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Excursion Java et ses volcans

Java 2013: Les volcans Kawah Ijen et Bromo

 Le 06/10/13 à 17h

Nous sommes à présent à Java Est, dans la ville de Banyuwangi. Il nous aura fallu faire 4h de rallye, heu… de route, depuis Keliki (trafic chargé !) pour rejoindre Gilimanuk à l’extrême pointe nord-ouest de Bali. De là nous avons fait la traversée des quelques kilomètres qui séparent Bali de Java sur un bateau navette. La traversée est très rapide, environ 10mn mais en tout cela a pris plus d’1H car il y a embouteillage de bateaux au débarcadère ! Pffff  Arrivés à notre hôtel vers 14h :  aprem repos.  En effet il faut qu’on se repose, car ce soir, ou plutôt demain matin, départ à 1H pour aller voir le volcan Kawah Ijen. Ca va piquer les yeux le reveil à 00H45 ! A Java il y a 1H en moins et il fait nuit très tôt, à 17h30. Nous irons donc nous coucher vers 19h !

Nous avons pris les services d’une agence (Java discovery dont j’avais lu du bien) pour organiser cette excursion Ijen-Bromo car si on veut être au bon endroit au bon moment et ce dans les bonnes conditions et sans perdre  une journée à chaque fois entre transport et négociation, c’est mieux. Cela nous a coûté un peu cher pour 4 jours (environ 250€/pers tout compris, chauffeur pour 4 jours, 4×4 et guides pour les deux volcans, 3 nuits d’hôtel dont une haut de gamme etc) et il aurait été faisable de faire tous ça tout seuls et d’en avoir pour moitié moins cher, mais pas exactement de la même manière. En effet allez partir en pleine nuit faire l’ascension d’un volcan tous seuls ! Et en plein jour ce n’est plus du tout la même chose ! Cela perd même tout son intérêt (vous verrez pourquoi plus loin) ! Prendre un guide sur place est également possible, mais il y en a beaucoup, et comme toujours les pires comme les meilleurs …. Les déplacements sont très longs également donc sur 4 jours mieux vaut aller le plus rapidement possible.

Donc demain à 1H notre guide vient nous chercher et nous avons environ 1h de route puis le même temps de marche pour arriver dans le cratère du volcan Ijen. Ca promet d’être époustouflant !

 D’ici là j’en profite pour vous faire un petit topo sur ce fameux volcan ;

Le cratère du Kawah Ijen se trouve à 2386 mètres d’altitude et abrite un lac acide ovale d’1 km sur 600m et d’une profondeur allant jusqu’à 200m. Sa couleur turquoise est due à l’extrême acidité de ses eaux : il est considéré comme le lac le plus acide du monde, et la température avoisine les 50° ! À proximité des berges de ce lac se trouve une « solfatare » (= fumerolle) qui produit de grandes quantités de minerai de soufre . Les vapeurs composées de soufre, de  sulfure d’hydrogène et de vapeur d’eau ainsi que d’acide chlorhydrique, sont émise à environ 200°. Le soufre en refroidissant passe à l’état solide en se cristallisant. C’est là que des mineurs extraient le soufre par kilos, et le transportent sur le dos pour le sortir du cratère. Pour obtenir une récolte plus abondante et plus rapide ils implantent des canalisations qui accélèrent le processus de cristallisation.

Ces hommes travaillent sept jours sur sept, effectuant 2  allers et retours (représentant 12  km  de marche avec descente dans le cratère avec des charges comprises entre 60 et 100 kilos sur le dos.)

