Loksado, Kalimantan
Le 25 à 19H30
Cet après-midi vers 13H nous sommes allés à la gare routière de Kandangan en quête d’un transport vers Loksado.
Loksado est un village sur les flans des monts Meratus. La région est habitée par les « Dayak » un peuple qui vit de la culture du riz, du tabac et de la cannelle et qui était anciennement réputé pour couper la tête de ses ennemis ! Aujourd’hui certains vivent encore dans leurs maisons traditionnelles les « long houses » et honorent des rites anciens même s’ils vivent de façon tout à fait moderne. Ces maisons sont immenses et comportent une partie commune puis plusieurs « cases » pour chaque famille. Il y aurait encore 40 villages Dayak, donc 40 long houses, mais toutes n’ont pas le rôle d’habitation (elles servent pour les cérémonies). Les Dayak qui vievent de façon traditionnelle sont animistes avec quelques influences Hindouistes. Dans tous Kalimantan il y a différents Dayak, par exemple dans l’Est ils sont tatoués et on des oreilles allongées par des boucles d’oreilles.
Arrivés à la gare routière, nous interrogeons mini-bus et voitures mais personnes ne va à Loksado. On nous propose alors de nous mener en scooter-taxis. Nous n’arrivons pas à faire baisser le prix plus bas que 80 000 (5,5€)/pers. C’est un peu plus cher que le bus mais nous n’avons pas envie d’attendre des heures assis là sur un banc. Va pour le scooter et puis au moins nous aurons moins chaud. Nos gros sacs à dos sont calés entre les jambes des conducteurs et nous portons les petits ; la route et sinueuse, ça monte ça descend, nous mettons 1H.
Quand le chauffeur s’arrête tout d’abords je ne crois pas que nous soyons arrivés à bon port. L’hôtel où j’ai réservé, le « Wisma Alya » été décrit dans deux blogs (je n’ai rien trouvé de plus) comme un endroit paisible et charmant . Or ce que je vois ce sont des détritus partout, des choses entassées, de la poussière, et des scooter au milieu de quelques baraques en bois délabrées. Je tourne la tête et reconnais la devanture de l’hôtel que j’avais vue en photo (c’était bien cadré, on ne voyait pas le tour!). Bon… allons y ! Il y a quatre chambres qui sont à 150 000rp soit 10€. La salle de bain est commune, on le savait, et j’avais vu une belle photo d’un hamac sur une terrasse donnant sur la rivière. Nous entrons dans une pièce où une dizaine de matelas sous plastique sont empilés, une petite fille regarde la télé allongée dessus et ne répond pas à notre « hallo ». La patronne nous mène jusqu’à une sorte de grosse échelle. Les chambres sont en haut. Nous savions que ça allait être « très simple » mais nous avons été déçus quand même car nous pensions que ce serait un poil plus grand et qu’il y avait un balcon. La chambre était propre mais devait faire 6m2, juste de quoi poser un matelas au sol et nos sacs à côté. Pas la moindre étagère, ou quoi que ce soit pour poser quelque chose. La terrasse, ou plutôt le balcon vu en photo est en fait commun à toutes les chambres. Mince ! Un hamac et trois chaises en plastique, si nous sommes huit ça fait « just » ! Visiblement une autre chambre est occupée. Nous posons nos affaires, un peu dépités car cette étape « longue » devait être « nature et repos ».
Coincés dans cette chambre et dans cette rue poussiéreuse on a du mal à imaginer… Nous ne cherchons pas du luxe mais pour rester cinq nuits il faut quand même être bien. C’est un bon endroit pour passer deux ou trois nuits tout en partant marcher toute la journée.
Nous décidons de sortir faire un tour histoire de voir le village et de se remotiver. En descendant l’échelle nous remarquons les toilettes-salle de bain en bas (pas cool la nuit pour aller au pipi-room par l’échelle). Nous passons un pont suspendu et rejoignons le village. Malheureusement encore une déception : on dirait un peu un village fantôme avec plein de maisons en partie écroulées, et les gens ne sont pas très chaleureux… Bizarre… c’est la première fois qu’on ne se sent pas bien accueillis quelque part… Que s’est-il passé ici depuis le passage des gens qui avaient écrits ces blogs il y a quelques années ?
