logo

Excursion en Terre Inconnue: Chez les Mentawaï

« Excursion en Terre Inconnue » Chez les Mentawaï

 

*

*LE CONTACT pour organiser votre séjour : Sarhul, guide Mentawaï est plus qu’un guide pour nous c’est un ami. 

Si vous souhaitez économiser  et vous débrouiller pour organiser votre excursion, vous pouvez aller sur Siberut par vous même en bateau depuis le port de Padang puis retrouver le guide là-bas, mais il n’est pas simple de s’y retrouver face à toutes les sollicitations!

L’idéal est d’appeler (ou d’envoyer un sms) à Sarhul en amont  pour voir s’il est dispo:  (+62)813 7226 5185 (faite le bien en avance,  il ne capte que quand il est au village, dans la jungle c’est plus dur!) vous pouvez le trouver sur FB messenger également « Ere Sakaliou »

Mars 2019, je publie le livre de récits de voyage, photographies et conseils pratique « Et si c’était possible … « . Un chapitre a lieu chez les Mentawaï pour une nuit de magie !

*

**Petite réflexion après 3 séjours chez eux (oui nous y sommes retournés!!):

En tant que touristes visiteurs, je pense que nous jouons un petit rôle dans la vie de ces « derniers » Mentawai. Tout d’abord nous apportons un peu d’argent à ces familles qui résistent  (mais qui ont malgré tout besoin d’acheter certaines choses). Mais surtout je pense que l’intérêt que nous leur témoignons les met en valeur et leur permet de garder à l’esprit que leur culture est précieuse et intéresse le monde.

Si vous aussi vous rêvez d’aller faire connaissance avec ce peuple fascinant gardez tout de même à l’esprit que ce n’est pas une sinécure; Le chemin peut être long pour arriver dans une famille, c’est très fatiguant, cela peut-être dangereux, le moindre confort est totalement inexistant, c’est sale et vous perdrez tous vos repères. Il faut accepter de s’intégrer totalement, d’avoir un regard neuf, d’oublier tout ce que l’on sait et ce que l’on croit et adopter leur vision des choses. Venir en simple visiteur et penser que ce sont des « vacances sensations fortes marrantes » est utopique, voire dangereux et surtout extrêmement dégradant pour eux. Dangereux pour vous car vous pourriez être déçus voire choqués par certaines choses, mais aussi pour eux car ce ne sont pas des bêtes de foire qu’on vient observer et à qui on fait l’aumône en distribuant argent et « savoir » venu du monde « civilisé ». Il faut par ailleurs avoir du temps à partager avec eux car c’est un peuple qui nécessite qu’on l’apprivoise et qu’on le comprenne, ce qui même avec la meilleure des volonté peut demander du temps, beaucoup de temps…

Si j’ajoute cette parenthèse c’est car je sais que les voyageurs sont nombreux à vouloir tenter l’aventure, mais pas tout le temps avec le bon état d’esprit et dans de bonnes conditions. Par exemple venir à plus de 4 personnes est un grosse erreur à mon sens : comment s’intégrer et  être immergés ainsi?  Également il faut prêtez une grande attention au choix du guide car certains ne pensent qu’ à l’argent qu’ils vont gagner au détriment du respect du peuple (et du votre!)…  Je vous recommande Sarhul, notre ami et guide, que vous allez découvrir ci-après.

Un séjour chez les Mentawai  peut-être une merveilleuse expérience qui vous marquera à vie de façon positive, mais cela peut-être également très facilement un désastre si c’est mal préparé ou fait avec des attentes « décalées » par rapport à la réalité.

 Carnet de route

Nous sommes le 25/09/13 et cela fait déjà 5 jours que nous sommes revenus de l’excursion. Depuis, je me dis qu’il faut que j’écrive, mais le temps passe vite et j’avoue que j’ai un peu la flemme  car la tâche va être considérable ! Par où commencer ? (Par le début oui !) Il y a tellement à raconter ! Et les mots ne seront sûrement pas suffisants…. C’est tout récent, mais les souvenirs sont lointains, comme s’il s’agissait d’un rêve, c’est étrange….

Je vais tout de même essayer de vous faire partager ces instants hors du commun que nous avons vécus.

Tout d’abord, d’où m’est venue cette idée saugrenue de partir faire ce drôle de voyage ?

He bien j’avais vu l’émission « rendez-vous en terre inconnue » chez les Hommes fleurs avec Patrick Timsit. A l’époque ça ne m’avait pas traversé l’esprit qu’il soit possible de faire comme lui. D’ailleurs chaque fois que je voyais un épisode de cette émission je les enviais et regrettais que nous, simple touriste anonyme, ne puissions pas voir la même chance qu’eux.

Lorsque je suis tombée par hasard sur internet  sur un récit qui parlait de la possibilité d’aller chez les Mentawais, j’ai su que nous irions !

