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Wamena

*Voyage effectué dans le cadre d’un  tour du monde  « à notre façon ».  A son issue j’ai publié un livre texte et images avec les aventures les plus fortes. Cela concerne différents pays, à chaque fois un récit, ainsi qu’une partie pratique pour vous aider à organiser votre voyage avec toutes mes astuces.

Un chapitre est consacré à la Papouasie et plusieurs à l’Indonésie.

Wamena, Papouasie, Indonesie

Pour nous rendre à Wamena nous avons pris deux vols, le premier direction Jayapura est parti à l’heure, miracle ! On nous avait dit que les bagages seraient transférés automatiquement jusqu’au bout, mais ayant un peu de flair pour ces choses là, nous avons quand même attendu devant le tapis. Bonne idée ! Le sac d’Antony, malgré l’étiquette rouge « transit, Wamena » avait été débarqué ! Nous l’avons remis dans le droit chemin et nous sommes présentés pour le check-in, notre second vol devait partir moins d’une heure plus tard.

Là, on nous annonce que deux vols ont été annulés pour cause technique (Rrrmmh) et que les passagers ont été replacés sur le notre. Résultat, plus de place pour nous ! Normaaaal ! On nous transfère sur un vol décollant 3H plus tard. Bon ok, moindre mal… Nos bagages nous suivront nous dit-on…

Durant le trajet nous survolons la forêt où serpentent plusieurs rivières, c’est magnifique. La vue sur la vallée du Baliem l’est également.

Enfin arrivés à Wamena comme je le pressentais nos bagages n’étaient pas là. Je ne voyais pas comment ils auraient eu le temps de les changer d’avion si vite ! Après quelques recherches un gars les trouve dans un hangar . Ouff !

Nous sortons de l’aéroport et des taxis nous accostent, 100 000 pour aller au centre, soit 2km plus loin ! Ils ne s’embêtent pas ! Trop cher, on refuse et on se dit qu’on y va à pieds. 100 mètres plus loin une voiture s’arrête et nous propose 50 000, toujours cher, mais ok. Il nous dépose devant un hôtel le « Rainbow » dont j’avais relevé l’adresse. Là on s’aperçoit que les guides ne sont pas du tout à jour car c’est bien plus cher que prévu. Nous décidons d’aller en visiter d’autres. En gros nous avons marché 3 ou 4km à tourner en rond pour ne visiter que des hôtels pas terrible, souvent avec de toutes petites fenêtres voire pas du tout, assez austère et le prix le plus bas à 400 000 (27€). Un peu fatigués et la nuit arrivant nous décidons d’arrêter là nos recherches et restons au « Nayak hôtel » qui se trouve être… juste devant la piste de l’aéroport ! Si on avait su plus tôt on aurait éviter de marcher 3H….. Quand je dis en face c’est vraiment à 20m de la piste, il suffit de traverser la route pour y être ! Trop drôle ! Le soir les enfants vont faire de la voiture télécommandée entre les avions ! Normaaaaal ! Heureusement si la journée les vols n’arrêtent pas , la nuit au moins il n’y en a pas.

La chambre est grande mais très sombre et il fait plutôt chaud alors que normalement on devrait avoir frais vu que Wamena se trouve à 1600 m d’altitude. Enfin, ça ira de toute façon il n’y pas vraiment le choix.

Wamena est une ville créée par le gouvernement indonésien, elle accueille environ 10 000 personnes venues de tout l’archipel . Elle se trouve dans la vallée du Baliem longue de 60km et accessible uniquement par avion. C’est un endroit plutôt touristique (enfin tout est relatif) car on peut avoir accès à l’ensemble de la vallée et aux différentes ethnies présentes. Il y a quelques décennies à peine les papous vivaient encore hors du temps moderne. Il faut réaliser qu’au milieu du XXeme siècle lorsqu’on les a découverts ils étaient encore à « l’âge de pierre ». C’est assez dingue… De nos jours certains d’entre eux sont venus vivre en ville ce qui donne un étonnant mélange ethnique. D’autres vivent encore en marge dans de petits villages disséminés dans les montagnes alentour. Je dis en marge, mais la modernité les a tout de même atteint et ils sont de plus en plus rare à vivre de manière tout à fait traditionnelle, en portant par exemple pour seul vêtement l’ étui pénien le « Koteka » pour les hommes ou la jupe d’herbe pour les femmes. Quoi qu’il en soit la culture est toujours présente même si le cannibalisme a disparu depuis une cinquantaine d’année (officiellement haha!)