Nous savons que le village est connu surtout pour être le point de départ pour aller faire des treks dans la jungle et aller à la rencontre des Dayak. Nous ne sommes pas venus pour ça mais espérions quand même passer de bons moments ici entre repos, rencontres et promenades.
Nous repartons vers l’hôtel et juste un peu avant nous voyons un panneau qui indique « Montain Meratus Resort à 600m » avec de jolies photos de chambres au bord de la rivière. Le mot « resort » aurait pu nous rebuter mais le prix est des 300 000rp soit 20€. C’est le double de ce qui est prévu mais nous avons quand même envie d’aller voir ça !
Arrivés sur place il n’y a pas photo : c’est tout neuf, tout en bois, c’est un peu à l’écart, c’est calme, dans la nature, les chambres sont spacieuses, et il y a un ventilateur et une grande salle de bain avec douche à ciel ouvert (eau froide mais ça c’est comme partout). Ca double notre budget mais en même temps ça vaut bien ces 20€ et puis nous étions là pour nous reposer !
Ni une ni deux nous déménageons même si ça me gênait un peu de partir comme ça (et l’autre couple qui était installé au « Wisma Alia » a fait de même!)
Nous sommes ensuite allés nous rafraîchir dans la rivière (qui ici est plutôt propre comparé à en amont près du village où des poubelles restent accrochées partout) et avons savouré notre douche dans notre salle de bain cinq étoiles !! Ca fait du bien un peu de confort de temps en temps ! On l’a mérité après un mois de baroude, non ?
Il faut dire que depuis que nous sommes au Kalimantan les hôtels n’avaient rien de charmant ni de paisible. Comparés à Sumatra c’est le jour et la nuit. Quand on pense que chez Ikbal dans la vallée d’Harau on payait 7€ à deux dans ce mignon bungalow, avec petit dej, activités et balades en prime ça laisse songeur… On peut dire que Kalimantan est globalement plus cher et moins bien. On le saura.
Je pense que cet hôtel est tout nouveau car dans les guides on ne parle que des deux autres hébergements. Ils ne servent pas à manger, ça c’est vraiment dommage car ils ont tout pour en plus ! Impossible de leur demander le pourquoi du comment car ils ne parlent pas anglais. La femme n’a d’ailleurs pas l’air sympathique du tout, elle nous a à peine adressé un regard même quand on est arrivés et qu’on voulait visiter… Le monsieur est plus souriant mais vient peu vers nous, j’imagine que c’est à cause de la barrière de la langue… Heureusement il y a un warung juste derrière, il est mignon propre et on y mange pour 70 cents à 1,3€ (plat + boisson). C’est délicieux.
Il y a une quinzaine de chambres ici mais seules deux sont occupées, nous avons l’impression d’être seuls c’est parfait.
Demain nous irons promener, il paraît qu’il y a de petits villages sympas et des cascades en partant un peu plus dans la forêt.
Le 27 à 16H
Nous sommes bien installés ici. Nous dormons comme des bébés en suivant le rythme du soleil et des habitants, c’est à dire qu’on dîne à 18H30 et qu’on dort à 20 maximum! Levés vers 6H nous pouvons profiter d’un peu de fraîcheur car ensuite il fait vraiment chaud. D’ailleurs il fait tellement chaud qu’on a du mal à se reposer ! Un comble !
L’hôtel est vraiment agréable mais il est dommage qu’il n’y ait aucun « service » autour. Les proprios nous prêtent peu attention (surtout la femme quelle tête à claques! Oupps pardon!) et ne voient en général même pas quand la bonbonne d’eau est vide, que la pompe qui mène l’eau jusqu’à la douche est arrêtée ou qu’il n’y a plus de tasse pour le thé ou le café (on a au moins ça à disposition le matin) ; Heureusement que l’hôtel n’est pas plein qu’est ce que ça serait !!