 Le départ s’est fait le 16/09 depuis le village de Sungai Pinang où nous étions. En effet nous aurions pu aller seuls jusqu’à l’île de Siberut et ensuite sur place trouver un guide mais  j’avais peur que cela ne soit compliqué donc nous avons laissé à Ricky le soin de tout organiser. Certes c’est plus cher… mais plus sûr. En parlant du prix, c’est une grosse part de notre budget : 275€/pers pour 3 nuits dans la famille (voiture, bateau, pirogue, porteurs pour la nourriture et l’eau, les deux guides, repas, argent pour la famille qui nous reçoit ainsi que l’autorisation d’aller dans la jungle de Siberut  qu’il est obligatoire d’acheter) et encore nous avons obtenu un tarif spécial car nous avons des projets avec Anne, sinon c’est encore plus cher… Attendez vous donc à cassez votre tirelire si vous souhaitez partir! Pour du  moins cher vous pouvez passer en direct par un guide et sachez que normalement ils ont tous des tarifs proches car tout est réglementé! (Nous avons appris ceci avec surprise auprès de notre guide lors de notre 3eme séjour sur Siberut et cela a pas mal changé notre vision des choses…)

Nous partons à 10h avec notre cher Maddee. Nous voilà à faire 2h de route rodéo dans un 4×4 sans dossier pour la banquette arrière et dans une chaleur épouvantable. Arrivés à Padang, nous sommes déjà morts ! Ensuite Maddee nous mène au marché pour acheter quelques cadeaux (des perles) et nous avons découvert une boisson délicieuse : de la canne à sucre pressée avec des glaçons ; J’en aurais bu des litres sous cette chaleur ! Ensuite nous mangeons, puis Maddee a voulu aller chez le coiffeur ! Ok, ça va être marrant ! En effet c’est rigolo la façon qu’ils ont de couper les cheveux et de faire toutes sortes de gestes. Antony en a profité pour se faire raser la barbe à l’ancienne (barbe pour 80 centimes, supplément barbe épaisse inclus! coiffeur 1€) histoire de ne pas revenir comme un bucheron, parce que c’était déjà un peu long.

planche-padangweb

Après ça nous allons au ferry. Nous découvrons un bateau (je viens de demander à Antony comment je peux appeler ce bateau et il me répond « heu… une poubelle naviguante ?), un peu comme un mini cargo en bois d’environ 25 mètres de long. On se dit que c’est pas mal, en plus Maddee nous a dit que nous avons une cabine ; Génial on va pouvoir dormir ! La traversée dure 10H pour arriver à l’île de Siberut.

Nous attendons 1h en plein soleil sur le mini pont arrière du bateau, qu’il parte vers 16H ; Nous nous sentons déjà comme des serpillères ! Dans 24h on sera arrivés dans la famille, Yes !

Nous sommes assis sur des bancs, c’est sympa sauf que ça pu l’essence… bon on fait avec…on discute avec des gens, c’est cool. Ensuite on mange les pic-nique que Madde a prévus, et puis on se dit « tient, on va aller se coucher tôt car le bateau arrive vers 3h du mat, au moins on sera reposés ! » Nous allons dans la cabine…. La « « « cabine » » »…. une boite de conserve en vieux bois tout pourri, avec 3 couchettes d’1 mètre 50 de long, recouvertes d’un tissu déchiré ou 10 000 personnes ont déjà dû s’allonger…. RRhmm, bon on a sommeil ok ! On se couche ! On avait déjà repéré de gros cafards (genre 4cm) et ça nous arrangeait pas trop… mais… quand nous avons vu que notre demeure était visitée par des rats, alors là ! Ca ne nous a pas plu du tout !!! Bon, la bestiole est partie dans le plafond dès qu’elle nous a vus, alors j’ai bien essayé de garder les yeux fermés pour ne pas risquer de voir autre chose (je visualisais la mer… turquoise, un bon matelas…) mais en plus on étouffait de chaleur, donc on est ressortis. Nous avons passé la nuit sur un morceau de banc qui fait mal aux fesses (il y a beaucoup de monde et peu de bancs), sous les vapeurs d’essence à lutter contre le sommeil…… génial quoi !!!!  J’ai essayé de retourner dans la cabine à un moment tellement j’avais envie de dormir mais en ouvrant la porte j’ai vu un rat qui sortait de ma couchette !!!! Et d’ailleurs, nous avons eu un beau trou dans notre sac à dos ! Une bestiole a voulu nous voler le paquet de biscuit à l’intérieur et a grignoté le sac ! Je vous passe la description des « « « toilettes » » » : un vrai film d’horreur ! Carrément de quoi être pris d’une crise de panique!

On a appris plus tard qu’en fait c’est le seul bateau qui est comme ça et que si on été partis un autre jour on l’aurait évité !! haa ben on aurait pu nous le dire avant ça !!!!!

