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Sumatra: Tangkahan

Tangkahan, Sumatra

Le 31/08 à 9h du matin heure locale (4H en France) à Tangkahan

Ca y est nous voilà à Sumatra ! Après près de 30h de voyage nous sommes immergés dans l’ambiance de jungle de Tangkahan, notre première étape.
Pour arriver ici il faut le mériter ! Après le voyage en avion (MRS-Paris-KualaLumpur-Medan, soit presque 24h et sans réussir à dormir plus de 30mn !) nous avons dû trouver un chauffeur pour relier Medan à Tangkahan. Le propriétaire de la guesthouse nous avait proposé de venir nous chercher pour 700 000RP soit environ 50 €, mais nous trouvions ça trop cher et avions décidé de voir sur place.

En effet à peine avions nous récupéré nos bagages que nous avons été accostés par un homme disant appartenir à une agence de transport. Nous lui demandons son prix : 800 000 ; Je montre clairement que c’est beaucoup trop, et j’ajoute que nous ne pouvons nous permettre de mettre plus de 500 000, sinon nous prendrons le bus (en réalité nous aurions dû courir à l’autre bout de la ville pour l’avoir, et le trajet est beaucoup plus long). Il baisse à 600 000. Déjà mieux, mais je joue les hésitantes, lui demande si sa voiture est en bon état et sûre, et lui dis que nous devons d’abord manger et réfléchir. Après un rapide repas, nous faisons en sorte de croiser son chemin « par hasard » et j’arrive à descendre le prix à 550 000 (environ 38€, nous avons gagné 12€ et ici c’est beaucoup !) avec la promesse qu’il nous mène acheter en premier une carte Sim pour notre téléphone (car nous devons absolument avoir internet en 3G).

Nous voilà partis pour un trajet fatiguant ! 4H30 de route des plus désagréables : première partie sur une « vraie » route mais avec beaucoup de trafic, des bouchons, et donc un chauffeur qui fait « des dépassements de la mort » (j’exagère à peine ! ici doubler avec une voiture qui arrive à fond en sens inverse est normal, et tout ça au téléphone !) ; puis la seconde partie sur une « route » défoncée au milieu des plantations de palmiers à huile, qui ressemble par endroit plus au lit d’une rivière qu’à une route ! C’est le rodéo et ça dure 1h30, à chaque virage nous espérons que ce soit la fin … mais non ! Interminable !

Enfin sur place vers 15h30 nous découvrons Tangkahan : un petit « village » perdu dans la jungle, dont les habitants ont décidé de sauver leur forêt et leurs éléphants en s’associant avec eux pour effectuer des patrouilles anti-braconnage, et anti-déforestation. Notre guesthouse, le Greenlodge (du moins celle que nous avions décidé de choisir en lisant les blogs sur le net), est la plus isolée. Complétement à l’écart des quelques maisons et du « visitor center » ; C’est à la lisière de la jungle que nous allons « habiter ». Notre maisonnette surplombe la rivière et c’est vraiment magnifique ! Un calme absolu, avec juste le bruit des animaux et insectes qui peuplent la forêt : des oiseaux et des grillons qui chantent, des écureuils qui crient et des singes qui se chamaillent dans les arbres juste devant la terrasse, et les fameux éléphants qui barrissent lorsqu’on les mène prendre leur bain ! Ajoutez à ça le bruit de la rivière… vraiment fantastique ! Mille insectes bizarres et papillons multicolores, ici c’est le paradis perdu ! c’est dingue d’être là…