Sans vouloir être médisante, ces gens là me font l’impression de ne vraiment pas avoir envie de travailler ! Soit ils sont très riches, soit…. je sais pas !
Le gars nous a parlé de faire du « bamboo rafting » une activité phare du coin. La région produit beaucoup de bambous et ils les transportent en les attachant les uns aux autres créant ainsi des radeaux. La chose a été adaptée et proposée aux touristes et peut donc descendre la rivière ainsi. Il nous a proposé 250 000rp ( 17€) et visiblement ils se sont tous mis d’accord sur le tarif car l’autre hôtel nous avait dit pareil, on ne peut pas négocier. Ok.
Ce matin nous sommes donc partis à 8H. Petit hic au moment du départ, le monsieur de l’hôtel nous fait comprendre qu’à l’arrivée de la descente il faudra ajouter le prix des scooters-taxi pour revenir à l’hôtel ! Ah super c’ était pas compris dans le prix initial, comme si peut-être on allait rester là-bas ! Et de 40 000rp de plus ! Ok.
Nous partons pour 3H de descente. Ca nous semble peut-être beaucoup mais parait-il que c’est marrant car il y a de minis rapides. OK .
Le gros gros hic ensuite c’est que cinq minutes plus tard ce que nous présentions arriva : il y a très peu d’eau dans la rivière (période de sécheresse, toujours) et nous restons coincés sans arrêt ! Franchement ils pouvaient pas nous dire que le niveau d’eau n’était pas suffisant ? C’est ça le problème avec les Indonésiens : tout est toujours possible, ils ne disent jamais non ! Vous voulez voir les buffles ? C’est pas l’heure et on sait pas où ils sont, mais ok ! Vous voulez du bamboo rafting ? Y a pas d’eau mais ok ! Mer…credi ! On a passé 4H30 assis sur un radeau en plein soleil à rester coincés sans arrêt, à regarder le « conducteur » déplacer les rochers de la rivière pour nous faire un passage ! Génial ! On n’en voyait plus la fin, c’était horrible ! A un moment j’ai même voulu arrêter et rentrer à pied ! Et voilà encore 20€ d’envolés pour rien…
Dans le coin les gens sont beaucoup plus distants qu’ailleurs. J’en ai touché deux mots à Joe (notre guide Banjarmasin) par message car il est originaire d’ici. Il m’a dit que les gens de la montagne sont ainsi ; ils ne sourient pas forcément au premier abord mais sont sympathiques ensuite alors qu’en ville tout le monde sourie mais c’est superficiel…. J’ai bien voulu le croire et persévérer, mais quand on rentre dans un warung ou qu’on croise quelqu’un, qu’on dit « bonjour » et que personne ne répond… Franchement !! Heureusement qu’il y a quand même des personnes « sympathiques » et que c’est pas généralisé (également ils ont l’air de se comporter comme ça entre eux alors…)
Un autre inconvénient ici c’est qu’ il n’y a pas grand chose a faire. Mis à part les treks je veux dire. Il faut venir ici pour partir au minimum marcher à la journée ou sur plusieurs jours, sinon c’est restreint. Apparemment la forêt primaire se trouve à 6H de marche !
Hier matin nous sommes partis nous promener , il y a une cascade à 30mn sinon la suivante est à 18km…. du coup on a un peu marché quand même et traversé deux ou trois petits villages mais au bout d’une heure et demie on ne voyait rien de vraiment spécial, simplement ce chemin bétonné au milieu d’arbres, alors on a rebroussé chemin…
Nous voilà à nous dire qu’encore deux journées ici ça va être long !! On pense même à retourner à Kandangan ! Un comble me direz vous alors qu’on rêvait de Nature! Est-on difficile ? Peut-être, mais ne rien faire du tout du tout ne nous va pas! On ne peut même pas se caler avec un bouquin parce qu’on meurt de chaud ! La nuit porte conseil nous prendrons une décision demain.
