide, du capitaine et d’un jeune, et d’une cuisinière (nourriture excellente comme toujours). Tout ce petit monde occupait le niveau inférieur (à intérieur) du bateau et était aussi discret qu’aux petits soins pour nous.

En général ces séjours durent 2nuits/3jours, mais je trouvais qu’une seule journée entière c’était peu, ainsi j’ai fait ajouter une nuit. Cette croisière a été réservée depuis la France à Joe Yas notre guide de Banjarmasin. J’avais envoyé trois ou quatre emails à des guides trouvés sur le net, Joe était sympa, réactif et c’est lui qui avait le meilleur prix (ça va du simple au double) donc je l’ai choisi sans hésitation ! En gros pour un « premier prix » comme le nôtre comptez un peu moins d’ 1 000 000rp/pers et par nuit (70€). Bateau, nourriture, personnel à bord, visites etc Ensuite il peut-y avoir beaucoup plus cher et j’imagine que les bateaux ont plus de confort mais pour ce genre d’aventure franchement le plus simple est le mieux (à notre sens, bien sûr) !

Il est comme toujours évidemment possible de ne rien réserver à l’avance et de négocier sur place directement au port. Comme nous avions besoin d’être sûrs de notre budget et que nous aimons bien savoir à qui j’ai à faire nous n’avons pas choisi cette option.


Notre guide est venu nous chercher à l’hôtel à Pangkalan buun, de là nous avons fait moins d’une demie-heure de route pour rejoindre Kumai d’où partent les bateaux.

Le premier jour nous avons navigué sur le fleuve Sekonyer environ 2 heures et rejoint le premier camp.

Tout au long de nos déplacements nous avons pu découvrir des singes et oiseaux multicolores (il faut tout de même être très attentifs!). Il y a les macaques qu’on connaît déjà, parfois des orangs-outans sauvages, mais aussi beaucoup de singes « nasiques » qu’on ne peut voir qu’ici à Borneo. Ces singes sont de couleur grise et orangée et facilement reconnaissables car il ont un gros nez!! Hahaha ils sont très moches! Nous avons également aperçu un crocodile et demi (seulement la queue du deuxième!) et plusieurs varans. Les papillons sont magnifiques également, on dirait que leurs ailes ont été découpées dans du papier de soie. A terre il y a des fourmis géantes (3cm!!)

Vers 15H30 nous sommes allés sur le lieu de distribution de nourriture à 10mn à pieds. Forcément nous n’étions pas les seuls touristes sur place mais ça restait raisonnable. La distribution de fruits n’avait pas encore commencée mais nous apercevions déjà deux femelles dans les arbres. Nous avons bien pu les observer car elles bougeaient peu. Elles attendaient que ce soit l’heure !!

Les « rangers » sont ensuite arrivés et ont disposé des kilos de bananes sur la plate-forme sur pilotis. Peu à peu les singes se sont approchés. En général ils viennent à tour de rôle et sont toujours très méfiants. Ils regardent partout autour d’eux, se hissent sur le plateau en bois, mangent quelques bananes sur place puis dès qu’ils entendent le moindre bruit qui indique que d’autres individus s’approchent ils se garnissent la bouche autant qu’ils peuvent (c’est trop marrant!) et repartent manger plus loin. La plupart des femelles avaient des petits. C’était trop mignon. Certaines en avaient deux. Comme nous avions pu l’apprendre dans le livre, les petits derniers sont accrochés à leur mère et s’en séparent très peu tandis que les aînés qui doivent avoir autour de 7-8ans (une maman ne peut avoir de deuxième bébé plus tôt) sont toujours dans les jupes de leur mère mais sont incités à se débrouiller seuls. Nous sommes restés environ deux heures à les observer. C’était super. Différents de ce que nous avions vu dans a jungle à Sumatra (qui était plus « sauvage ») et différent du centre du BOSF (qui était plus « encadré »).