 Arrivé à bon port vers 2h30 du mat, Maddee nous met à l’arrière de deux scooters, châlés par deux gars qui nous mènent dans une maison. On ne sait pas trop où on est… Une grande maison en bois clair, sans meuble ; Du plancher partout, au sol, au mur, au plafond. Deux personnes nous accueillent et nous proposent un thé dans un anglais approximatif. C’est calme… il y a une ambiance étrange mais apaisante. Nous ne savons pas vraiment ce qui va suivre et attendons bien sagement en sirotant notre thé et en tentant de garder les yeux bien ouverts ! Maddee arrive ensuite, et il nous dit qu’on a le temps et qu’on peut aller s’allonger quelques heures. GENIAL !! A même le planché, une moustiquaire ou dessus de nos têtes nous nous endormons comme des bébés, il est 4H. Debout 7H, petit déj de bananes frittes gentiment préparées par nos hôtes qui sont en fait la famille du guide Mentawai que nous rejoignons. En effet ce sont des Mentawai qui ont quitté la forêt et vivent dans un village, et Sarhul (Saroul Mapoul comme nous l’a annoncé Maddee haha), notre guide, nous est indispensable car il parle leur langue.

Il a 32 ans, est super sympa, il parle bien l’anglais, et est calé sur tout ce qui concerne son peuple.

La matinée se passe à attendre et à observer les va-et-vient dans la maison car Maddee est parti demander les autorisations nécessaires, puis faire les courses de nourriture à emporter. L’heure tourne et je m’inquiète car je n’ai pas envie de devoir marcher dans la jungle en pleine nuit si nous partons trop tard ; Finalement départ 11h, à bord d’une pirogue en bois. A peine assis, la pluie commence à tomber ! Super ! C’est un peu là que l’aventure commence réellement, du moins c’est ce qu’on ressent quand on s’élance sur cette rivière boueuse bordée par la jungle. On se sent seul au monde, c’est grandiose, l’excitation d’aller vers l’inconnu nous saisi! C’est très beau…. Très beau… Mais très long !! Imaginez de passer 4h30 assis en position accroupie sur une planchette de bois au fond d’une pirogue…. Le tout couvert d’un poncho en plastique car bien sûr la pluie n’a pas cessée, parfois fine, et parfois forte ! Ca fait mal aux fesses ! Et aux jambes ! Et au dos ! « Poutin dé mèrd » comme dit notre cher Maddee dès qu’il en a l’occasion !

planche-pirogueweb

4H30 plus tard, nous réussissons à nous extirper de l’engin, et là, commence la partie « marche ».

1 Heure facile sur un chemin qui relie plusieurs villages (des Mentawais qui ont quitté la forêt), puis 1H au cœur de la jungle. Jungle que nous avons retrouvée avec grand plaisir ; Les odeurs, les cris des animaux et insectes qui au début pouvaient nous inquiéter, aujourd’hui nous apaisent. Nous avons de la boue jusqu’au chevilles (heureusement il ne pleut plus), ça glisse, ça fait ventouse, nous marchons sur des troncs d’arbres, dans la rivière, il faut faire bien attention ! Ca grimpe au milieu des lianes par moment, ça redescend à d’autres, mais ça va, on tient le coup (il faut dire que niveau trek on a  été bien entrainés 😉 ) On a fait des figures free style mais on n’est pas tombés !!

planche-marcheweb

Et enfin… enfin… nous apercevons cette fameuse Uma, la maison qui sera la nôtre pour les trois prochaines nuits.

Il est 17H30, juste assez tôt pour pouvoir se laver. Parce que figurez-vous qu’après ce voyage éprouvant on est dans un état lamentable ! Et on ne rêve que de deux choses : une bonne douche et un bon lit. Et bien on n’aura ni l’un ni l’autre évidemment ! (on le savait bien entendu) Comme nous l’a indiqué Sarul : la salle de bain c’est la rivière, et les toilettes, c’est la  forêt ; Le lit sera une natte en bambou sur le plancher avec une moustiquaire. Pour nous changer nous nous mettrons dans un coin un peu cachés par notre « lit », ça ira très bien. Les repas seront préparés par nos deux chefs cuistots, nos guides adorés qui nous ont tellement chouchoutés et fait rire durant ce séjour. En effet nous avons parfois partagé la nourriture des Mentawais mais nous avions également de vrais repas car eux mangent à n’importe quel moment, lorsqu’ils ramènent quelque chose de la forêt, ou quand ils ont faim ils prennent du sagou cuit dans des bambous (mangeable mais très fade), donc ce n’est pas régulier.

planche-maison-nousweb

Nous avons longé cette immense maison avec un mélange d’appréhension et d’impatience, et déjà nous entendions des cris d’enfants venants de l’intérieur. Puis, une mamie en paréo sale, torse nu, avec des tatouages et un grand sourire dégarni est apparue et est venu chaleureusement nous serrer la main et nous dire des choses d’incompréhensibles ! Ce que nous comprenons c’est le « Haloïïïïta » chantant qui veut dire « bonjour » ou « bienvenu » en Mentawai Nous y voilà enfin !Nous sommes chez les Mentawai …