Ce soir nous allons tenter d’aller à une grande cérémonie Dayak qui a lieu dans un village à 10mn d’ici, avec repas, chants et danses traditionnelles toute la nuit. Ce serait super et une grande chance car ces cérémonies sont rares. C’est Joe qui m’a donné le tuyau. Il m’a dit que nous pouvions y aller sans problème, de simplement prendre des cigarettes à offrir. On est un peu dubitatif sur le fait de pouvoir « nous incruster » comme ça mais nous allons tenter !
Le 28 à 14H30
Hier soir nous sommes bien allés à cette cérémonie et depuis on peut dire que tout à évolué de façon positive !
Dans l’après-midi au moment où je vous écrivais plusieurs groupes d’Indonésiens ont débarqués à l’hôtel qui fut vite complet (et chose marrante dans la nuit il a fleuri un panneau « parking 10 000rp » !! Ils ont décidément le sens des affaires ici)
Nous présumions que cette affluence était pour ce fameux événement du soir . Nous ne savions pas vraiment quand partir ni comment nous « présenter » là bas… Nous voyant hésitants le proprio de l’hôtel a fini par dire à un groupe de 5 ou 6 garçons de 20 à 30 de nous emmener avec eux. Ils se trouve que nous sommes tombés sur une sorte de club photos de Kandangan! Ils sont super sympas, un ou deux parlent un peu anglais et nous avons passé la soirée ensemble assis au même endroit.
Lorsque nous sommes arrivés devant le « Balai Malaris » il faisait déjà nuit.
Cette « long house » est immense ; Elle doit faire 35m X 25 m ! Imaginez, près de mille mètres carrés !! Il y avait plusieurs portes ouvertes tout autour et nous sommes simplement entrés.
Whaou ! De l’intérieur c’est encore plus impressionnant ! On voit bien le grand espace commun puis tout autour de petite « cases » où les gens ont en gros une chambre pour leur famille. Il y avait déjà beaucoup de monde assis par terre. Des Dayak des villages environnants et beaucoup de « visiteurs » venus de la région (il devait y avoir 300 personnes au moins). Certains étaient en train de manger sur le sol, d’autres à moitié allongés. Au centre il y avait une grande décoration et des enfants couraient partout. Nous nous sommes assis (près d’une porte parce que bonjour la chaleur!) et avons attendu.
Nous sommes arrivés vers 19H. Vers 20H des tapis ont été déroulés et des plats de nourriture et des assiettes posés au sol en lignes faisant ainsi comme une table gigantesque tout autour de la pièce. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre et nous avions mangé avant. Certains sont allés piocher dans les plats. Ensuite tout a été débarrassé. Vers peut-être 21H30 des personnes on commencé à taper sur les sortes de tambours, en un rythme régulier et répétitif. Des hommes ont dansé brièvement tout autour de la structure décorative au centre. Puis les femmes ont défilé en portant ce que je décrirais comme des offrandes au centre (on voit ici l’influence Hindouiste qui nous rappelle Bali). Tout cela a duré assez longtemps.
Pas mal de femmes d’un certain âge ont les dents toutes rouges ; c’est du à ce qu’elles chiquent souvent un mélange de noix d’ Arec et de feuille de Betel, une sorte de stimulant qui se rapproche de la nicotine et qui a également un effet grisant.
Ensuite les hommes se sont assis au même endroit, ont fait ce qui ressemblait à des prières et se sont posé une sorte de pommade sur certains endroits du corps. Puis ré-offrandes. Au départ j’étais un peu gênée ne sachant pas si j’allais pouvoir photographier, me lever, m’approcher etc J’ai vite vu qu’il n’y avait aucune règle ni aucun tabou ! Tout le monde faisait sa vie, passait au milieu, des dizaines de photographes allaient se coller le nez contre les personnes effectuant la cérémonie (c’est même trop à mon sens). Je n’ai pas fait beaucoup de (bonnes) photos. D’une part c’était très sombre et puis il y avait tellement d’autres photographes que c’était galère pour se faire une place, je n’avais pas envie de jouer des coudes… Il y avait également une caméra qui filmait pour une chaine TV de Banjarmasin, et figurez vous que j’ai été interviewée ! Ahahaha ! Déjà en français j’aurais pas été à l’aise alors là en anglais ! Ca va que le gars m’a attrapée au vol et que je n’ai pas eu le temps de réfléchir.
