Kandangan (et Negara) Kalimantan
le 24/09 à 7H
Nous sommes partis de Balikpapan par le vol de 7H30 et sommes arrivés à Banjarmasin à 8H30. Nous commençons à avoir l’habitude de prendre l’avion! C’est un peu devenu pour nous comme acheter une baguette de pain (enfin… si on pouvait en acheter!!) De là nous avons pris un taxi jusqu’au terminal de bus . A l’aéroport de Banjarmasin il y a un guichet de taxis officiels mais ils demandent des prix assez élevés, du coup il suffit de faire mine de sortir de l’aéroport pour que d’autres taxi non réglementés vous sautent dessus et là on peut négocier. (par exemple aéroport -centre ville 120 000 demandé, eu à 100, aéroport-gare routière 110 demandé eu à 80, certes de petites économie de 2€ mais qui ici représente un repas).
Le taxi n’était pas encore totalement arrêté devant les bus que déjà plusieurs personnes étaient pendues aux fenêtres pour demander où nous souhaitions aller! Dès que nous avons dit « Kandangan » et que la voiture fut stoppée , ils ont pris nos sacs et nous ont menés vers le mini-bus approprié. Facile!
Ces engins sont appelés « colt » (ce sont les même que les « shuttle » à Bali ou « bémo » à Sumatra) et ce sont de tout petits mini-bus de forme arrondie, bas de plafond et en général dans un sale état! Pour qu’ils partent il faut qu’ils soient au moins à moitié plein. Nous étions les premiers et avons attendu une bonne heure que d’autres clients arrivent (toujours « cueillis » de la même façon). Nous étions entourés de chauffeurs vraiment sympas et nous avons un peu communiqué avec notre petit vocabulaire de Bahassa Indonésien. Au moins quand les gens ne parlent pas anglais, on progresse.
Le chauffeur nous a ensuite installés à l’avant à côté de lui; on s’est dit « cool » on ne sera pas entassés derrière! Bon…. cool…. oui environ 10mn! Dans mon siège en skaî sur lequel s’incrustait mon pantalon humide de transpiration il y avait une barre en fer qui est vite devenu un enfer!! Antony déjà bien recroquevillé vu sa taille s’est vu attribuer une valise supplémentaire sous ses pieds! En effet nous avons récupéré plusieurs personnes sur le bord de la route, toutes chargées de paquets. L’air qui passait pas les vitres était tiède et on se croyait dans un hammam! Nos fesses endolories ont du supporter ça pendant 3H30, j’avoue qu’à la fin je n’en pouvais plus! Petit truc marrant: à un moment le chauffeur se gare devant un petit bouiboui-boutique-warung et descend. On le voit se diriger vers les boissons. Ok il se ravitaille. On est en plein cagnard et plus d’air du tout. On attend… j’allais dire à Antony « tu sais que sur un blog j’ai lu qu’un chauffeur s’était arrêté comme ça, puis barré pour aller manger! » quand tout d’un coup j’aperçois le nôtre tranquillement attablé! Hahaha! La blague! Ca va qu’il a mangé en 5mn chrono mais c’est quand même drôle!
Ici personne ne se plaint jamais. Ni de la chaleur (bon certains portaient des blousons donc pour eux il ne fait pas si chaud),ni du bruits, ni d’attendre, ni d’être entassé avec des bagages sur les genoux et sous les pieds, donc il serait bien malvenu que nous montrions un quelconque agacement; Prenons ça avec philosophie, tout ça fait partie du voyage!
En tous cas ce trajet a été bien fatiguant. Heureusement que le prix est de 40 000/pers (2,5€) et que nous avons économisé ainsi plus 300 000rp soit 20 et quelques euros (par rapport à un taxi) . Arrivés à Kandangan à la gare routière un gars nous accoste et nous propose un hôtel. On lui dit qu’on a déjà réservé (Joe à Banjarmasin l’avait fait pour nous car ici tout est vite plein) au « Wisma Duta ». Parfait c’est là qu’il voulait nous emmener! Avec un autre scooter ils nous chalent 500m plus loin à l’hôtel (et en plus gratuitement, mais on lui a laissé 20 000 quand même).
Au « wisma duta » qui est décrit comme le meilleur des deux ou trois hôtels de cette ville nous avons pris une chambre avec clim à 200 000rp soit 13€ avec petit dej. Le meilleur je veux bien le croire mais ça reste assez cracra comme toujours…. je ne sais vraiment pas comment ils font pour mettre les murs dans cet état là! La chambre est plutôt grande et on voit qu’ils veulent bien faire; il a deux serviettes et deux petits savons, et une vieille télé, mais rien n’est entretenu, tout est bricolé et il n’y a vraiment aucun charme… On ne s’en plaint pas vraiment parce qu’on a l’habitude et qu’on sait toujours à quoi s’attendre mais c’est dommage car ils pourraient facilement améliorer tout ça. Le bâtiment est mignon et il y des chambres un rez de chaussée donnant sur une sorte de jardin et d’autres, où nous sommes, à l’étage (attention à ne pas passer au travers des marches d’escaliers en bois!!) avec vue sur les toits. Il y a une dizaine de chambres en tout et le wifi gratuit. Nous étions contents car ça avait l’air bien calme (pas de karaoke en vue!!) mais la mosquée est près et le haut parleur est réglé très fort!! En général les appels à la prière ne nous dérangent pas plus que ça, on a pris l’habitude, mais là c’est vraiment fort surtout quand on dort!!