 Ce qui nous frappe d’abord c’est la taille de la Uma et le fait qu’elle soit si sombre. En effet c’est une grande maison d’au moins 200m2, sans aucun meuble ni fenêtre, juste du plancher à 50cm du sol, un grand espace vide en fait. Normal puisqu’ils font tout assis par terre ! On distingue tout de même trois parties (même si ce n’est pas réellement cloisonné), et on nous apprendra que la première, par laquelle nous entrons et qui dispose d’une cheminée, sert d’espace commun, pour manger, discuter, recevoir les invités. Puis la deuxième est le coin nuit pour le papa et les invités, puis au fond, c’est l’endroit pour les femmes et les enfants, avec également une cheminée et une entrée. On voit que certains des murs sont décorés de fleurs séchées, d’oiseaux en bois (les « jouets de l’esprit »), et de cranes d’animaux. Les fleurs et les oiseaux sont pour l’âme des arbres (cf article Mentawai) et les cranes sont les animaux ramenés de la chasse. Ils gardent tous les cranes qui représentent l’esprit des animaux tués qu’ils « remercient » également et qui permettent d‘entrer en contact avec l’âme des animaux vivants.

planche-maisonweb

Nous rencontrons ensuite le reste de la famille et Sarul nous explique qui est qui :

Tuka : Le papa ; C’est un chaman, un rôle important, c’est le chef, il a le pouvoir de célébrer les cérémonies, d’entrer en contact avec les âmes, et de les guérir. Il a dans les 35 ans, une allure fascinante, calme, toute en souplesse.  Il est habillé de façon traditionnelle avec un Baiko (sorte de pagne/string en écorce d’arbre), sa peau est couverte de tatouages et ses dents sont taillées en pointe (très douleureux à faire mais là encore c’est une marque de beauté). Il semble assez réservé, comme un peu à l’écart du reste de la famille. Il est très sympathique et nous fera découvrir plein de choses. Tuka c’est la force tranquille en quelque sorte.

Tedeo : La fameuse mamie qui est la mère de Tuka. Nous l’appellerons mama, ou Laman (qui veut dire « femme célibataire ou veuve »), elle est veuve. Son rire est communicatif et sa façon de parler très intense. Elle est vêtue d’un paréo (qui a vécu !) et reste torse nu sauf parfois le soir quand elle a froid (ils sont frileux !). Elle aussi est tatouée.

Ensuite je vous épargne les prénoms compliqués, mais il y a la femme de Tuka (la 2eme car il a divorcé), la sœur de Tuka avec son bébé de 6 mois, les 2 fils de Tuka, et son neveu. Ensuite il y a souvent des « visiteurs » qui arrivent de nulle part, des « voisins » (voisins à minimum 30mn de marche dans la jungle !). + les chats et chiens.

Tout le monde vit ensemble (et encore ce n’est pas une famille nombreuse, d’autres frères et sœurs de Tuka vivent ailleurs par exemple) et participe à la vie de la maison. Tout le monde est à égalité. Les tâches sont partagées  et il n’y a pas de privilège.

Vous pourrez remarquer sur les photos quelques « anachronismes ». Par exemple les femmes et les enfants portent des vêtements, Tuka a une montre et utilise une lampe frontale, et ils mangent dans des grands plats en plastique. Même si ils vivent en marge de la société moderne ils ne peuvent l’ignorer et les touristes de passage créent un lien. En effet ils reçoivent de l’argent (et des cadeaux) et peuvent donc aller au village si besoin acheter des choses quasi indispensables comme des moustiquaires ou une lampe à pétrole. Ils ont également commencé à acheter des vêtements sans se rendre compte que finalement c’est une contrainte. En effet avec leur style de vie ils sont tout le temps sales ou déchirés, mais  ils ont pris l’habitude d’en porter… Pour la montre j’ai demandé en rigolant à Sarul « pourquoi Tuka porte une montre ? Je suppose qu’il n’a pas de rendez-vous ! » En fait depuis qu’il a une montre ça lui a facilité la vie ! En effet il s’en sert quand il part en forêt pour chasser par exemple. Quand la forêt est dense on ne voit pas le soleil, et il est impossible de savoir l’heure qu’il est. Il pouvait perdre la notion du temps et se faire surprendre par la nuit par exemple. Maintenant il peut prévoir le temps nécessaire pour rentrer ou pour se confectionner un abri pour dormir. Comme quoi ! Il aurait été presque impossible qu’ils restent réellement à distance du progrès car malgré tout beaucoup de choses peuvent leur faciliter la vie…

 Concernant les enfants, je pense que ce sont les rois du monde ! Certes ils ne sont pas chouchoutés comme peuvent l’être les nôtres ! Ils doivent se débrouiller seuls et même s’il leur arrive de se faire mal et de pleurer personne n’y prête attention. Par contre ils font ce qu’ils veulent. Courir tous nus sous la pluie, se rouler dans la boue et plonger dans la rivière, c’est possible ; Partir jouer et  grimper aux arbres dans la jungle c’est possible. S’amuser avec une méga machette, possible aussi ; bref nous avons passé un séjour super au milieu de ces trois enfants d’environ 6 à 8 ans, au regard malicieux, qui courent partout, qui sont toujours contents et ont tout le temps le sourire ! Nous leur avons apporté une toupie et un yoyo en bois qui leur ont beaucoup plus !