Le bungalow est idéalement situé avec une terrasse qui offre une vue superbe pour se reposer. L’intérieur est sommaire mais suffisant : un sol et des murs en bois, un lit avec moustiquaire, une salle de bain avec un « vrai » wc (mais pas de chasse et pas de papier : ici en Indonésie il faut remplir un pot d’eau et le jeter dans les toilettes ainsi que se laver le postérieur !) et une douche qu’on doit prendre à même le sol ! Même pas un lavabo, il faut se brosser les dents dans les wc, c’est assez comique ! Enfin notons que pouvoir être aux toilettes et se doucher en même temps est un luxe rare . Electricité uniquement de 18 à 22H ; Nous avons également été accueillis dans la chambre par deux colocataires : des crapauds ! La chasse pour les faire sortir a été épique ! A part ça RAS l’endroit semble sûr haha !

planche tangkahan01
Morts de fatigue nous prenons notre diner à 19h au restaurant de la guesthouse (un plat de nouilles sautées délicieux pour 1€) , bavardons 10mn avec Herman, un des jeunes gars d’ici qui nous explique ce qu’il y a à faire, et puis direction : le dodo !!! Nous nous écroulons à 20h et nous réveillons à 8h30 du matin, encore fatigués ! La nuit fut plutôt bonne vu notre fatigue ! Il nous semblait avoir entendu beaucoup de pluie et ça faisait un bruit fou (dans mon rêve c’était un train !), mais en fait c’était juste le bruit de la rivière dont le débit avait augmenté! Nous avons découvert deux cafards énormes à l’intérieur de la moustiquaire en allant aux toilettes… beurk …. Mais à part ça, une très bonne nuit réparatrice !
Là il faut que je tire Antony du lit qui a vraiment du mal à se lever et que nous allions manger les pancakes qui nous attendent !!

Lorsqu’on vient à Tangkahan c’est pour être au calme dans la jungle et voir les fameux éléphants. En effet le lieu est connu comme « the hidden paradise » et c’est entre 1980 et 1990 que la population s’est organisée pour préserver les environs.
C’est à dos d’éléphants que les habitants de ce petit village ont commencé à effectuer des patrouilles dans la jungle pour stopper l’exploitation illégale de la forêt et le braconnage.
En 2001 le « Tangkahan Tourist Institute » a vu le jour et a fixé des règles de conservation de la nature. La zone a vu apparaitre quelques infrastructures « d’écotourisme » et fut reconnue comme « zone écotouristique ». Aujourd’hui le flux de touristes permet aux habitants de diversifier leurs revenus et leurs activités. Un groupe d’éléphants a été rassemblé au village ; ils y ont été dressés afin de pouvoir travailler main dans la main avec l’homme. Les villageois et les éléphants effectuent toujours des patrouilles anti-braconnage, et nous, touristes pouvons les laver ou faire des promenades sur leur dos ! Ainsi en faisant une excursion nous participons au développement de la communauté car l’argent ainsi récolté sert pour les programmes sociaux de protection de la nature.

Alors ce trek à dos d’éléphant avec baignade ça donne quoi ? He bien c’est pas mal du tout ! Nous avions un peu hésité à faire le trek pour se contenter du bain car le coût est élevé par rapport à tout ce qu’on peut faire ici et monter sur un éléphant soulève des questions étiques. Il faut compter 650 000RP par personne, soit environ 45€ et les prix sont fixes (pas de négociation). Finalement on s’est dit qu’on ne verrait peut-être plus jamais d’éléphant et Herman nous a dit qu’ils ont l’habitude, pour eux porter 2 personnes c’est hyper leger,. En plus c’est pour la bonne cause, l’argent va à leur sauvegarde donc on l’a fait ! Il est clair que c’est une activité « pour touristes », mais c’est tout de même bien fait et les jeunes qui accompagnent sont vraiment sympas et essayent de nous faire plaisir. Nous étions avec d’autres personnes, et étions 6 au total ce qui reste raisonnable. Ici les 7 éléphants (+un bébé) sont chouchoutés et ont l’habitude d’obéir à leur Mahout (leur propriétaire ou dresseur) avec qui ils ont une relation particulière. Nous avons fait notre trek sur Yoni une femelle de 28 ans, avec son propriétaire Jony qui « conduisait ». Le trek commence par une traversée de la rivière, puis de la forêt, c’est assez impressionnant et ça permet de voir le paysage d’un autre point de vue. Dans une clairière nous avons pu chacun notre tour conduire l’éléphant, c’est marrant ! Le nôtre n’arrêtait pas de vouloir aller manger et chaque fois que Jony regardait ailleurs Yoni essayait de partir un peu plus loin. Puis au retour c’est le moment du bain. Les Mahouts baignent leurs éléphants puis c’est à notre tour de les frotter avec une brosse. Ensuite c’est eux qui nous donnent une douche ! Se faire asperger par la trompe d’un éléphant ça décape ! Et pour finir distribution de fruits ! Nous avons été harcelés par Amélia la jeune éléphante de 1 an et demi ! Trop mignonne ! Elle nous suivait partout et essayait de fouiller dans notre sac ! Ce fut une expérience vraiment sympa ! Pouvoir approcher ces éléphants, les observer de près, et être à leur contact est unique. Il y a encore des éléphants sauvages dans la forêt, mais très peu, la faute à la déforestation pour l’exploitation de l’huile de palme…