Premier jour , on découvre, on s’organise :

Nous avons pris une journée pour faire le tour de la ville et pour organiser une excursion. Le matin nous sommes allés au poste de Police pour obtenir le « Surat Jalan » ou permis de circuler. Il se fait gratuitement il suffit de présenter son passeport, plus une copie et deux photos d’identité. Cela donne aussi l’occasion de quelques moments surréalistes où on se retrouve au poste avec tous les policiers qui veulent être pris en photos avec nous ! Et oui c’est toujours comme ça en Indonésie !

Après ça nous sommes allés au marché principal, le Pasar Jibama (3km du centre, se rejoint bien à pieds, sinon prendre un becak pour 10 000 (sorte de pouss-pouss). C’est très animé, on peut y trouver de tout (même des ordinateurs juste à côté des poissons!) et ce fut nos premiers vrais contacts avec les papous du coin.

Certains sont franchement accueillants et nous sourient avec un regard doux et curieux, d’autre semblent plus méfiants. On a remarqué que c’est souvent le cas avec des ethnies soit minoritaires, soit qui sont restées longtemps en marge. Ils ont souvent une histoire douloureuse alors je les comprend, on débarque comme ça, nous sommes les étrangers mystérieux et quelque part ils sont curieux mais inquiets. J’ai échangé des sourires plus longs avec certaines personnes voire quelques mots et j’ai osé demander de les prendre en photo. La plupart du temps ils ont accepté l’air fier, et ont beaucoup ri en voyant le résultat ! J’ai particulièrement été touchée par des personnes âgées qui m’ont eu l’air vraiment très très chaleureuse, je ne saurais même pas comment l’expliquer, ça se passe dans le regard, une lueur d’amour et d’envie de partage, même si c’est bref ces moments comptent vraiment pour moi.

Nous avons pu voir plusieurs papous portant des vestiges de leur parures traditionnelles, c’est vraiment magnifique ! Il y avait même un homme entièrement nu à l’exception de son cache sexe. A part ça dans l’ensemble on peut dire qu’ils sont « stylés »  certains ont des dégaines incroyables !

Par contre j’ai aussi pu ressentir un sentiment désagréable , celui du désœuvrement et de la douleur… En Indonésie habituellement même lorsqu’on est face à des personnes très pauvres elles sont toujours souriantes et ont un regard « léger », comme si tout allait toujours bien. Là j’ai pu remarquer des regards perdus et empreints d’inquiétude… J’ai vu aussi quelques vieux papous mendier ou chercher dans les poubelles… c’est dur… Ca m’a beaucoup fait penser à la ville d’Opuwo en Namibie où les Himbas se retrouvent pris entre deux mondes, celui de leurs ancêtres et celui de la modernité, ne sachant pas comment trouver leur place (enfin, c’est bien pire là-bas ils sont nombreux dans une misère terrible). Un exemple, ce vieil homme que j’ai photographié discrètement avec mon téléphone, il mendiait à la sortie d’un supermarché. Nous lui avons donné des biscuits… que faire.. ? J’aurais aimé lui parler et savoir pourquoi il restait là, en ville…

Après le marché nous sommes rentrés au centre ville et avons fait quelques courses. Il y a tout ce qu’il faut sur place. Le centre ville n’a rien d’intéressant, si ce n’est que tout autour on aperçoit les collines et que la vue est déjà superbe, la ville est un quadrillage de rues et de façon étonnante c’est plutôt relativement propre . Chose agréable nous n’y avons rencontré qu’un seul  touriste de tout le séjour! La basse saison c’est cool!