En parlant cadeaux  nous sommes venus avec un gros sac de sucettes et un de cigarettes. La folie ! Pour les cigarettes ils sont contents car ça leur évite de devoir se les fabriquer et ils fument énormément (d’ailleurs tout le monde a un petit sac plastique coincé dans la ceinture avec une réserve de cigarette, c’est marrant). Pour les sucettes, enfants comme adultes en sont fous ! C’était trop marrant de les voir ouvrir le paquet en toute urgence comme si elles allaient disparaitre!

J’ai beaucoup apprécié également la présence d’un bébé. Parfois dans les moments où il n’y avait rien de spécial à faire j’allais simplement près du bébé et sa maman et là, pas besoin de parler, ce bébé hyper-actif m’attrapait les mains et sautait dans tous les sens en faisant ses « dadada » aigus  et en riant. Du coup une certaine complicité s’est créée avec Kakui sa maman, car même si on ne se parlait pas je pense qu’elle était contente d’avoir quelqu’un avec elle car souvent les autres ont plein de choses à faire et elle reste à s’occuper du bébé. La manière dont elle le nourri est adorable ; En plus de l’allaiter elle machouille toute la journée du sagou qu’elle garde dans un bambou, puis elle recrache cette bouillie dans la bouche de bébé, telle une maman oiseau .

Je lui ai donné du savon et nous avons lavé bébé dans la rivière, il était tout content ! Par contre il se ballade cul nu donc certains « accidents » arrivaient fréquemment 😉  J’évitais de le pendre aux bras quoi !

Après notre douche dans la rivière (malheureusement un peu trouble à cause de la pluie) que nous avons a-do-rée (c’est génial de se laver comme ça !) nous avons passé notre première soirée dans cette maison avec cette famille et nous nous sommes tout de suite sentis comme chez nous ! C’est dingue ! Cette maison avait quelque chose d’apaisant, nous nous sentions en sécurité et pas du tout perdu au milieu d’une jungle hostile. Nous ne comprenions pas les longues conversations animées qu’ils avaient entre eux, mais ne nous ennuyions pas, ni ne nous sentions mal à l’aise.

Nous avons assisté à des discussions sans rien comprendre, mais c’est sympa ! Pour éloigner les moustiques Tuka fait brûler de la bourre de noix de coco sous le plancher… pas mal comme technique sauf qu’on meurt en même temps que les insectes !

Nous nous sommes couchés relativement tôt et ils nous ont suivis. J’avais lu que les Mentawais se couchaient très tard mais là ce n’était pas le cas, surement parce que c’est une « petite » famille. Tant mieux pour nous parce qu’on n’aurait pas tenu ! La première nuit nous avons plutôt bien dormi (normal on été morts !), par contre dormir par terre ça fait mal ! Nuit après nuit ça devient de plus en plus difficile. Je sentais tous les os de mon corps toucher le sol et devenir douloureux et impossible de trouver une position. En plus chaque fois que quelqu’un, ou un chat ou un chien marche sur le plancher des planches bougent, se soulèvent et  claquent ; Alors quand on a l’oreille dessus…. Ce n’est pas très grave on a survécu à ces 3 douloureuses nuits !

 Premier réveil : Cela doit être un peu avant 6h car le jour s’apprête à se lever ; Je distingue à travers la moustiquaire (qui est plutôt un tissu fin) Tedeo qui va relancer le feu ; Au loin le bébé chouine ; Et je vois passer Tuka qui allume une cigarette, prend sa machette et sort ; Pas de doute on est bien chez les Mentawais ! Youpii !

bijoux

Cette journée fut doublement spéciale pour nous ; D’une part car c’était la première et d’autre part nous avons fêté nos 3 ans ensemble Antony et moi. Nous étions ravis d’être là pour cette date ! Coïncidence, nous  avons eu un joli cadeau en plus : Sarul et Maddee nous ont fabriqué des bijoux tressés avec de fines lianes. Une bague et un bracelet chacun (enfin moi j’ai eu 2 bagues car Maddee m’a donné la sienne en plus). Plus tard nous avons également reçu un collier de perles de la part des femmes.

 

Pour ce premier jour, le matin nous sommes partis avec Tuka dans la jungle afin de trouver le matériel pour confectionner un Baiko à Antony (le string, vous vous souvenez ?). Petite balade dans la boue, très sympa d’être encore en pleine jungle. Nous étions également accompagnés des 3 garçons  qui courraient, grimpaient aux arbres, sautaient dans la rivière, de vraies tornades !! Nous avons fini par trouver l’arbre adéquat. Tuka l’a coupé avec sa machette et a prélevé un morceau d’écorce tout le long du tronc (au moins 2,50m de long sur 10cm). Ensuite nous sommes allés un peu plus loin et avec une sorte de massue avec des stries nous avons battue l’écorce de façon à l’attendrir jusqu’à ce qu’elle devienne comme du tissu ! Et voilà ! On le lave à la rivière, on rentre le faire sécher et c’est prêt ! Sympa non ?