En rapportant 2 fois 80 kilos de soufre par jour ils peuvent espérer gagner environ 8€ dans la journée et 240€ dans le mois, soit beaucoup plus que la moyenne qui est entre 50 et 100€/mois

Ce travail représente un salaire considérable pour leur famille, même s’il signifie, pour eux de risquer de finir les poumons brulés à 40 ans à cause des émanations qu’ils respirent…

 Demain nous verrons donc ces hommes au courage remarquable en action. Mais si nous partons si tôt c’est pour arriver avant le soleil. De nuit, il est possible d’observer un phénomène qui parait-il est extraordinaire, ce sont les « blue flames ». Le soufre qui s’échappe des fumerolles à l’état gazeux, s’enflamme au contact de l’air, puis se liquéfie et produit de véritables rivières de flammes bleues ! Prometteur….

Le 07/10/13 à 9h

 Quelle aventure !! Impressionnant !

*Papa, maman, en lisant ces lignes, gardez à l’esprit que nous sommes rentrés vivants ! 🙂

Nous avons réussi à dormir 5h avant de partir et heureusement, car ce qui nous attendait allait être intense…

1H du matin, notre chauffeur nous attend avec notre guide : C’est parti mon kiki ! (C’est le cas de le dire, car c’est le nom du guide !) 1 bonne heure de route, nous commençons à marcher vers 3H. Nous allons parcourir 3 km pour un dénivelé de 500m (sommet à 2386m) soit environ 1H de marche. Il fait nuit et froid (10°). Nous commençons à monter à la lueur de la lampe frontale. Nous marchons sur un large chemin de terre. On ne peut pas dire que ce soit difficile mais il y a de la terre très fine, comme du sable, qui rend le sol extrêmement glissant par endroit et surtout c’est assez raide, voire très raide parfois. Nous montons… nous montons… ça grimpe… l’air froid me pique et me brule les poumons et pourtant je sens de la sueur couler de mon front. J’ai les jambes « raides », je fatigue !  Au bout d’un moment nous nous demandons quelle heure il peut bien être, car nous avons l’impression de marcher depuis bien plus d’une heure. Nous regardons : à peine 30mn que nous sommes partis ! La notion du temps n’est pas la même la nuit ! Il fait complètement noir ainsi nous n’avons aucune idée du paysage autour de nous  et cette perte de repère nous extrait hors du temps. La seule chose que nous voyons c’est la terre à nos pieds, la poussière voler, et un ciel merveilleux au-dessus de nos têtes: des milliards d’étoiles brillent et c’est splendide ! Depuis le début de notre voyage il y avait toujours des nuages la nuit donc c’était la première fois que nous pouvions assister au spectacle. J’aurais pu rester des heures la têtes perdue dans les étoiles…

Nous arrivons enfin «  en haut », et nous ne voyons pas plus où nous sommes ! Nous distinguons simplement un chemin qui descend, quelques personnes sont là comme nous, et nous apercevons vaguement des lumières bleues au loin en contrebas. Kiki nous explique que nous pouvons descendre dans le cratère pour voir les fameuses « blue flames » de plus près, ainsi que les travailleurs extraire le soufre. Cependant, il ne viendra pas avec nous. En effet, la descente au cœur du cratère est interdite ! Et ce depuis des années, à cause des gaz toxiques qui s’en échappent. Pourtant des centaines de touristes y descendent et surtout des hommes y travaillent ! Il nous précise que si on le voit en train d’accompagner des touristes en bas il peut perdre sa licence. Nous échangeons quelques regards  et n’hésitons pas longtemps : on y va ! Il nous conseille d’essayer de suivre d’autres personnes qui descendent parfois avec des guides « non officiels » et surtout de faire très attention où nous posons les pieds. En effet c’est très pentu, il y a des rochers, des cailloux, parfois une sorte de précipice, bref ce n’est pas une balade ! Il nous dit aussi que si les vapeurs de souffre deviennent trop épaisses il faut mouiller un linge et respirer à travers pour atténuer l’impression de brûlure.