Kandangan est une ville vraiment mignonne. Nous sommes allés tout de suivre faire un « repérage » et elle bien plus agréable que les précédentes où nous étions. c’est plus petit, il y a beaucoup moins de circulation et c’est entretenu. Il y a même des trottoirs et des jardinières de fleurs, c’est vraiment paisible, les enfants jouent et les parents nous font coucou et nous prennent en photos! Nous avons l’air de stars! Il ya plein de vendeurs ambulants où acheter à manger et quelques boutiques à côté du marché.
C’est très sympa mais on en a marre de la ville et la nature nous manque vraiment!! Nous allons donc faire ce que nous avons à faire ici (cet après midi à Negara) et partir au bout de deux nuits au lieu de trois prévues. La ville c’est trop fatiguant. Ca va un peu de marcher en plein soleil sous 40° en faisant des bonjours à droite et à gauche mais là on a une overdose de ville!!
Cette nuit je ne me suis pas sentie très bien (on a trop dit que cette année on était pas malade, ni même de turista), des courbatures partout, sans force et nauséeuse. Ce matin je reste donc tranquille , nous allons essayer de réserver quelques hôtels pour les étapes à venir (maintenant je fais ça en Indonésien mais par sms c’est plus facile!) . Cet aprem je dois être en forme car nous allons aller à 1H d’ici pour voir un village sur l’eau où les habitants élèvent des buffles, qui du coup sont des buffles… d’eau!
Le 25 à 6H30
Hier ne fut pas une journée fameuse…
Le matin je suis restée couchée à faire des recherches sur internet, puis l’après midi vers 14H nous sommes partis pour Negara. Je me sentais toujours fébrile mais je ne voulais pas rater cette visite ni repousser notre départ d’ici. L’année dernière j’avais eu une période où je ne me sentais pas bien, et j’avais survécu!
Nous sommes allés à la gare routière pour trouver un transport. Personne ne parle anglais mais on arrive à se comprendre pour les destinations et les prix. Il y avait un mini-bus qui nous y menait pour 20 000/personne mais pour ce prix il fallait qu’il y ait cinq personnes et nous n’étions que deux. « Tunggu », « Attendez » nous disait le chauffeur; oui mais combien de temps? Il n’y a pas grand monde ici! Nous avons finalement opté pour un « beckak » (celui ci est un scooter avec la carriole sur l’avant) pour 70 000rp pour deux (un peu moins de 5€) .
1 heure de route. Je ne dirais pas que c’était confortable, mais ce n’était pas pire que le mini bus! Pour 1H ça va. Sur la route nous avons traversé des villages vraiment mignons où visiblement les gens cultivent les pastèques car il y en avait un monticule devant chaque maison! Si nous avions eu un scooter ça aurait été sympa de venir y faire un tour (et de pouvoir aller à Negara seuls!), mais malheureusement ici, comme à Sumatra la location de tels engins n’est pas très répandue. Peu à peu nous voyons que les maisons sont surélevées pour finalement être toutes sur pilotis à deux mètres du sol. Normalement il doit y avoir de l’eau en bas, mais c’est pratiquement tout sec. Il est bien visible que le climat est déréglé, « El nino » est bien là, d’ailleurs la seule pluie que nous ayons eu c’est à Banjarmasin et Joe nous avait dit que cela faisait un mois qu’ils l’attendaient! Bornéo est normalement plus humide que Sumatra par exemple…. ben dis donc…
Arrivés près du marché de Negara notre chauffeur s’arrête pour demander où il doit nous laisser pour aller voir les buffles (buffle se dit « Kerbau », retenez le si vous ne voulez pas devoir mimer des cornes à toutes les personnes que vous rencontrez!). Tout de suite plusieurs hommes font de grands « oui » et nous disent plein de trucs qu’on ne comprend pas, mais que nous prenons comme « arrêtez vous ici on peut vous mener ». Nous sommes donc sur une sorte de parking, en plein soleil, nous sommes un peu fourbus de cette heure de route qui nous a secoués dans tous les sens et nous commençons à parler prix. Quelqu’un nous propose 150 000 pour 2H de promenade en bateau pour voir les buffles. Ce prix me semble intéressant d’après ce que j’ai lu. Nous nous apprêtons à dire OK quand d’un coup j’ai la paupière de mon oeil qui commence à « sauter » très fort (au point que ça me fait grimacer), puis j’ai des petits points noirs qui viennent en quelques secondes devant mes yeux et j’ai juste le temps d’attraper le bras d’Antony avant que le noir ne soit complet! Je reprends conscience alors que je sens qu’on essaye de me soulever de terre! J’ai du « partir » deux secondes! Des hommes me guident à l’ombre où je m’assoie. Il doit y avoir une vingtaine de personnes autour de moi, tous prévenants ils me parlent et me font de grand gestes, on me porte de l’eau pour que je m’arrose la tête et le visage. J’ai bu et mangé une banane mais ça allait déjà mieux. Peut-être la chaleur, le fait que je n’avais mangé que quelques bananes, la fatigue, bref je ne sais pas… Quoi qu’il en soit ne vous inquiétez pas aujourd’hui ça va mieux. J’ai bien dormi, je n’ai plus de courbatures et je me sens bien.