Antony aura l’occasion de porter son Baiko dès l’après-midi lorsque nous sommes partis à la pêche avec Mama. Avec Maddee nous lui avons trouvé le surnom parfait : Kublan (« cul blanc » prononcé avec leur accent), on a bien rigolé !!

planchebaiko1web

planche-baiko2web

Mama m’a habillée avec une jupe en feuilles de bananier, tout comme elle, m’a coincé un bambou dans la ceinture derrière mon dos, m’a donné une épuisette, et en avant ! Nous voilà dans la rivière, de l’eau à mi-mollets ou jusqu’aux genoux et elle me montre qu’il faut coincer l’épuisette au fond de l’eau et ensuite soulever les pierres devant…. Hein ???  C’est ça la pêche ?? Je comprends pas ! En fait il s’agit de ramasser de petites crevettes ou petits crabes ! haaaaa ! Ok ! Franchement, c’est fatiguant ! Il faut s’accroupir sans cesse et bouger des pierres, en plus à cause de la pluie il n’y avait pas grand-chose… Elle a la forme cette Mama ! J’ai un peu pêché  (rien attrapé, ce n’était pas un bon jour et en plus normalement elles pêchent de nuit !) puis j’ai donné le relais à Antony et j’ai fait des photos.  Nous avons remonté un bon morceau de la rivière c’était sympa, toujours entouré de Riri, Fifi, Loulou (Ils me font trop penser à eux) qui font les cascadeurs. Le petit souci que j’ai eu c’est que je me suis faite dévorée par les moustiques !!! Jusque là franchement, aucun bouton. Mais avec l’eau de la rivière le produit répulsif a dû partir et la jupe en feuille a dû les attirer, du coup je me suis retrouvée le soir avec plus de 20 piqures par jambe !! Je vous dis pas la nuit que j’ai passé car ces piqures  là démangent beaucoup !!! Je précise que nous prenons de la « Malarone », indispensable ici car la malaria est très présente ici.

Au retour de la pêche nous avons eu droit à un goûter très particulier : des vers du sagoutier, appelés « tamara ».

Vous savez ces gros vers blancs qu’on voit dans Kho Lanta ? He ben c’est ça ! Un plein seau de vers qui gigotent ! Pour eux c’est le top ! Les enfants se sont jetés dessus !Nos guides également. Vous allez me trouver bizarre mais j’ai toujours voulu goûter à ces vers ! C’est chose faite ! Par contre j’en ai choisi  qui ne bougeaient pas, parce que sinon, je pouvais pas! La texture de la peau est un peu dure puis c’est  mou à l’intérieur, et le goût n’est vraiment pas mauvais, même plutôt bon ! C’est assez végétal, et comme un léger goût de noix de coco. En même temps c’est normal puisqu’ils vivent à l’intérieur du tronc du sagoutier, donc ils sont quasiment entièrement constitués de sa pulpe qu’ils mangent. Les garçons ont fait des brochettes et mama en a fait cuire dans un bambou après les avoir coupés en deux (c’est beurk ça coule)

J’ai ingurgité 2 vers crus et un cuit. Antony : 0, hooooo ! (et ne dites pas que c’est à cause de ça que j’ai chopé la turista parce qu’ils étaient bien frais ! Ultra frais! Plus frais que vivant on peut pas ! 🙂

planche-versweb

Soirée tranquille, à écouter leurs discussions, à jouer avec le bébé ou les enfants. Sarul nous apprend également beaucoup de choses sur leur mode de vie. Ce serait trop long de tout vous expliquer mais la chose qui me semble la plus importante c’est que les Mentawai sont en danger. Du moins les Mentawai comme eux, ceux qui vivent dans la jungle. C’est une histoire vraiment très triste qui nous a beaucoup touchés :

Mentawaiweb

Tuka et tous ceux qui vivent comme lui sont en quelque sorte des résistants. Le gouvernement veut les contraindre à quitter la jungle et à rentrer dans le rang. A vivre au village et à travailler, à avoir une religion reconnue par l’état (l’animisme n’est pas reconnu car ils n’ont pas de Dieu, ils croient aux esprits), à envoyer les enfants à l’école, bref à perdre le mode de vie qui fait leur identité. Tout ça sous prétexte que ce serait meilleur pour eux, qu’ils seraient plus en sécurité.