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C’est parti ! Excitation mêlée d’appréhension… Toujours dans le noir nous nous élançons vers l’inconnu sans réellement savoir où nous mettons les pieds (au sens propre et au figuré!) .Environ 20mn de descente.  Il faut progresser doucement car la poussière rend le sol glissant, et des pierres roulent sous nos pied. La lampe éclaire à quelques mètres devant nous et nous ne distinguons que de la roche, et du noir ! Par moments nous suivons d’autres personnes, mais à d’autres nous les perdons de vue et nous ne sommes même plus sûrs du chemin à emprunter ! Sensation étrange d’être au milieu de nulle part, dans le noir et seuls au monde… Plusieurs fois nous restons simplement sur place et attendons que d’autres personnes arrivent. Nous croisons également quelques porteurs qui eux, descendent à toute allure ! Kiki nous a expliqué que beaucoup travaillent de minuit à 7h du matin. Il parait que les vapeurs sont moins fortes la nuit et ainsi ils n’ont pas chaud. D’ailleurs il fait un vent froid qui nous glace (nous avons sur le dos les seuls vêtements chauds en notre possession : des tee-shirts à manches longues !) Plus nous descendons et plus nous sentons l’odeur du soufre. Au départ c’est juste une odeur pas très agréable, puis ça s’intensifie. A mi-chemin nous mouillons un foulard pour le mettre devant le visage en prévision du fait que ça deviendrai de pire en pire. Exact ! Parfois le vent tourne et le nuage de fumée s’abat sur nous. C’est épais et ça sent très fort, ça pique les yeux et la gorge. Il ne faut pas céder au sentiment de panique qui ne tarde pas à arriver mais se tourner, respirer calmement dans le linge et attendre que ça passe. Nous arrivons enfin en bas  et lorsque le nuage se dissipe par moment, nous nous trouvons tout à coup devant un mur de flammes bleues. C’est magnifique ! Nous descendons encore un peu, à l’endroit où le soufre sort des « pipelines » posées par les mineurs de façon à extraire le souffre plus rapidement. Le soufre sort gazeux, puis devient liquide, et au bout de quelques minutes il se solidifie. Les mineurs tapent alors avec une barre de fer pour récupérer des morceaux de soufre cristallisés et les chargent dans leurs deux paniers qu’il hissent ensuite sur leur dos.

Nous sommes à 2 mètres d’eux et donc de l’endroit d’où s’échappent les vapeurs, toujours dans le noir, avec l’éclairage de quelques lampes frontales (les leurs, les nôtres et celles de quelques autres touristes), je fais des photos (pas évident d’avoir quelque chose de bon dans le noir et la fumée!) Soudain le vent tourne et nous sommes pris dans un épais nuage ! Quelques secondes qui semblent interminables où la panique nous saisit : nous ne voyons plus rien, encerclés par un mur beige qui se dresse contre notre visage (la lumière de nos lampes réfléchies par la fumée) il est impossible de respirer, nous avons l’impression d’avoir du piment dans la gorge et les yeux. Je cherche de l’air, mais il n’y en a pas ! Je presse plus fort le foulard contre ma bouche mais ça ne suffit pas à arrêter les millier d’aiguilles qui passent dans mes poumons. Je suis finalement en apnée. Mes yeux et mon nez coulent. Des gens toussent autour de nous mais nous nous sentons seuls perdus au milieu de  nulle part, car nous n’y voyons absolument rien !  Au bout de quelques secondes nous distinguons vaguement le sol et nous empressons tous de monter à tâtons en escaladant les roches pour fuir le nuage. Heureusement même si cela nous a paru très long avec cette horrible sensation de suffoquer, cela ne dure pas réellement car le vent vient ensuite dans l’autre sens et dégage la voie. Nous restons ensuite un peu plus haut   à regarder le spectacle des flammes danser sous le vent, et attendons que le soleil se lève à 5h. Nous avons froid ! J’ai les mains congelées à force de tenir le foulard mouillé avec le vent qui passe dessus.Les conditions pour photographier sont vraiment difficiles… Le manque de lumière, la fumée, le vent, le sol accidenté, les conditions ne sont pas réunies pour avoir des photos bien nettes ! Peu à peu le ciel s’ éclairci ; nous découvrons enfin l’endroit où nous sommes : nous distinguons un lac, et des roches tout autour de nous. C’est magnifique ! Ca fume toujours beaucoup mais nous avons pris l’habitude d’esquiver. Nous y voyons un peu mieux et pouvons anticiper : lorsque le nuage arrive nous nous accroupissons cachés derrière des rochers et ça fonctionne assez bien. Nous y voyons de mieux en mieux.