Bref la soirée s’est déroulée ainsi, entre moment d’attente, et petits « événements ». Les gens semblaient contents de nous voir là. Ensuite plusieurs hommes se sont habillés d’un sarong et coiffés d’une sorte de foulard enroulé (ça ressemble à ceux de Bali). Ils ont pris ce qui ressemblait à de gros bracelets argentés ou dorés et ont commencé à les secouer en rythme avec les percussions déjà présentes. Nous pensions alors qu’ils allaient danser (Joe m’avait dit vers 10H30) mais ils se sont assis par terres et ont continué entre musique et chants. Tout ceci est lancinant presque hypnotique et nous n’avons pas tardé à avoir très sommeil. D’ailleurs nous n’étions pas les seuls car très vite des nattes ont tapissé le sol et partout de petits groupes ont commencé à dormir ! Étrange comme fête hein ? Vu que ça dure toute la nuit et certainement jusqu’à midi le lendemain, en même temps… Nous aurions pu rester dormir mais nous avions prévu de venir simplement voir la cérémonie, les danses et puis aller dormir à l’hôtel et revenir le lendemain. Nous avons attendu jusqu’à minuit et demi mais ne voyant que rien d’autre ne se passait et que pas mal de monde dormait nous sommes partis. A priori vers 1H30 il y a eu des danses… Retour à l’hôtel à la lampe frontale (et il faut traverser un pont qui est en partie écroulé haha), heureusement qu’il n’y a pas de bête féroces dans le coin…
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Ce matin lorsque nous nous sommes levés (grasse mat’ jusqu’à 8H30;-) ) nous avons retrouvé la bande de photographes et nous sommes aperçu qu’il y a avait également l’équipe de télé (qui nous a demandé de dire un slogan à la caméra pour leur chaîne! Décidément on est sous les projecteurs!). Un d’entre eux a voulu une photo avec nous, et ce fut à nouveau séance photos improvisée car d’autres personnes présentes voulaient être photographiées avec nous etc etc Ambiance sympathique même si c’est un peu long toutes ces photos !
Ensuite nous sommes partis voir où en était la fiesta. Toujours au même point ! Même rythmes réguliers, avec certes moins de monde, mais en gros ça n’avait pas beaucoup bougé sauf qu’il y avait beaucoup plus de personnes allongées au sol. Nous avons donc continué à travers le village jusqu’à la cascade. L’eau bien fraîche est un délice…. Pour ma part étant donné que je me baigne habillée (même si ici la plupart ne sont pas musulmans, les photographes et d’autres visiteurs le sont, donc inutile de choquer), c’est parfait car ensuite je reste bien au frais encore un moment (mais ça sèche très vite!).
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Les passionnés de photos nous ont demandé une faveur : pouvez-vous poser pour nous ? Romantic style ? Wedding style? Traveller style ? Allons y pour une séance photos ! On a bien rigolé ! Tantôt à deux, tantôt juste moi, c’était vraiment drôle !
La matinée est passée ainsi puis nous sommes retournés à la « long house » car il devait aujourd’hui y avoir un mariage !
Nous sommes restés sur place une bonne heure. Les mariés étaient assis sur un banc avec des décorations autour et l’homme le plus important du village (plus qu’un chef c’est celui qui représente la culture Dayak) récitait des prières avec tout un cérémonial et des offrandes. Tous les gens autour « font leur vie », certains dorment, regardent la télé etc, c’est drôle !