Un repas rapide dans un warung et puis retour à l’hôtel pour préparer nos sacs. Nous avons décidé de partir le lendemain pour quelques jours dans la vallée à la rencontre du peuple Dani. Prendre une excursion organisée avec guide et porteurs revient en gros à 80 -100€ / jour soit environ 300€ pour 4 jours . Impossible pour nous. On peut trouver des guides pour moitié moins cher une fois sur place mais il y a toujours le risque qu’il ne soient pas sérieux, il y a pas mal d’histoires de guides foireux… Enfin on aurait pu c’est question de feeling.

A force de recherches j’ai pu me rendre compte que l’on peut aussi bien faire de petits trek seuls en allant de village en village. Le seul inconvénient qu’on y voit c’est de ne pas avoir quelqu’un qui nous serve d’interprète. Mais bon c’est aussi l’occasion d’être vraiment immergés et « perdus » dans une autre monde comme on l’aime tant. C’est donc cette option que nous avons choisie, nous disant « on verra bien ! » c’est marrant comme en Indonésie on se sent dans notre élément et on a peur de rien ! 😉

Trek en terre Papu, chez les Dani

Hutte traditionnelle

Sur quatre jours nous avons dépensé 50€ en tout, sacrée différence ! Il suffit en fait de payer l’hébergement qu’on trouve pour environ 100 ou 120 000 par personne (7-8€) dans des huttes appelées Honai réservées aux visiteurs qu’on trouve dans beaucoup de villages (attention mieux vaut se renseigner quand même!) . Nous sommes partis de Kurima et allés jusqu’à Wamerek, pour une boucle d’environ 25km. On peut aller bien plus loin dans la vallée mais il faut plus de temps.

Nous avons été transportés dans un autre monde, hors du temps, et aussi hors de l’Indonésie car ainsi immergés en terre papous , plus rien ne ressemble à ce pays. On aurait davantage pu se croire en Afrique d’ailleurs. Ces gens vivent simplement, tranquillement, paisiblement. Certes, ils ont des briquets et certains même de petits panneaux solaires sur leur Honai, pour avoir une lampe le soir, mais ils continuent de vivre en accord avec leur culture et avec la nature, et ça c’est beau à voir dans le monde dans lequel nous vivons actuellement. En espérant qu’ils continuent à pouvoir le faire autant qu’ils le souhaitent…

Ce périple fut plutôt éprouvant, pas mal de marche, parfois difficile, des nuits peu reposantes sur le sol et peu de nourriture.

Si je dois comparer, je crois que c’était plus dur que nos excursions chez les Mentawai qui n’étaient déjà pas « confort » (voir pages dédiées pour ceux qui ne nous ont pas suivis).

J’avais lu qu’on pouvait acheter à manger dans tous les villages, essentiellement des patates douces aux habitants (ils n’ont pratiquement que ça à manger), mais qu’il était conseillé d’emmener quelques provisions pour agrémenter. C’est sûr que quand on voyage avec un guide, des porteurs et un cuisinier on a pas ce problème là ! Mais nous, seuls, au final nous avons eu du mal à trouver à manger ! Ca parait dingue quand on se trouve au milieu de champs de patates mais ce fut le cas ! Je ne sais pas pourquoi ça n’a pas été plus simple, peut-être ont ils trop l’habitude que les touristes viennent avec leur provisions puisque la plupart ont des porteurs ? Bon, on n’a pas tapé à toutes les portes non plus car on avait un peu à manger, mais je pensais vraiment que ce serait plus simple … Mystère… Avec le recul on aurait du directement s’adresser aux femmes dans les champs, puis, cuisiner nous même. Nous sommes donc partis avec 6 bols de soupe de nouilles instantanées, 4 boites de thon, 1sauce soja, du café et 1 paquet de biscuits (plus des cigarettes pour le relationnel!). Faites le calcul, pour 8 repas plus les petits dej ça fait très maigre (ça ferait 3 repas en fait!)! Nous avons souvent partagé en deux une soupe et une boite de thon ! Régime obligatoire quoi ! Dans un village nous avons quand même été invités à manger le soir, dans un autre on nous a donné un demi taro (légume racine) et on a pu acheter des fruits de la passion, sinon, rien d’autre.