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C’est beau, le soufre jaune vif, les flammes commencent à disparaitre sous la lumière du jour. Nous voyons le chemin par lequel nous sommes venus ; Ha ! quand même, ça fait un morceau ! Je redescends auprès des mineurs faire quelques photos. Puis nous remontons lentement et admirons la vue sur ce lac turquoise. Nous croisons plusieurs porteurs et leur donnons des biscuits et des cigarettes (He oui… ils fument à chaque petite pose qu’ils font ! Un peu plus un peu moins de toute façon…). Arrivés en haut sur découvrons la caldeira  par laquelle nous sommes arrivés : c’est superbe ! Une crête de 3 mètres de large environ et de part et d’autre des pentes abruptes et sculptées. Nous y restons un moment et regardons le lac d’en haut. Nous ne regrettons vraiment pas d’être descendus ! Et encore moins d’être venus de nuit ! Sur le chemin du retour nous faisons halte à l’endroit où les porteurs viennent faire une première pesée de leur récolte. Un homme jeune arrive, il est assez essoufflé. Il accroche ses paniers à la balance : 84kg ! Whaou ! Son visage s’illumine d’un grand sourire, c’est une bonne journée pour lui.

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Kiki m’explique qu’ensuite une fois arrivé en bas ils vont peser une deuxième fois à l’ « office » (nous sommes partis avant que ça n’ouvre..) et recevoir l’argent directement de la grosse compagnie qui achète la matière première. Ensuite le soufre est chargé dans des camions et en grande partie expédié vers Singapour. Kiki m’explique également que les porteurs commencent vers l’âge de 18 ou 20 ans et que certains portent encore à 60 ans ! Je m’étonne, et lui demande ce qu’il en est de leur espérance de vie qu’on nous dit être fortement réduites (j’ai lu 40 ans) du fait de leur travail épuisant et dangereux. Pour lui ce n’est pas vrai qu’ils meurent à 40 ans, car beaucoup ici ont cet âge ou plus et sont bien là, encore en train de travailler ! A son sens le corps de ces hommes se fortifie et développe des défenses et une force surhumaine qui leur permet de vivre aussi longtemps que les autres (espérance de vie 70 ans en Indonésie) ; Ca m’étonne quand même…. Mais en effet pour faire ce travail je veux bien croire qu’ils aient une force surnaturelle ! Antony a essayé de hisser des paniers sur son épaule (avec difficultés !) mais n’a pas tenu une minute tellement ça faisait mal ! Tout ça est paradoxal car ce qu’ils font semble être inhumain, et pourtant c’est eux qui choisissent de le faire. Cela leur permet d’avoir une vie qu’ils n’auraient pas autrement. Ils peuvent payer des études à leurs enfants ou avoir une belle maison, et c’est ça qui leur importe. On voit très bien que c’est dur et que parfois ils ont du mal à avancer mais pourtant ils ont l’air d’ « aimer » ce qu’ils font…

 Redescente vers la voiture vers 6h30 et petit déj ; Haaaaa ça fait du bien dis donc ! Ca fait quand même plus de 3H qu’on marche ou du moins qu’on est debout, et tout ça en pleine nuit ! Puis, départ pour notre hôtel où nous allons passer une journée relax avant de partir demain matin vers le prochain volcan : le Mont Bromo (ce sera moins sportif !).