Quand je dis que c’est un résistant c’est qu’il est réellement obligé de résister aux pressions du gouvernement qui envoi des missionnaires ou des agents pour vérifier si oui ou non ils ont choisi une religion, et quand est ce qu’ils vont déménager. Tuka, sa famille et tous les autres  sont obligés de mentir. Ils font croire aux autorités qu’ils ont une religion. Sans cela ils pourraient avoir de sérieux problèmes… Ils laissent également penser qu’ils vont aller vivre dans un village. Tuka a même commencé à construire une autre maison . Mais il ne compte pas y aller et il dit même que tant qu’il sera vivant il ne veut pas que ses fils quittent la jungle. Mais il est également conscient qu’il ne sait pas de quoi demain sera fait et qu’il ne pourra pas faire grand-chose de plus… Si ça se trouve ses fils en grandissant voudront d’eux même aller vers le monde « moderne » qui en attire tant d’autres. Le gouvernement sait y faire pour les attirer. Il leur offre une maison gratuite, de l’électricité, bref des commodités qui leur donnent l’impression que leur vie va changer en bien. Certains sont contents comme ça, mais beaucoup regrettent d’être partis… Parfois ils gardent une maison dans la jungle, sorte de résidence secondaire où ils élèvent des animaux et vont parfois y dormir une nuit ou deux.

D’après Sarul les Mentawai « traditionnels » n’existeront plus bientôt. Peut-être dans 15 ans… mais peut-être dans 5. C’est vraiment triste ! Il n’y a aujourd’hui plus qu’une centaine de familles  comme celle là.

C’est révoltant de voir que ces gens qui ne font de mal à personne, et ne demandent rien à personne non plus, ne peuvent pas avoir la liberté de vivre comme ils l’entendent. Ils ont l’air si heureux comme ça !

Un autre problème est la déforestation. On fait miroiter de l’argent aux gens des villages qui s’empressent de vendre des terres (pour une bouchée de pain) qui sont ensuite dévastées afin de récupérer du bois. C’est le garde-manger des Mentawai qui s’envole…

Le fait que les touristes leur rendent visite dans la jungle leur fait énormément plaisir. Outre un certain aspect financier, ils aiment partager leur culture et voir que des gens comme nous aiment leur façon de vivre. J’avais lu quelque part des personnes qui disaient qu’aller les voir c’était comme aller au zoo, que c’était malsain. Je n’ai vraiment pas eu cette impression-là !  Ils étaient ravis et nous aussi, nous avons partagés des moments simples, de leur vie quotidienne, et ils nous ont transmis un peu de leur culture, il n’y a rien de choquant à ça.

 Je ferme cette parenthèse plutôt pessimiste pour vous raconter notre deuxième journée ;

Le matin nous sommes à nouveau partis en forêt avec Tuka pour récolter les ingrédients nécessaires à la fabrication de poison. En effet la chasse se fait avec un arc et des flèches empoisonnées. Nous n’avons pas marché bien longtemps pour les trouver mais toujours en pataugeant, comme dirait Maddee « ici c’est beaucoup la boue ». De retour à la maison Tuka à confectionné le poison en pressant et en pilant les divers ingrédients, qui seuls sont inoffensifs, mais mélangés ensemble deviennent mortels. Il enduit ensuite les pointes des flèches du liquide et les chauffe au dessus d’une flamme. Nous ne sommes pas réellement partis à la chasse, (c’était plus une démonstration qu’il a  voulu nous faire) car c’est très long, parfois plusieurs jours (ils ne mangent que rarement de la viande d’ailleurs).

planche-poison2web

Le début d’après-midi fut calme car il s’est mis à pleuvoir. Nous avions été chanceux jusque-là, mais on y a eu droit. Nous sommes donc restés à la maison, où de toute façon il y a toujours quelque chose à observer. Une des femmes en train de remplir des bambous de sagou, ou de bananes et coco pour ensuite les faire chauffer et cuire ainsi ce qu’il y a à l’intérieur (beaucoup d’aliments sont préparés ainsi). Un visiteur arrive et une discussion s’entame. Les femmes font des colliers de perles. Les enfants se mettent tous nus, se roulent dans la boue, font des sauts périlleux et finissent dans la rivière. Bref, même s’il pleut on ne s’ennuie pas !

Puis, une fois l’averse passée nous sommes partis à environ une demi-heure de marche de la maison rendre visite à des « voisins » et partager les fameuses sucettes. Nous nous sommes arrêtés dans une famille, celle d’Aman Telepon. Nous avons trouvé pas moins de 9 enfants! Dont un bébé d’environ 4 mois et un nouveau-né qui devait avoir 15 jours (seuls ces deux bébés sont des filles je crois). Je peux vous dire qu’il y avait de l’ambiance !

Le papa (le chef de famille) et sa maman (qui vit avec lui car elle a divorcé de son mari ; oui ils divorcent beaucoup !!) nous ont accueillis à bras ouverts.  La maman m’a attrapé par la main et m’a dit plein de choses (que je ne comprenais pas évidemment). Ils ont une façon de nous parler, très intense et animée, en nous regardant au fond des yeux, c’est assez impressionnant, on a parfois l’impression de se faire engueuler ! Mais non, elle me disait simplement que je lui plaisais beaucoup, qu’elle aurait aimé qu’on reste aussi dans sa famille et de revenir la voir une autre fois. Lorsque Tuka ou mama nous parlent c’est pareil : On sent qu’ils y mettent du cœur !