La marche en plein soleil n’était pas de tout repos, surtout le jour où nous avons emprunté un chemin plus vraiment utilisé, pente abrupte, boue, sans savoir vraiment où nous allions, la galère ! Le plus dur aura été 4H, uniquement en montée, en moyenne à 45%, en plein cagnard et le vendre presque vide, chaud ! Ha oui j’oublie de dire que nous marchions avec respectivement 9 et 11kg sur le dos… Pourtant nous n’avions pas emporté grand chose, pas même une tenue de rechange, mais draps, couverture, ordi (qu’on a pas voulu laissé à l’hôtel) appareil photos et surtout eau font très vite le travail.

On venait de touuuut en bas, encore plus loin que les petits points blancs

Les nuits dans les huttes sur un fin matelas au sol au mieux ou carrément directement sur des planches au pire,  le tout entourés d’énormes araignées , car évidement pour une fois que notre moustiquaire nous aurait servie nous ne l’avions pas prise ! J’ai dormi habillée avec la capuche de ma polaire serrée au max haha ! Pas agréable mais plus prudent. Bref c’était l’aventure, vraiment. Heureusement qu’en cette saison il ne fait pas trop froid, au moins ça,  sinon nous nous serions gelés la nuit en prime. Et chance, il n’a plu que la nuit (et pas trop celle où le toit prenait l’eau ouff!).

Notre chambrette
Antony qui dort au premier plan et notre amie l’araignée en fond. Et ce n’était pas la plus grosse!

Nous avons croisés 3 touristes en trek au premier village le plus proche de Wamena (plus un venu juste pour la journée, coïncidence nous étions au même hôtel à Wamena, coucou Manuel!), puis, plus aucun visage pale à l’horizon. Ils avaient l’air effarés qu’on soient seuls, ils avaient toute une équipe avec eux, même un cuisinier. Pourtant à aucun moment on n’a regretté le choix de partir ainsi. C’est vrai qu’on a l’habitude des voyages hors du commun (et hors du confort!) alors on est peut-être pas des références, je conçois que cela ne conviendrait pas à beaucoup de monde …

Mais quand même, rien ne nous a paru nécessiter impérativement d’être accompagnés (je souligne tout de même qu’il faut se débrouiller un minium pour parler l’Indonésien)

Les locaux nous demandaient où était notre guide et puis semblaient amusés de voir que nous n’en avions pas, et je pense que cela a grandement facilité les contacts. En discutant avec ces touristes nous nous sommes rendu compte que hormis une rapide visite guidée de quelques huttes , ils ne passaient pas de temps mêlés à la population. Alors si c’était à refaire on referait la même chose, sans hésiter.

Les papous sont très accueillants, parfois timides ou l’air renfrogné voire hostile mais il suffit comme souvent de dire bonjour et tout de suite les visages s’illuminent. Ils ont quelque chose de doux et de rieur dans le regard que j’aime vraiment beaucoup.

Nous avons échangé un nombre incalculable de longues poignées de mains les yeux dans les yeux et eu des conversations parfois invraisemblables, où de vieux papous nous parlaient dans leur dialecte.

Nous avons rencontré des chefs de village en tenue traditionnelle (cache sexe fabriqué dans une coloquinte), des enfants qui nous réclamaient des « goula goula » (sucreries) ou qui avaient carrément peur de nous les étrangers, des femmes portant des kilos de légumes dans leur sac typique (porté sur la tête) et souvent un bébé cul nu sur les épaules . Nous nous sommes fait des amis militaires qui nous ont offert un repas de « ration » dans leur poste, nous avons passé des heures dans des huttes sans sortie de cheminée où pourtant on fait du feu (ça pique!), nous avons du revoir notre itinéraire au jour le jour en fonction des conseils sur l’état des sentiers.