 Petite remarque sur notre hôtel, le « Ijen Cliff Resort» soit disant super haut de gamme : mmmouai ; Pourquoi « resort » on ne le sait pas ! C’est minuscule, desert, et il n’y a aucun service ! On dirait qu’ils ont « ouvert » pour nous ! Ok c’est beau, la vue sur les rizières est belle, la chambre est très grande, la terrasse également mais disons que ça manque de confort, de finitions et d’entretien par endroits (la poignée de la baie vitrée nous est restée dans la main !) et surtout le prix est démesuré ! Il n’y même pas l’électricité dans la journée, pas de wifi et pas de clim (non pas qu’on en ait besoin mais quand même). Habituellement nous ne sommes pas critique du tout, mais la chambre coûte la bagatelle de 150€ (même si elle est incluse dans le prix total de l’excursion nous l’avons tout de même payée), donc ça devrait être le top du top !  On a vu mieux pour 50€.  Et leur site internet est très bien fait car je m’attendais à beaucoup mieux : ils ont un bon photographe on  dirait 😉 !! Pour une fois qu’on se lâche, on est déçus ! Décidément, on restera dans nos mignons hôtels pas chers la prochaine fois !  Enfin on ne va pas se plaindre non plus, c’est quand même beau…

Même jour 15H30

Nous sommes allés de déconvenues en déconvenues… Nous décidons d’aller à la piscine : salle ! Le fond jaune par endroit, plein de saletés flottent… pas d’échelles ou d’escaliers… on ne voit pas de système de filtration…très étrange… on se baigne vite fait et on se met sur les chaises longues. Problème : pas de parasol et ça crame !! On est dégoûtes ; On s’en va et on décide d’aller faire un tour dans la campagne autour de l’hôtel. Malgré le mal aux jambes, la fatigue et la chaleur nous parcourons 2km dans un chemin-route bordé de maisons (et nous remarquons au passage que tout le monde a l’électricité !). Beaux paysages de rizières et les gens sont adorables ! On retrouve l’accueil de Sumatra, ils font coucou et veulent être prix en photos puis rigolent quand je leur montre le résultat. Puis nous rentrons pour aller manger (ça nous fait râler de leur donner des sous en plus mais pas le choix car il n’y a rien d’autre !).

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Ensuite, crevés et sales, nous relativisons sur le fait que l’endroit soit très moyen, et décidons d’aller se doucher et se reposer dans notre belle  chambre. Problème : il n’y a pas d’eau ! Heu…. Là c’est la goutte d’eau ! On en a ras le bol ! J’étais à deux doigts de prendre mon savon et d’aller dans la piscine ! Re-la-ti-vi-sons! Mais en tous cas cet hôtel n’est pas à recommander!!

Le 08/10/13 à 16h

 On est à la montagne à plus de 2000m dans la caldeira du Tengger toujours à Java Est. On vient de s’acheter 2 bonnets en laine à un vendeur devant l’hôtel (2,5€les 2 !) hahaha ! Trop bizarre ! Il fait froid et c’est une tout autre ambiance… Les habitants sont tous enveloppés dans des sarongs !

Wikipedia : Le Tengger est une caldeira d’Indonésie  dans la province de Java oriental. La dépression d’origine volcanique de seize kilomètres de diamètre contient plusieurs cônes volcaniques actifs dont le Bromo, le Batok et le Semeru. La caldeira est incluse dans le parc national de Bromo-Tengger-Semeru.

 Nous sommes donc dans l’hôtel où nous avons été surclassés, le « Lava view » et en effet il est mieux que celui où nous devions être ! D’après tout ce que j’avais lu les hôtels dans le coin sont un peu cracra, mais ici c’est vraiment très bien (par contre c’est quand même cher, mais peu importe on ne paye pas du coup). Juste devant et même depuis la fenêtre de notre chambre nous voyons le Mont Batok, puis  derrière le Mont Bromo (en activité) et le Semeru (en activité également). C’est l’hôtel le mieux placé pour partir demain matin voir le lever du soleil depuis un point de vue un peu plus haut, puis pour aller faire l’ascension du volcan.