Très touchante cette rencontre.

Puis nous sommes rentrés avant que la nuit tombe pour notre dernière soirée… hé oui ça passe vite… déjà nous sentions que nous n’avions aucune envie de partir ! Mais alors vraiment pas ! On se sentait tellement bien là bas ! Zen, reposés (malgré la fatigue !), à l’aise… Tout ça est même surprenant car il y a également une chose moins agréables ici (je n’en vois pas d’autre réellement) qu’il faut que je signale si vous envisagez de faire la même expérience que nous :

C’est sale. C’est vraiment sale, les règles d’hygiène élémentaires sont totalement absentes. Eux même ne doivent pas beaucoup se laver. Du moins nous ne les avons jamais vu ; Alors peut-être l’ont –t-il fait discrètement ?  Imaginez l’état de leurs mains, et le fait qu’ils mangent et cuisinent avec, et que très fréquemment ils vous donnent de la nourriture avec (que vous acceptez bien évidemment). La maison est aussi assez sale. Certes c’est une maison simple et elle ne demande pas d’entretien, mais on est tout le temps assis par terre, là où les animaux (parfois dans de sales états) se couchent ou mangent les restes, ou le bébé fait pipi (oui il y  a des flaques ! En général sa maman essuie mais bon..) ou… caca (ben oui ça arrive aussi) où tout le monde crache, se mouchent ou s’essuient les doigts après l’avoir fait. Bref si on y pense c’est dégueu.  D’ailleurs nous avons gardé les mêmes vêtements tous les jours car c’était vraiment inutile d’être propre. Et je  vous dis pas l’état qu’ils avaient au retour ! Ca ne part même pas au lavage ! Entre le fait d’être assis par terre et la boue dès qu’on met un pied hors de la maison (pour aller au petit coin le soir c’est sympa de patauger…) c’est la totale. Tout ça pour vous dire que malgré ça, nous nous sentions bien. Comme quoi quand on veut on s’adapte à tout ! Mais je pense que ce genre de voyage est interdit aux hypocondriaques !

 Nous voilà donc arrivé à la fin de ce fabuleux voyage… Tout aura été parfait pour nous, si ce n’est que ça aura été bien trop court ! Si nous avions pu nous aurions prolongé. Avant même d’être partis nous avons commencé à envisagé de revenir et de rester un moins une semaine voire deux afin de vraiment découvrir leur vie. En trois jours, même si nous avons eu des journées bien remplies, nous n’avons pas vu grand-chose… Qui sait ? peut-être que nous reviendrons ! Et si on trouve 2 personnes pour venir avec nous ce sera moins cher ! Des volontaires ??? Papa, maman ? Je suis sûre que ça vous plairait trop !!! On verra 🙂

Je souhaite dire à nouveau combien nos guides ont été supers. Toujours à se soucier de notre bien-être, Maddee qui nous faisait rire, Sarul qui a su répondre à toutes nos questions. Une équipe au top !

plancheguidesweb

Dernier matin…. dernier réveil… dernier petit dej… nous nous sentons déjà tristes de les quitter…. Nous faisons une « photo de famille », leur donnons des cadeaux (un paréo, une lampe à dynamo, des casquettes pour les enfants…) puis partageons un dernier plat : les femmes sont parties à la pêche vers 3h du mat (Ha ! Ce sont elles que nous avons entendu et vu passer dans la nuit !). Cette fois la récolte a été bonne ! Plein de petites crevettes, petits crabes et grosses grenouilles !  On vient de manger nos pancakes mais bon… une petite grenouille toute fraiche ça ne se refuse pas ! J’ai donc pour la première fois de ma vie mangé des cuisses de grenouille ! Plutôt bon dis donc !

planche-grenouillesweb

Après cela vient le temps des « au revoir » …. dur là ! On va voir les personnes une par une, on leur serre la main chaleureusement, on leur dit  « masura bagata » (merci) et eux répondent « simakere » (de rien) et d’autres mots qui veulent dire qu’ils ont été ravis ; les regards sont intenses… L’émotion monte. En dernier vient la mama, qui nous tend déjà les bras… aie…. Je vois Antony qui passe et lui dit au revoir un peu à la hâte afin de réussir à contenir son émotion. C’est mon tour… Elle m’attrape, me regarde dans dans le fond des yeux, me parle intensément et me mime comme un ordre de revenir les voir… Ce dernier face à face  est bouleversant, et c’est les yeux plein de larmes que je repars sur le chemin boueux….

Si vous avez aimé ce récit, je vous invite à découvrir notre 2eme séjour chez les Mentawaï !

Comme toujours n’oubliez pas la vidéo du voyage, ainsi que le portfolio des reportages photos

Translate »
error: Content is protected !!