*A noter qu’un village nous a été décrit plusieurs fois comme dangereux. Il s’agit de Tangma, pourtant les guides papier le cite comme étape! Des touristes se seraient fait voler toutes leurs affaires pendant la nuit, et un militaire nous a montré des photos de papous armés de mitraillettes et de personnes éventrées. Les indépendantistes seraient violents dans cette ville, et même si ils ne s’en prennent à priori jamais aux touristes, mieux vaut éviter. Nous avons quand même du traverser ce village, mais c’était tranquille nous n’avons rien remarqué de particulier… (en prévention « au cas où » Antony avait mis passeports et argent dans son caleçon! Haha) .

Enfin voilà, nous avons voyagé dans un autre monde, et malgré la fatigue l’énergie était bien là. C’est tellement beau!

Nous avons tellement perdu la notion du temps que nous nous sommes mélangé dans les dates et sommes rentrés un jour plus tôt  que prévu! Où alors est ce inconsciemment le fait que nous avions mangé nos dernières provisions qui nous a ramené en ville ? Ou bien la dernière nuit difficile ? Nous l’ avons passée dans un village où rien n’était prévu pour nous accueillir . Le pasteur nous a hébergés dans une maison à priori abandonnée qui ressemblait à un squat et il voulait après coup nous faire payer 500 000 roupies (35€) ! Au matin, la discussion fut animée (en Indonésien, ça donne!) et nous sommes finalement partis laissant un billet de 100 000 sur le sol, il refusait de le prendre car ce n’était pas assez! Ouff il n’a pas lancé une bande de papous à nos trousses! On est conciliants mais là c’était trop exagéré …

Livré tel quel! Sympa hein? Et encore vous ne sentez pas l’odeur de moisi et de poussière et n’entendez pas les souris gratter dans le plafond! Le pire endroit de tous nos voyages…

Mais sinon je vous rassure, tout s’est très bien passé, vraiment,  nous avons vécu de beaux moments et  les Dani sont adorables 🙂

Les paysages quant à eux étaient somptueux, des montagnes vertes aux flancs sculptés par les cultures où s’accrochent les nuages, la vallée avec la rivière qui serpente, des fleurs un peu partout…. Les villages sont très très mignons, très « arrangés », on croirait presque des décors de cinéma, tout est joli, propre, avec des murets en pierres pour délimiter l’espace de chaque famille, des allées de buissons et de fleurs, et puis ces huttes sont vraiment pittoresques…

Le seul bémol pour moi aura été les photos. On m’avait avertie que la plupart des papous allaient me demander de l’argent en échange, chose que je comprends car ils doivent souvent être pris pour des bêtes de foire. J’ai donc fait très attention, je n’ai pas photographié les gens juste croisés, je n’ai osé sortir mon appareil (ou téléphone pour que ce soit plus informel) qu’en présence de personnes avec qui nous passions du temps et à qui accessoirement nous offrions des cigarettes. Ce fut la bonne tactique car on n’a jamais essayé de monnayer la chose. Par contre j’ai peu de photos, et peu de bonnes car souvent faites dans de mauvaises conditions et à la va-vite… J’aurais pu faire différemment et penser à ça avant tout, mais je n’aime pas importuner les gens, pour moi une photo surtout un portrait doit avoir une histoire et là nous ne sommes pas restés assez longtemps au même endroit pour que cela devienne naturel dans la relation.

A ce sujet n’espérez pas voir des clichés de papous en tenues de guerrier, ça ne se porte plus qu’en de très très rares occasions ou pour des démonstrations organisées et payées pour les touristes.

Sur mes images les gens sont tels quels, dans leur quotidien.