Après ceci nous sommes rentrés. Un bon goûter de beignets de bananes nous attendait 🙂

La nuit tombe tôt, vers 17H30. Notre bateau s’est amarré, nous avons admiré les lucioles (on aurait dit que la forêt était parsemée de guirlandes lumineuses comme à Noël!) et nous avons dormis avec un groupe de macaques dans les arbres au dessus de nos têtes, c’était bien drôle !

Le matin nous étions debout très tôt dès que le jour se lève vers 4H30 et avons pu admirer un lever de soleil brumeux …

Le deuxième jour nous avons navigué jusqu’au fameux « Camp Leakey ». La petite rivière qui y mène a une couleur différente et offre un beau paysage. Le contraste de la verdure des arbres et la couleur de l’eau qui par endroit semble noir d’encre est superbe. En réalité l’eau est plutôt orangé voire rouge car elle est tourbeuse. Nous avons a un moment aperçu un petit crocodile et vu à nouveau pas mal de singes à « gros nez ». Une fois amarrés nous avons découvert deux Orangs-outans très coquins qui espéraient réussir à monter à bord et à piquer notre nourriture ! Ils tentaient leur chance à chaque fois qu’un bateau arrivait ! Cela m’a quand même permis de faire quelques clichés sympas .

Vers 14H nous sommes allés devant la plate-forme de nourrissage. Comme l’autre fois des singes étaient déjà assez proches en train d’attendre (ont-ils une montre ?:-) ) Une fois les bananes et un bac de lait déposés nous avons encore vu beaucoup de femelles avec un ou deux petits. Nous avons eu la chance d’être témoins de jolis moments de tendresse…

Certaines passaient très près de nous ! Elles se fichaient des cordes tendues qui étaient censées nous séparer d’elles et les traversaient parfois, nous regardaient sans bouger, puis reprenaient leur chemin.

Nous avons eu la chance de voir apparaître un gros mâle (les mâles se montrent peu). Dès que nous avons vu bouger les arbres au loin et entrevu sa masse nous avons su que cette fois c’était différent ! Il s’est approché très lentement. Il n’est pas le seul mâle du territoire (même s’ils ne sont jamais très nombreux) ainsi il doit toujours être sur ses gardes. Il est monté sur la plate-forme et nous avons pu admirer sa beauté et sa puissance. Il était magnifique ! Son « visage » et son pelage étaient superbes… Il est assez vite reparti manger son butin caché dans les buissons, est revenu une fois, puis nous ne l’avons plus revu.

Nous avons également vu un Gibbon. Ces singes sont vraiment jolis et tellement agiles ! Il bondissait au sol et d’arbre en arbres c’était un beau spectacle !

Deux bonnes heures sont à nouveau passées avant que ce « défilés » soit fini une fois le stock de fruits épuisé.


Ensuite nous avons dormi un peu plus loin le long de la rivière (il est interdit de rester amarré devant le camp). Malheureusement cette nuit là nous étions cinq ou six bateaux. C’était sympa quand même mais pas comme le premier soir, « seuls au monde »…

Le troisième jour, nous avons fait une petite balade à pied le matin (rien d’extra-ordinaire là où nous étions…), puis sommes retournés voir le nourrissage au Camp Leakey comme la veille. Notre guide nous a fait faire un détour pour y aller de façon à ce que nous marchions un peu dans une jolie portion de forêt. Il y avait des arbres et des lianes géantes, c’était en effet bien sympa !

Nous sommes ensuite arrivés devant la plate-forme et il y avait beaucoup de monde…

Je dirais une bonne soixantaine de personnes (bien plus que la veille). Heureusement la plupart n’ont pas été très patients et au bout d’une demie heure nous étions moins nombreux, pour finir par n’être qu’une dizaine trente minutes plus tard. En effet il y avait moins de singes aujourd’hui et je pense que pour beaucoup de personnes prendre quelques photos était suffisant.

Ces gens s’intéressent-ils réellement à ces animaux ou veulent-ils simplement ramener une photo-trophée de leur vacances ?