C’est très nuageux alors j’espère que ça va se dégager et que nous aurons une belle vue car nous avons fait 6 heures de route pour arriver ici (pfff toute la journée en voiture…) et demain nous refaisons pareil en sens inverse + 4h à Bali (ça va être une dure journée !). Tout ça pour voir ce fameux volcan, alors il faut que ça soit top ! Ici la route c’est un peu l’enfer ; En règle générale c’est toujours « tendu » mais nous empruntons la route principale de Java qui fait le tour de l’île et on se retrouve avec des camions et poids-lourds…. Imaginez une route nationale de chez nous avec plein de camions énormes qui roulent à toute vitesse et doublent à tout moment. J’en ai des sueurs froides par moments ! Notre chauffeur n’arrête pas de dépasser tout le monde mais ça passe vraiment de justesse à chaque fois ! Se retrouver face à face et à quelques mètres (voire centimètres !) d’un camion lancé à toute vitesse  c’est vraiment ahurissant ! Je lui ai précisé à un moment que nous souhaitions arriver en vie ! Il a eu l’air étonné et m’a répondu « of course » et ça n’a rien changé…

Le 09/10/13

Excursion pour le Bromo : départ 3H30 du matin ; Comme d’hab nous nous sommes couchés comme les poules donc ça va on est plutôt en forme ! Lorsque nous sortons de la chambre nous sommes plongés dans le brouillard !  Hier soir en allant manger nous avons acheté deux écharpes et deux paires de gants pour compléter notre tenue ! Tout le monde a des pulls ou des anoraks !!! Nous, nous avons fait comme nous pouvions : pantalon long (mais en toile fine…) 2 tee-shirts + 2 tee-shirts à manches longues + un sarong en guise de couverture + notre ensemble bonnet gants écharpe. Première impression : ça va, c’est pas si terrible ! Le guide nous dit qu’il fait 5° et qu’on va rester immobile un moment donc que ça va être dur… on emporte une des couvertures de la chambre dans le sac à dos « au cas où ». Au final on ne pense pas qu’il faisait 5° ; Moi j’ai eu un peu froid aux doigts de pieds et de mains, mais vraiment rien de terrible ; Pour nous c’était pire le Ijen.

Notre guide est donc venu toquer à notre porte à 3h30 ; Nous embarquons à l’arrière d’un 4X4 avec chauffeur (ou pilote !) et nous faisons une petite demie heure de route. On n’y voit rien du tout ! Brouillard complet ! Ca secoue pas mal ! On s’aperçoit à un moment qu’on roule sur du sable, brouillard +poussière, on voit que le chauffeur connait le coin par cœur parce que nous on y voit pas à 1 mètre ! Ca secoue de plus en plus ; c’est un peu comme un mini Paris-Dakar 🙂  Ca finit par grimper sur une route , puis le 4X4 se gare sur le côté avec d’autres véhicules. Le guide nous dit qu’en haute saison il y  5km de voiture garées ! Whaaou !  Nous savions qu’il n’y avait pas vraiment de « marche » longue pour accéder au point de vue, mais alors là, il n’y en a vraiment pas ! Nous avons dû parcourir 200 mètres, bordés de petites cabanes qui proposent des cafés, des nouilles et des bonnets ! Des hommes assis par terre font également du mais grillé. Puis nous arrivons au fameux point de vue : une sorte d’esplanade avec quelques bancs, avec en fond un muret surmonté de barrière. On voit qu’il y a déjà des personnes installées débout sur le muret. On nous a prévenus qu’il y allait avoir beaucoup de monde (200 personnes annoncées) et qu’il faudrait jouer des coudes pour y voir quelque chose ! Me voilà prête à l’attaque pour trouver l’endroit d’où je pourrai faire mes photos ! Finalement ce n’est pas si difficile ; On se met sur le muret, accroché à la barrière, vers 4 H 15, et on attend le fameux lever de soleil. Au départ on se trouve face à la nuit noire, on n’a aucune idée de ce qui se trouve en face ! Puis la lueur du  jour arrive et on voit se dessiner les contours des monts. C’est un peu magique car c’est très grand et nous surplombons la totalité du grand cratère. Le cratère du Tengger fait 15km et au milieu il y a les différents volcans que j’ai cités plus haut. Il est rempli de brouillard, c’est très beau.  Il y a de la fumée qui s’échappe des volcans en activité. Nous restons là jusqu’à presque 6H.