Après être restée quelques minutes par terre, nous voilà partis sur une grande barque avec un toit (visiblement ils ont fait descendre des gens de ce bateau pour le garder pour nous de façon à ce qu’on puisse être à l’ombre!). Le village de Negara ressemble comme deux gouttes d’eau à la partie sur les canaux de Banjarmasin. Des maisons sur pilotis et des gens qui s’affairent au bord de l’eau. Comme toujours de grands signes de salutation nous accompagnent. Nous voguons quelques temps au milieu des maisons puis nous tournons et nous retrouvons au milieu de grandes étendues vertes de chaque côté . Le paysage est beau, il y a de grosses plantes vertes qui flottent, des oiseaux perchés sur des piquets et nous croisons des pêcheurs. Chaque fois que nous croisons quelqu’un notre « guide » demande où sont les buffles. Pour ma part j’avais lu que normalement ils rentrent dans leurs étables vers 17H30 et que c’est à ce moment là qu’on les voit nager dans l’eau. Il n’est que 16H et je commence fortement à douter des connaissances du brave homme qui nous accompagne. Au bout d’un moment il nous dit plein de choses qu’on ne comprend pas bien sûr. Il fait de grands gestes, il parle bien de buffles, mais que dit-il? Nous lui répétons que nous vouloir voir ces bêtes et lui disons qu’il faut attendre. Nous attendons…. au bout d’un moment il repart, mais en sens inverse. Bon… peut-être les buffles sont-ils revenus? Il nous mène en face d’un morceau de terre où il y a deux buffles sur la terre ferme. Il s’arrête et contemple. Non mais il va pas nous faire croire que » c’est bon, on a vu les buffles on peut rentrer »! Nous lui faisons signe que ce n’est pas bon du tout et qu’on veut voir les buffles nager! Il est 16H30 et il sait que normalement notre balade se termine dans une demie-heure. Nous insistons et il repart à nouveau dans l’autre sens. Il demande plusieurs fois où sont les bestiaux et toujours on lui indique tout droit. Au bout d’une demie-heure toujours rien…. Nous sommes fatigués, il fait chaud, et on en a marre. Il fini par s’arrêter et au milieu de tout ce qu’il nous dit et qui est toujours aussi confus, je comprend les mots « trop loin » . On lui montre qu’on est pas contents mais on ne peut rien faire de plus que rentrer…. Franchement on avait les boules! On est venus exprès pour ça, on a fait une heure de route malgré la fatigue, je suis tombée dans les pommes, on aura en tout dépensé près de 300 000 soit quasi 20€ et tout ça pour ne rien voir! Je ne pense pas que ce soit délibéré de sa part de nous « arnaquer » mais je pense que j’étais bien mieux informée que lui sur les habitudes des buffles!! Je pense que si nous avions attendu près d’une étable après 17H30 nous les aurions vu arriver dans l’eau; Bref une journée ratée…. Tant pis ça arrive parfois…
Notre ami en beckak nous avait attendu et nous sommes repartis vers 18H dans sa carriole. Le retour m’a semblé interminable! Le mal aux fesses était presque insupportable! Il y avait de la fumée partout due aux champs qui sont nettoyés en brûlant les herbes et buissons. Ca faisait comme du brouillard et au loin on distinguait des lueurs qui indiquaient que ça flambait. Incroyable qu’ils en arrivent à polluer l’air ainsi. Encore là ce sont de petits paysans qui nettoient des parcelles peu étendues, alors je n’imagine pas quand d’autres plus gros font brûler la forêt… La nuit est tombée et la dernière demie-heure a été encore plus dure car notre pilote ne voyait pas les nids de poules et on s’est bien fait secouer! Je peux vous dire qu’après cette journée j’ai eu un sommeil de plomb, et je n’ai même pas entendu la prière de 22h.
Je vous laisse car on va aller faire un tour au marché, à cette heure ci il fait frais mais ça ne va pas durer!!
Cet après-midi direction Loksado un petit village au pied de la montagne à 1H30 d’ici.