J’ai vu des guides obligés de leur dire de reculer alors qu’ils étaient presque en train de passer par dessus le cordon qui signale le début de la zone réservée aux animaux. Même si les bêtes ont l’air tranquilles elles peuvent en un instant devenir féroce si quelque chose ne leur plaît pas… Il ne faut pas l’oublier…

Sans dire bien sûr que je sois une spécialiste, ni une touriste irréprochable, je pense que la plupart des gens présents n’avaient absolument pas conscience de ce qu’ils avaient devant les yeux… Certains étaient bien pomponnés, sapés et « bijoutés » comme s’ils allaient au spectacle ; D’autres en tenue d’Indiana Jones, chaussures de marche flambant neuves, chapeau, sac à dos « de survie » alors qu’ils n’avaient fait que 20mn de chemin et encore sur du plat ! Clic-clac, la photo prise ils s’en sont allés ; au moins nous étions bien tranquille au calme ! Nous sommes restés pas mal de temps à observer les quelques singes présents.

Nous avons ainsi eu la chance de voir l’un d’entre eux faire son nid à 25mètres au dessus de notre tête. Ces animaux sont vraiment astucieux et habiles…

J’ai eu le grand plaisir (et même l’honneur) de pouvoir assister à un moment d’intimité entre une maman et son bébé. Elle était venue se ravitailler en banane puis était partie en direction de la forêt sans que toutefois on ne la voit réellement s’en aller. Je l’ai donc un peu cherchée et en m’accroupissant au sol et en me penchant bien j’ai pu la trouver assise sur une branche en train de cajoler son petit. Je suis restée là bien quinze minutes à les observer (dans une position très inconfortable je vous l’accorde mais j’étais la seule à les voir !!) et c’était vraiment superbe de voir à quel point ces mamans Orangs-outans sont tendres et affectueuses… Rien que pour ces instants ça valait le coup d’attendre des heures !


Tous les moments passés autour de ces plates forme m’offrent des sentiments assez paradoxaux : d’un coté la joie de pouvoir assister à un tel « spectacle » et à la fois la tristesse de me dire que normalement nous ne devrions jamais être là à observer ces pauvres bêtes ayant besoin de l’homme pour se nourrir… C’est vraiment malheureux de voir à quel point ces grands singes sont magnifiques et vulnérables, et à quel point l’homme les tue à petit feu…

En tous cas, à mon sens il devrait y avoir un nombre limite de bateaux pouvant accéder chaque jour au parc, car là c’était bien trop (et encore nous ne sommes pas en juillet ou en août!). Même si les singes nous tolèrent c’est certain que nous les dérangeons…

Le soir nous avons dormi cette fois à nouveau «seuls ». C’est calme, c’est paisible, c’est relaxant… Nos accompagnateur ont pêché et eu quelques jolies prises, il y avait une bonne ambiance sur le bateau !

Ce matin, nous sommes allés au camps « n°2 » que nous n’avions pas fait en venant. Cette fois ci nous avons eu une surprise : aucun orang-outan !

Nous avons patienté une grosse heure, mais rien. Nous n’étions pas mécontents finalement car d’une part cela voulait dire que nous avions été très chanceux les autres jours et d’autre part que les singes n’ont pas tous les jours besoin de la nourriture apportée par l’homme ! Génial non ?

Notre guide nous a dit que cette partie du parc est un peu plus touffue et qu’il y a davantage d’Orangs-outans complètement sauvages qui ne viennent jamais près des camps.

Lorsque nous voguions nous en avons aperçu trois dans des arbres en lisière de la forêt , ils nous observaient de loin mais si nous nous étions arrêtés ils se seraient vite sauvés .

Je trouve que paradoxalement avec cette visite « ratée » notre séjour se termine sur une bonne note optimiste, et nous sommes tous d’accord sur ce point !

Maintenant nous avons 3h de bateau pour rejoindre Kumai ; nous allons ensuite passer une nuit à Pangkalan Buun dans un petit hôtel du centre ville (10€ la chambre avec clim et petit dej !).

Demain nous avons une grosse journée devant nous : 3 vols, puis voiture et bateau ! Nous devrions être vers onze heure ou minuit dans un décor couleur turquoise 😉

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