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Je suis fan de ma photo des silhouettes!!  🙂

Puis, toujours dans le 4X4 nous repartons et cette fois nous allons dans le cratère et traversons la mer de sable qui le rempli et qui est toujours recouverte par le brouillard (nous comprenons que tout à l’heure nous y étions passés également). Paris-Dakar acte 2 ! C’est marrant ! La brume se dissipe un peu et nous distinguons des hommes à cheval ! Trop beau ! Ainsi que d’autres 4X4 bien sûr. Nous nous garons et découvrons le paysage lunaire qui nous entoure : nous sommes au milieu de cratère rempli de sable gris, il y a encore des lambeaux de brouillards qui volent, des dizaines de 4X4 sont là, ainsi que des hommes à cheval. Au loin les différents monts, ainsi qu’un temple hindou. En effet cette petite région dans les montagnes de Java est à 75% hindouiste, contrairement au reste de l’île qui est musulman. Ils font parfois des cérémonies durant lesquelles ils jettent des offrandes dans le cratère du Bromo pour apaiser sa colère (dernière éruption en 2011). Nous devons parcourir 2km les pieds dans le sable.

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Ca grimpe un peu mais rien de méchant (en pente dans le sable c’est quand même un minimum physique). Il est aussi possible de faire ce trajet à dos de cheval. Plus nous prenons de la hauteur plus nous admirons le paysage. Des vendeurs ambulants sont installés par ci par là pour vendre biscuits et boissons. La dernière partie de l’ascension du cratère se fait par un grand escalier de 238 marches. C’est assez raide et les marches sont inclinées vers l’avant et recouvertes de 10cm de sable, il faut faire attention de ne pas glisser.

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En haut nous nous retrouvons sur la crête du cratère Bromo. Cela fait 1 mètre de large environ et nous pouvons voir la fumée qui s’échappe de la bouche géante du volcan. De la haut nous avons bien entendu une superbe vue sur le caldeira tout entière.

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Durant cette traversée du cratère j’ai eu l’impression d’avoir totalement changé de pays et de me retrouver en Patagonie ! Ou du moins en Amérique du Sud ; Grandes étendues désertes, paysages arides, chevaux, hommes au teint foncés,  habillés de couleurs vives avec leur sarongs en bandoulière ou en « cape », nous avons « voyagé » !

Nous avons fait tout cela accompagnés de notre guide, mais franchement c’est totalement inutile ! Le plus important ici est d’avoir un 4X4 (ou une moto) qui vous mène au point de vue et au point de départ dans le « désert ». Ensuite tout est évident, impossible de se tromper !

Retour à l’hôtel vers 8h, douche et petit déj ! On l’a apprécié celui-là aussi, on aurait dit des morts de faim!!  9H, départ pour ce qui sera la plus dure journée de notre voyage : 11H de trajet!

Toute cette route que nous aurons fait en 4 jours aura au moins eu le mérite de nous avoir fait « visiter » Java Est. Une très belle région vraiment typique et authentique. En effet c’est très peu touristique et les gens sont demandeurs de contacts. Les villages sont peu « modernes » et ont un charme certain. Les maisons colorées, les hommes qui trimbalent leurs « pouss-pouss », les enfants jouant au bord des routes, les paysans dans leurs champs, et les vieillards assis sur le pas de leur porte donnent quelque chose de très pittoresque. Sûrement une région à mieux explorer..

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