Voilà donc quelques photos qui vont m’aider à vous raconter un peu plus ce périple. (Je n’ai pas le temps d’écrire tout dans les détails au jour le jour et puis je dois réfléchir à peut-être en faire un chapitre de mon livre… Pour des détails techniques contactez moi par email)

Quelques clichés pris dans les « bemo », rien de mieux que les transports locaux pour faire des rencontres!

Paysages typiques

Démonstration d’allumage de feu comme à Kho Lanta (mais en beaucoup plus rapide! 1mn chrono!) par Yesikel, chef de village

Quelques moments avec les locaux

Yesikel et Taufik

On fait bouillir l’eau pour le café

Ben oui quoi? Je prends ma douche avec un papou!

Silas et sa famille qui nous a gentiment invité à manger chez lui

Nos conditions de vie (oui c’est un repas pour deux personnes!)

Militaires au poste de Kurima. On ne nous a rien demandé mais on s’y est arrêtés pour montrer notre  permis le « Surat Jalan ». Au village suivant nous avons retrouvé un des militaire, Taufik et passé un bon moment avec lui et le chef du village. Honorant l’hospitalité des Indonésiens il nous a proposé (ou imposé?) de venir manger au poste . Nous lui avons promis qu’au retour nous nous y arrêterions. Chose promise chose due, nous y avons dégusté avec appétit une de leur « ration ». Je ne sais pas si c’est parce qu’on été affamés, mais vraiment c’était délicieux ! Cet arrêt nous aura permis en prime de voir que les militaires souvent décrits comme un peu barbares envers les papous, ne le sont pas forcément. Certes en période d’affrontement ça doit être violent, mais là, on voyait vraiment que les relations étaient très bonnes et même chaleureuses entre eux.

Retour à la ville, autour de Wamena

Du coup, au lieu d’une seule journée à Wamena (prévue pour faire la lessive et travailler) nous en avions deux.

La première nous avons décidé d’aller visiter des villages dans le nord de la vallée. Nous devions les zapper initialement car ce côté est moins beau en paysages et surtout beaucoup plus touristique (facile d’accès à la journée), la plupart des gens y vont pour voir les momies (oui, plusieurs grands chefs ont été conservés ainsi!) ou des démonstration de danses.

Nous voilà partis au marché où se trouve le terminal de bemo (minibus locaux). Sauf que… c’est dimanche ! Retour à la case départ, le dimanche tout est fermé ! Pas de marché, pas de bemo, pas de magasin, et… pas warung (restau local)  ! Et oui ! On recommence le régime! Décidément !

Sur ce, nous avons hélé deux ojek (moto taxi, heureusement il y en avait quelques uns) et sommes partis dans une autre direction, plus proche, pour faire une balade à pieds. Direction Wesaput à quelques kilomètre de Wamena, d’où nous avons marché environ 3km jusqu’à Pugima. Bon, c’est joli, mais rien d’exceptionnel, vraiment…. On a pas traîné et on est rentrés à Wamena (à 3 sur un ojek car là, difficile d’en trouver deux!).

Le matin on avait vu que quelque chose se préparait du côté de l’Église, une cérémonie à priori, nous y sommes donc retournés pour voir de quoi il s’agissait et aussi je l’avoue dans l’espoir d’y trouver… à manger !! Bingo, les locaux préparent un repas traditionnel, tout le monde a mis ses plus beaux habits, c’est fête ! Des trous sont creusés dans le sol, remplis de patates douces et de taro, puis couvert de feuilles et de pierres chaude pour cuire le tout à l’étouffé. Nous arrivons au moment ou ils ouvrent le tout. Au début on n’ose pas trop s’approcher, puis les sourires nous y encouragent. Idem pour les photos, je ne veut pas paraître sans gêne, et puis des femmes me sourient, posent, rient , et me voilà dans mon élément ! On nous tendra une patate et un demi taro ! Yes ! Nous restons un bon moment à regarder tout ça, et puis comme cela n’a pas trop l’air d’avancer, qu’il y a une sorte de « conférence » ou de « célébration » en cours et qui n’en fini pas, mais que tout le monde reste assis par terre sans avoir l’air de se diriger vers la nourriture, nous finissons par partir. Il fait une chaleur épouvantable, il n’y a pas un coin d’ombre (d’ailleurs on a cramé) et la dizaine de kilomètres parcourus le matin nous a tués !