Un homme est venu nous parler et nous a dit de revenir ce soir lorsqu’ils vont tuer des cochons pour le repas. Rendez-vous est pris ! Voilà une journée comme on les aime :bien remplie de rencontres et de découvertes 😉
Le 29 à 7H
Hier soir nous sommes retournés dans la « long house » un peu avant 19H. Depuis le chemin nous entendions toujours les fameux battements de tambours. Lorsque nous sommes entrés nous avons remarqué qu’il y avait bien moins de monde, certains dormaient, d’autres regardaient la télé ou discutaient. En nous déplaçant dans la maison nous sommes tombés sur des cochons, au sol, ficelés au pattes sur des bambous . Il y en avait cinq tout autour de l’espace central. Cool les cochons sont là ! Puis nous avons vu qu’il y avait deux hommes debout en train de faire des « incantations » et de danser et des personnes en face d’eux assises au sol. Il y avait également une grande bougie qu’il soulevaient parfois. Au bout d’un moment un des hommes posait ses mains sur une femme allongée au sol, je pense que c’est une séance « curative ». Nous sommes restés un moment à les regarder. C’était intense, un des hommes pleurait presque parfois. Ils disait plein de choses aux femmes par terre, qui leur répondaient toujours avec ces sortes de prières ou d’incantations (vraiment dommage qu’on ne comprenne rien à tout ça). Ca a duré un petit moment puis ça s’est arrêté.
Un homme est venu nous parler. Il connaissait quelques mots d’anglais et nous a demandé si c’était la première fois que nous venions, combien de temps nous restions etc Il y avait sa femme avec un joli bébé de cinq mois environ qui a commencé à me faire « coucou ». Je l’ai photographié et quand je lui montrais la photo il riait ! Comme les petits Mentawai ces bébés sont bien éveillés . Toute la soirée dès qu’il m’apercevait il me faisait « coucou » !
Les gens nous regardent et nous sourient davantage également. Je pense qu’ils doivent se dire « que font ces deux blancs sans arrêt ici? » et ça semble leur plaire de voir que l’on s’intéresse à leur culture.
Nous avons réussi à nous faire comprendre pour demander à l’homme ce qui allait se passer et quand allaient être tués les cochons (nous avons appris alors que ça n’a plus rien à voir avec le mariage qui est fini). Il nous a répondu « pas avant minuit », puis il nous a laissé car il avait à faire ! Mince !! Nous nous sommes retrouvés assis par terre sur le sol en bambous comme deux andouilles. Ah ! J’y pense, un truc marrant en rapport avec le sol: il y a des têtes de clous qui dépassent pas endroit et hier soir j’ai déchiré mon pantalon !! Bravo ! Heureusement que j’avais un sarong dans le sac !
Nous nous retrouvons donc devant un dilemme… Attendre plus de cinq heures ici ? Rentrer ? Nous ne voulions pas rater ça… Nous avons un peu attendu, puis un groupe de personnes est entré et nous avons reconnu avec eux Shan, le gars si avenant (un passionné de photos de Banjarmasin) qui le matin nous avait dit de revenir le soir à 19H. Il nous a vus aussi et peu après il est venu nous chercher pour que nous nous asseyions avec eux. Ils nous présente ses amis qui ne sont autres, au hasard, que des photographes ! Un photographe pro, un photographe journaliste et des amateurs passionnés. Le photographe de presse parle bien anglais, il vit près de Banjarmasin. Très vite les adresses de site et facebook s’échangent, voilà, j’ai encore de nouveaux amis 😉 Tout ceci nous a permis de nous occuper. Nous avons discuté, puis avons fait quelques photos d’enfants (pour eux qui parlent leur langue c’est simple, ils leur demandent de faire ceci ou cela et ils photographient!).
Vers peut-être 20H les tambours ont peu à peu repris. Un groupe d’hommes s’est levé et secouant leurs « bracelets » en fer (désolée mais je ne connais pas le nom de ces objets!) a commencé à chanter et à marcher en dansant autour de la partie centrale. Quand je dis danser c’est plutôt une marche rythmée par la musique car ils ne bougent pas beaucoup le corps. Leur concentration est comme toujours impressionnante, il semble qu’ils ne voient pas ce qui est autour d’eux, on dirait un peu une transe. Ils ont continué comme ça à tourner puis à chaque fois qu’ils arrivaient devant un cochon il y avait des sortes d’offrandes et des incantations de dites (certainement un peu comme les Mentawai qui communiquent avec l’esprit des bêtes). Toujours des espèces de conversations entre hommes et femmes avec les porcs au milieu. Comme il y avait moins de monde j’ai pu prendre plus de photos mais il fait tellement sombre que ce n’est pas terrible. Dommage car il y avait de quoi faire… Cela a duré une bonne heure, puis ça s’est arrêté.