*c’était notre premier contact avec des éléphants, nous étions totalement novice en matière de ce type d’activités. Aujourd’hui je me questionne sur le bienfondé de telles activités…

planche tangkahan02
A part ça à Tangkahan on peut se baigner dans la rivière, sous une cascade ou dans une source d’eau chaude ; L’endroit est idéal pour se reposer mais on peut aussi faire des trek en forêt (de 2H à 2 jours). Pour trouver la cascade et la source il faut aller au « visitor center », prendre l’escalier qui descend derrière, puis traverser la rivière sur le « radeau » (vraiment marrant comme technique) et marcher en direction de l’autre bras de rivière après le « Méga Inn ». Le « Maga Inn » est une des autres guesthouses de Tangkahan. Elle avait l’air pas mal également mais nous avons opté pour le « Greenlodge » qui est plus isolé, offre une vue superbe et se trouve devant l’enclos des éléphants. « Greenlodge » est à 1 km environ du « Visitor Center ». Nous n’avons pas regretté notre choix, car c’est vraiment en endroit super, le personnel est adorable (Herman, Haris et les autres sont toujours là pour savoir si nous avons besoin d’aide ou pour jouer un morceau de guitare) et on y mange très très bien. Pour avoir un des quatre bungalows avec vue sur la rivière il faut en fait prendre les plus chers (180000RP soit 13€ avec petit dej) et ça n’a rien à voir avec les autres qui ont la vue sur le jardin. En tout il y a une douzaine de bungalow, et nous avons la chance d’être les seuls clients en ce moment ! Notre terrasse est un havre de paix… Lorsque nous sommes arrivés et que j’ai vu ce plancher suspendu au-dessus de l’eau verte avec tous ces arbres devant j’ai été émerveillée ! En parlant de l’eau verte ; Malheureusement on aura eu l’occasion de l’apprécier uniquement l’après-midi où nous sommes arrivés car à cause de pluies en amont elle est ensuite devenue marron… malheureusement je n’ai pris que très peu de photos. Mais l’eau boueuse donne une autre ambiance on peut dire ! Ca fait plus Indiana Jones ! 🙂

Dimanche 01/09 17H

Notre première journée a donc été consacrée aux éléphants ; La seconde nous avons décidé d’aller jusqu’à la cascade et les sources chaudes. Un temps pluvieux a quelque peu modifié nos plans mais ce fut une journée vraiment top !