Heureusement nous sommes repartis avec notre patate à se partager , haha, quand je vous dit que c’est régime à Wamena !

Phalange amputée, dans la tradition suite au décès d’un proche…

Le jour suivant nous sommes partis tôt vers 7H30 pour le marché de Jibama en quête d’un bemo pour Wosilimo où nous souhaitions faire une randonnée jusqu’à un lac. Lorsque nous arrivons nous avons du mal à en trouver un. On nous dit qu’il n’y en a pas, puis on nous aide à chercher, on ne trouve pas, et en plus on est un peu mal réveillé, pfff ça nous gave. Nous tentons de changer de destination, Jiwika le village où est gardé une des momies (ça nous tentait pas forcément mais bon…) Finalement un gars nous appelle et nous fait signe de monter dans une voiture où quelques papous sont déjà installés et nous dit qu’il nous mène à Wosilimo pour 20 000/personne. Bon, ok. On s’entasse et c’est parti. 40mn plus tard après avoir traversé de jolis paysages et villages il nous dépose et nous dit qu’on y est. Mon gps, je ne sais pas pourquoi, ne voit pas le village et j’ai l’impression qu’on est pas au bon endroit du tout.. Le ciel est menaçant, du coup on décide de simplement balader au bord de la route, tant pis pour la randonnée de toute façon on est un peu mous ce jours là. Nous croisons plusieurs papous tout nus, ils nous serrent la main chaleureusement et certains nous demandent une photo. Au début j’ignore, flairant qu’ils vont ensuite demander de l’argent, puis je joue le jeux, pour voir. Et oui ! Le papou se frotte l’index contre  le pouce, il veut être payé ! On voulait donner 10 000 mais on n’a qu’un billet de 20 000, chance à lui. Et bien non ! Il n’est pas content il veut plus ! On lui fait signe que c’est assez et on s’en va. Plus loin un autre nous demande une cigarette. Je lui dis « une cigarette une photo ». Il la prend, je fais un cliché rapidement et puis il fait signe lui aussi qu’il veut être payé ! Je lui dit que non, une cigarette c’est suffisant, sans rancune il nous serre la main avec le sourire et s’en va. Enfin bref, voilà, comme prévu, de ce côté là de la vallée c’est business business…

Après avoir un peu marché, nous revenons sur nos pas, histoire de trouver un bemo pour rentrer sans savoir vraiment si il y en aura un, ni quand, il faut dire que le coin est pommé. Nous attendons sous un abri, avec quelques femmes sympathiques autour. Là nous sommes au première loge d’un accident de scooter…et de cochon ! Ouch ! Heureusement pas de blessé côté humain ni côté animal. 45Mn plus tard un bemo s’arrête et nous pouvons à nouveau nous compacter et rentrer en ville où nous faisons le plein de fruits au marché, puis direction l’hôtel, pour passer l’aprem à nous reposer, bosser un peu et faire nos sacs.

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Le lendemain décollage direction Raja Ampat, changement de décor, là nous aurons du bleu turquoise et des fonds sous-marins décrits comme les plus riches du monde ! Nous avons hâte de nous prélasser au soleil et de faire trempette même si on sait que le confort sera tout de même basique. Autre changement, nous serons 4 pour les 10 jours à venir, mes parents nous rejoignent ! Enfin s’ils arrivent car ils ont eu un vol annulé depuis Jakarta vers la Papouaise, les pauvres, chaque fois qu’ils partent avec nous ils galèrent hahaha Espérons que de notre côté les avions soient bien là !

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