Nous nous sommes dit qu’ils allaient ensuite tuer les cochons. En fait non. Shan nous a expliqué qu’ils allaient continuer encore comme ça autour des animaux plusieurs heures avant qu’autre chose ne se passe. Ok donc quand on nous a dit de revenir à 19H pour manger les cochons c’était en fait pour le début de la longue cérémonie à l’issu de laquelle on mangerait les cochons ! Après concertation nous avons décidé avec Antony (qui avait très mal aux fesses et au dos par terre) que nous avions vu le plus important à savoir la cérémonie et que le fait d’attendre trois heures encore pour manger les cochons n’était pas important (j’avais faim mais bon…). Comme la veille, beaucoup de personnes dormaient, nous sommes donc partis. La fête durera encore toute la nuit et peut-être la matinée. Shan m’a dit que certains anciens (les plus importants ceux qui sont acteurs des cérémonies) n’ont pas dormis depuis le début !
Nous avons eu une chance terrible d’être là au bon moment ; Ces cérémonies ont été impressionnantes à voir. Cette maison immense, l’ambiance, la musique hypnotique, ces gens qui malgré le fait qu’ils vivent de façon « moderne » continuent à être tous réunis ainsi est vraiment beau à voir. Il est juste dommage que nous n’ayons pas compris grand chose… J’ai une très mauvaise connexion à internet alors je n’ai même pas pu chercher d’infos.
Quoi qu’il en soit, de bien beaux souvenirs à nouveau…
Dernière journée à Loksado aujourd’hui. Nous allons certainement repasser faire un « coucou » à la long house et voir où ça en est puis aller nous baigner à la cascade.
D’ici quelques jours une belle étape nous attend (et même deux), et en plus mes parents seront avec nous ! Vivement 😉
Même jour, 16H30
Nous sommes allés à la cascade et en chemin nous sommes arrêter voir si la cérémonie était finie ou pas. Eh bien non ! Toujours les tambours, toujours les offrandes, toujours les hommes qui tournent en cercles. Nous nous sommes arrêté deux fois à deux heures d’intervalle, et c’est toujours pareil… Incroyable !
A notre retour à l’hôtel j’ai pu discuter à un guide qui parle anglais ; Ah ! Enfin on peut parler avec quelqu’un et demander des explications !
Cette cérémonie est un peu différente de celles que font en général les autres Dayak qui vivent un peu plus isolés.
Alors la cérémonie dure en fait, (tenez vous bien), une semaine entière !! Durant une semaine, prières et offrandes sont faites afin de « remercier le ciel » . Cela a lieu trois par an, en gros aux étapes phares qui rythment leurs plantations. Là par exemple ils ont nettoyé les terres en les faisant brûler (ils cultivent sur brûlis, nous avons vu beaucoup de parcelles calcinées) et bientôt ils pourront planter, ainsi ils demandent prospérité. Le guide nous a dit que lui ne peut pas aller voir les cérémonies car pour y être admis il fallait être là dès le premier soir. On a eu de la chance d’être là au début alors !
Ce monsieur nous en a aussi appris plus sur l’hôtel : en effet il est neuf et en effet il appartient à des gens riches de Banjarmasin (des chirurgiens). Cela explique le désintérêt total des personnes qui sont là pour le lieu et le bien être de leurs clients ; ils ne sont qu’employés et mieux ils en font mieux ils se portent !
Je vous dis maintenant « à dans une bonne semaine », le temps d’avoir plein d’autres choses à vous raconter 😉
Nous n’avons pas pu recevoir nos emails correctement depuis quatre jours, j’espère que notre vol n’a pas été annulé …………..