Nous sommes partis vers 11h, fait à pied le kilomètre qui nous sépare du « visitor center », traversé sur le « radeau », puis il a commencé à pleuvoir ; Nous avons fait une pause au « Méga Inn » où nous avons mangé un repas délicieux pour 100 000RP soit 7,5€ à deux
avec deux thés glacés, une bouteille d’eau, deux plats de poulet et riz sauté, et 2 assiettes de bananes frites (3 bananes chacun s’il vous plait !). Comme il pleuvait et que nous avions pris l’ordi j’en ai profité pour trier mes photos (au rythme où ça va il faut vraiment que je le fasse au jour le jour !!). Après ce bon repas il fallait se décider : ou rentrer à la guesthouse ou traverser une autre rivière, à pied cette fois, pour rejoindre la cascade. La pluie s’était calmée mais c’était vraiment gris. De toutes façons dans les deux cas on allait sûrement se mouiller, donc nous sommes partis traverser la rivière, rassurés de voir qu’il y avait pas mal de locaux qui partait dans ce sens. Il s’avère que nous sommes dimanche et que tous les gens du coin vienne faire un pic-nic en famille et se baigner. A peine dans la rivière à mi- mollets, deux hommes m’ont demandé de les prendre en photo ; Et ça a été comme ça tout le long de la balade ! Dès que je croisais quelqu’un je faisais un grand sourire et un « hello », et les visages en face se transformaient ! Tout le monde voulait nous parler, nous prendre en photos ou qu’on les prenne en photos ! Nous avons vécu des moments vraiment authentiques, en contact avec la population. J’ai même parlé avec une mariée en robe blanche en train de se faire coiffer dans une petite cabane ( !!!), et elle m’a demandé mon facebook ! En pleine jungle la situation est comique ! Une famille voulait nous offrir à manger (j’ai juste gouté par politesse car nous n’avions vraiment pas faim !), tout le monde voulait connaître notre nom et d’où nous venions, bref une belle expérience ! A part ça nous nous sommes pris une bonne averse ; On craignait surtout pour le matériel dans le sac à dos couvert par une housse étanche mais qui ne fermait pas bien (la prochaine fois il faut penser à prendre les ponchos imperméables !!). Heureusement ça n’a pas duré longtemps et nous avons pu en fin de compte avoir la chance d’être au milieu de ce paysage brumeux vraiment surnaturel sûrement beaucoup plus beau avec ce temps là ! Trempés jusqu’aux os, mais dans un autre monde au milieu de toutes ces personnes épatées de nous voir comme ça, seuls et en train de nous mouiller pour découvrir leur lieu de vie et faire comme eux! Il est vrai que nous étions les seuls touristes…(Et alors quand j’ai dit « je m’appelle Marion » en Indonésien c’etait la folie !) Ici à Sumatra, un pays en grande partie musulman (même si pour l’instant ça n’est vraiment pas frappant), tout le monde se baigne habillé, donc de toutes façons nous avions prévus d’être mouillés !

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De retour dans notre chambre où nous nous sentons finalement vraiment chez nous, une bonne douche, petite lessive (le tout dans notre salle de bain à tout faire) et voilà le temps d’écrire ces quelques lignes et surtout de savourer cette dernière soirée avant de prendre la route demain matin pour notre prochaine étape : Bukit-Lawang.

Le 02/09/13 à 15h

Ce matin avant d partir nous avons fait une rencontre déplaisante en sortant de notre chambre : une mygale d’au moins 12cm de diametre !! Enfin je ne sais pas si ça s’appelle comme ça mais en tous cas ça y ressemble !! J’avais lu qu’en Indonésie il n’y en avait pas…mais c’est faux !! Apparemment c’est quand même rare car les gars de la guesthouse étaient surpris d’en voir une si grosse. _DSC0373

Après ça, nous avons fait nos bagages, encore un peu discuté avec Herman qui   m’a encore permis d’apprendre des choses intéressantes. Il a confirmé l’idée que j’avais que les Indonésiens sont un peuple tolérant et intelligent. Comme il m’a dit « everybody is one and one is everybody » ici tout le monde se respecte quelle que soit la religion ou l’ethnie.

A méditer n’est ce pas… C’est le coeur un peu serré je l’avoue que nous avons quitté cette première étape et nos nouveaux amis si sympathiques.

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